<doc7547|right>Noyée dans des informations un peu déprimantes (récession économique, Businde, et autres rapports sur l’incendie du marché), la nouvelle du prix « Femme du courage de l’année » décerné à Christine Ntahe par l’ambassade des Etats-Unis au Burundi a sonné comme un bol d’oxygène.
Christine Ntahe, journaliste à la retraite, une petite femme, un peu timide, effacée, a été primée par l’ambassadeur Dawn Liberi pour son combat pour les enfants de la rue.
Depuis de nombreuses années, celle que les gamins appellent « la maman dimanche », redonne espoir. Tous les dimanches, elle parcourt des kilomètres à pied à la recherche d’enfants qui fouillent dans les montagnes d’immondices du nord de la capitale. Elle les accueille chez elle.
Puisant dans sa maigre pension de retraitée de la RTNB, le temps d’un repas, elle les tire de la rue, leur offre un repas chaud et la chaleur d’un foyer. Avec ses maigres moyens, elle a même pu en scolariser quelques uns.
Toute son action se fait dans la discrétion. Christine Ntahe n’est pas comme certains « marchands de la misère » qui prospèrent sur le malheur des autres.
Pour elle, le dimanche est « un rendez-vous important, les enfants savent qu’ils sont mes invités d’honneur. Au-delà du repas, ils viennent chercher un peu d’amour. »
Tous ces dimanches avec les enfants de la rue finissent toujours dans la tristesse chez Christine Ntahe. Elle a toujours de la peine de les voir partir. Elle se demande toujours s’ils vont s’en sortir avant la prochaine rencontre. Une semaine dans la rue, c’est long.
Mais l’ancienne animatrice de la célèbre émission dédiée aux enfants, « Tuganirize ibibondo », nous donne une grande leçon : pour faire le bien, on ne doit pas nécessairement avoir de grands moyens. Il suffit d’aimer.
Imaginez un peu ce que ferait « la maman dimanche » pour ces enfants si on lui donnait l’équivalent du coût d’une de ses grosses jeeps 4X4 immatriculées « gouvernement du Burundi »…