La lourdeur et la lenteur des prestations des services opérant au Port de Bujumbura et aux autres postes frontaliers entravent l’efficience du commerce international.
Dieudonné Dukundane, secrétaire exécutif du corridor central, a notamment parlé de l’absence d’échange d’informations et documents entre tous les intervenants sur la chaîne logistique du dédouanement, du retard de déclenchement de procédures de dédouanement ainsi que de l’absence de contrainte obligeant les propriétaires des marchandises à libérer le bâtiment du transport international à une échéance donnée.
Propos tenus lors d’un atelier de restitution du rapport des activités à exécuter pour faciliter le commerce international de ce lundi 19 avril. Il s’en est suivi la signature d’un mémorandum d’entente entre le secrétariat exécutif du corridor central et l’association des agents en douanes et transitaires.
« Si vous faites traîner les bâtiments de transport ou camions étrangers chez vous, vous finirez par payer la facture et les coûts vont se répercuter sur les consommateurs finaux », déplore le secrétaire exécutif du corridor central. En plus de la cherté des marchandises, observe-t-il, le pays devient moins attractif pour les transporteurs. « Une distance entre Dar es Salam et Bujumbura est équidistante à d’autres destinations, mais les transporteurs préfèrent ces autres destinations car ils passent beaucoup de temps ici ».
Ecourter le temps, une nécessité
Selon Dieudonné Dukundane, il est indispensable d’écourter les procédures pour libérer les bâtiments dans des délais raisonnables. Il a précisé que le secrétariat exécutif du corridor central compte appuyer dans un projet d’instauration d’un guichet unique au Port de Bujumbura pour écourter les procédures dans la chaîne logistique internationale.
M. Dukundane a expliqué que le manque de professionnalisme de tous les intervenants dans la chaine logistique
internationale n’y est pas étranger. Il a ainsi signé un accord avec l’association des transitaires et des agents en douanes concernant un programme d’appui technique et renforcement de capacités. C’est un financement de plus de 50 millions BIF pour une formation du personnel surtout présent au poste frontière de Kobero sur une période de six mois.
Philippe Ndikumana, président de l’association des agents en douanes et transitaires, soutient cet appui : « La plupart des agents en douane et transitaires n’ont pas de compétences leur permettant de travailler efficacement et aisément.» Selon lui, cette formation permettra de minimiser les charges et les autres difficultés liées à la déclaration.
A noter que Kobero est la première porte d’entrée pour ce corridor central qui occupe plus de 90% du trafic à l’import/export.
« La plupart des agents en douane et transitaires n’ont pas de compétences leur permettant de travailler efficacement et aisément.»
La concurrence dans cette mondialisation va être difficile.
Existe t-il un domaine au Burundi où on travaille efficacement avec professionnalisme ? Personne ne peut expliquer , à titre d’exemple, comment un conteneur qui arrive à Bujumbura doit être déchargé et l’on compte article par article manuellement à l’époque où on a des scanners. Pourquoi ils font cela à Bujumbura? Tout simplement pour que les marchandises traînent au port afin que le commerçant paie des taxes et des taxes. Comment expliquer la présence de déclarant chèrement payé au port de Bujumbura? Comment expliquer qu’on ne peut même pas venir récupérer ses colis avec son propre moyen de déplacement; on doit utiliser les véhicules du port chèrement payés? Le Ministre de l’Intérieur a parlé du phénomène d’intermédiaires; malheureusement il ne va pas plus loin, il ne touche pas tous les domaines à l’exemple du port de Bujumbura. On n’avancera jamais au Burundi au moment où à tous les niveaux tout le monde se sucre(kugavura); c’est décourageant.