Dimanche 22 décembre 2024

Société

La journée de la femme : Les sportives à l’honneur

08/03/2019 Commentaires fermés sur La journée de la femme : Les sportives à l’honneur
La journée de la femme : Les sportives à l’honneur
Francine Niyonsaba.

A l’occasion de la journée internationale de la femme, ce 8 mars, Iwacu revient sur les jeunes femmes sportives burundaises qui se démarquent.

Athlétisme

Francine Niyonsaba : l’héroïne du 800 m

Médaillée d’or et d’argent sur 800m à maintes reprises, Francine Niyonsaba, 28 ans, ne cesse d’étonner. Depuis 2012, la jeune Burundaise a fini par se faire un nom dans le monde de l’athlétisme : « l’étoile filante ».

A 20 ans, en 2012, elle effectue sa première sortie à Porto-Novo (Benin), dans le 18e championnat d’Afrique d’athlétisme.

De victoire en victoire, à Bruxelles, Monaco, etc. Elle fera une carrière impressionnante, surtout depuis 2016. Elle sera sacrée championne du monde en salle, lors des championnats de Portland (Etats-Unis). La suite ferait pâlir d’envie n’importe qui. Tour à tour, elle sera classée 2e aux Jeux Olympiques de Rio et 2e aux Mondiaux de Londres en plein air.

En mars 2018, Francine Niyonsaba conserve son titre du 800 m aux championnats du monde en salle de Birmingham où elle est classée auteure de la meilleure performance mondiale de l’année.

Cette native de la province Ruyigi confie que tout a commencé en 2000. « Quand on venait de l’école, nous faisions la course pour arriver à la maison avant la tombée de la nuit. »

Cette reine de l’athlétisme se trouve actuellement aux Etats-Unis en pleine préparation du championnat des grands prix qui se déroulera en Europe en mai prochain.

Bella Lucia Nininahazwe


Football

Fallone Sumaili : Messi à la Burundaise

Fallone en duel lors d’un match

A 22 ans, cette footballeuse qui évolue actuellement en Angleterre dans l’équipe « Bradford city women’s FC », a été sacrée meilleure buteuse lors de plusieurs championnats nationaux et régionaux.
Son talent commence à surgir en 2012. Elle a été meilleure joueuse de l’équipe la Colombe sortie championne à cette époque.

En 2016, alors qu’elle jouait pour l’équipe ougandaise « Gafford ladies FC », elle sera classée 3e meilleure buteuse du championnat.

En 2017, elle redevient championne de l’équipe burundaise Fofila et remporte une coupe. Elle sera alors recrutée dans l’équipe nationale féminine Intamba. Elle n’a pas cessé de se démarquer comme meilleure buteuse. Elle évoluera par après en Tanzanie dans l’équipe Evergreen.

Elle a commencé à s’intéresser au football depuis son enfance. « J’assistais, avec ma mère, aux championnats nationaux. » Elle doit sa performance à ses oncles, jadis meilleurs footballeurs.

Dorine Niyungeko


Basket

Elsa Niyonkuru, le pivot incontestable

Elsa Niyonkuru jouant au basket.

A 23 ans, cette basketteuse qui joue au poste de pivot dans l’équipe « les Gazelles » demeure la seule qui aura prouvé qu’un pivot peut shooter à 3 points, donner des passes décisives, prendre des rebonds…
Cette étudiante à l’Institut Summit a été meilleure joueuse du championnat national de basket en 2018. Elle sera aussi meilleure marqueuse dans la coupe du président en 2018.

Rwanda, Tanzanie puis Kenya… Elsa a sillonné l’Afrique de l’Est dans les interscolaires où elle représentait son équipe scolaire du Lycée du lac Tanganyika. Au Kenya, son équipe remporte la médaille d’argent.
Elsa affirme qu’elle s’est lancée dans le basketball à l’âge de 14 ans. Elle a commencé dans le football, mais sa taille « élancée » la pousse à faire « le meilleur choix ».

Elsa Niyonkuru jette un œil critique au basket burundais : les équipes féminines ne participent plus dans des tournois régionaux. Ce qu’elle estime très important pour une joueuse qui veut être plus performante. « C’est en jouant avec les étrangers que nous évaluons notre niveau. »

Clarisse Shaka


Judo

Ange Ciella Niragira : la lionne du tatami

Ange Ciella Niragira dans un championnat en Russie.

Cette judoka ceinture bleue, médaillée d’or à maintes reprises, est d’une puissance peu commune dans sa catégorie des moins de 70 kg. D’un palmarès déjà impressionnant à 17 ans, Ciella vient de décrocher deux médailles d’or dans le championnat d’Afrique qui s’est déroulé à Bujumbura du 1er au 2 mars dernier.

Cette judoka indomptable n’a pas son pareil pour ramener le sourire sur les lèvres de ses coéquipières. Elle a été la seule, parmi huit Burundaises, qui est parvenue à se hisser dans la finale de bronze des Jeux africains de la jeunesse en Algérie, en 2018. Elle sort championne.

Ciella remporte aussi les médailles d’or dans les championnats de judo de l’EAC au Kenya en 2018 et à Zanzibar en 2017. Elle sera aussi médaillée d’or dans plusieurs championnats nationaux.

Cette judoka de l’équipe Muzinga s’est lancée en 2014. « J’assistais beaucoup à des compétitions. Et j’ai aimé le jeu. A force d’être encouragée par mon entourage, le judo est devenu ma passion. »

Comme défis dans le judo burundais, Ciella relève l’absence d’école de judo contrairement aux autres pays. Ailleurs, indique-t-elle, les talents sont repérés à un très bas âge. Ils évoluent ensuite dans une école de judo et sont suivis jusqu’à leur âge adulte. Ce qui dénote leur technicité.

Clarisse Shaka


Tennis

Sada Nahimana, la perle burundaise du tennis

Sada Nahimana maniant la raquette.

L’histoire retiendra qu’à 17 ans, cette native de la zone Buyenzi, à Bujumbura, est la toute première Burundaise à participer dans la prestigieuse compétition «United States Open Junior » en 2017. Ce n’est pas tout. Cette championne de tennis à plusieurs reprises, qui évolue actuellement au Maroc, ne manquera pas dans le grand rendez-vous du tennis australien, « Open d’Australie », il y a quelques jours.

Sada Nahimana est la seule représentante du Burundi dans les épreuves de tennis des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de Buenos Aires en 2018. Cette passionnée du tennis a participé dans plusieurs autres tournois européens.
« Le tennis, c’est l’héritage de ma famille », confie celle qui a déjà reçu le certificat de mérite des mains du président de la République. Elle a été initiée par son père, entraîneur du tennis. Le déclic pour se lancer, les voyages que faisait son frère grâce au tennis. « Je l’enviais beaucoup. » A l’âge de 8 ans, elle commençait déjà à participer dans des tournois étrangers.

Sada Nahimana livre son regard au tennis burundais : il n’est pas vraiment développé. Elle déplore l’inexistence de tournois nationaux juniors, contrairement aux autres pays de l’EAC.

Clarisse Shaka


Volleyball

Aline Kabarenzi : meilleure bloqueuse de tous les temps

Aline Kabarenzi dans son maillot d’arbitre en volleyball.

Championne en volleyball lors de plusieurs saisons, Aline Kabarenzi alias « Codo », 36 ans, est détentrice de sept prix de meilleure attaquante et quatre de meilleure bloqueuse. Championne nationale à six reprises en volley beach, son équipe « Les As » a déjà participé dans des championnats régionaux et internationaux : championnat beach-volley au Mozambique où elle a occupé la 3ème place, championnat de la zone 5 au Kenya, championnat de volley en Île Maurice …

Avec 15 ans de carrière en volleyball, Aline sera brevetée d’un certificat d’arbitre nationale en 2010. Elle attend la passation d’un test pour devenir arbitre internationale.

Aline est passionnée par le volley depuis l’école secondaire. « C’est un jeu pas très compliqué. Pas de contact direct avec l’adversaire. C’est un jeu collectif, mais qui demande une habileté. »
Durant son parcours en volleyball, Aline affirme avoir fait face à de nombreux défis : les filles étaient sous-estimées. Elles étaient jugées incapables. Les équipes féminines ne participaient jamais aux compétitions étrangères. « Il était donc difficile de remporter les premières compétitions internationales. »

Anaïs Hashazinka


Karaté

Marvella Iteka: l’étoile montante du karaté

Marvella Iteka, la Ceinture verte du karaté.

Ceinture verte, Marvella, 24 ans, est détentrice de trois médailles d’argent et une médaille de bronze dans les tournois nationaux: le championnat national de karaté en 2016, le Karaté Sport Solutions à Ngozi et la coupe de l’indépendance en 2017.

Cette étudiante a décidé, “contre vents et marées”, de faire carrière dans le karaté depuis 2015.
Avant de se lancer dans le karaté, elle pratiquait la natation et le basket. Mais avec la crise de 2015, elle arrête pour essayer le karaté quelques mois après. « Juste à la fin des humanités, j’ai appris qu’il y avait un recrutement de jeunes filles qui veulent apprendre le karaté à l’Ecole française. C’est ainsi que je me suis lancée ».

Au début, la tâche ne lui a pas été du tout facile. Il lui a fallu plusieurs mois pour maîtriser cet art martial.
Motivée plus que jamais, cette secrétaire de la commission des femmes karatékas à la Fédération de Burundaise de karaté (Febuka) doit s’entraîner trois fois par semaine. Son rêve: passer la ceinture noire à tout prix.

Stine Akimana


Cyclisme

Charlène Habonimana, la passion des deux roues

Charlène (1ère à gauche) sur le départ d’une course.

Charlène Habonimana, 20 ans, a commencé le cyclisme toute petite. Sa passion est née à force de voir sa cousine porter des sacs de bananes à vélo. Elle a fait sa première course à vélo, en 2015, dans une compétition mixte des moins de vingt ans. Elle a remporté la deuxième place dans la catégorie filles.

Charlène a participé au championnat d’Afrique en Egypte, en 2017. Avec son équipe composée de trois Burundaises, elles échouent au pied du podium. Elle a aussi participé à cette compétition continentale, en Algérie, l’année dernière. Toujours en 2018, elles sont parvenues sur la deuxième marche du podium dans un championnat qui s’est déroulé au Rwanda.

Cette mordue des deux roues lance un appel aux responsables du sport féminin pour valoriser leur sport. Elle souligne également que les femmes cyclistes manquent d’entraîneurs et de vélos.

Pour Charlène, la journée du 8 mars est l’occasion de se valoriser. « Je représenterai la femme, pas une sportive.»

Chimène Manirakiza


Sitting volleyball

Anne-Marie Nduwimana : la meilleure attaquante des « vaillantes »

Anne-Marie et son équipe dans le terrain.

Détentrice d’une coupe et de plusieurs médailles de meilleure attaquante en sitting volleyball, Anne-Marie, jambe amputée, fait honneur aux femmes vivant avec handicap. Son équipe « Les vaillantes » remportera aussi la coupe du bon comportement lors des championnats au Kenya et en Ouganda en 2010.

Anne Marie Nduwimana, 49 ans, évolue comme présidente de cette équipe depuis 2009. Veuve et mère de trois enfants, elle confie avoir adhéré dans ce club à la recherche d’un corps sain. « J’avais plus de 80kg. Aujourd’hui, j’en ai perdu 15 », confie-t-elle non sans fierté. Avec ce surpoids, elle avait du mal à marcher avec sa prothèse. Ses accessoires se perdaient tout le temps. Aujourd’hui, elle n’a aucun problème à se déplacer.

Ce sport a fait d’elle une personne respectable. « Mes proches sont fiers de moi. Pratiquer du sport montre que je suis capable de subvenir aux besoins de ma famille en dépit de mon handicap.»

Quelques défis, toutefois : se déplacer pendant les matches est un casse-tête. Le manque de vestiaires au terrain national dit «  département » qui « met mal à l’aise ». D’après cette sportive, les joueuses doivent se déshabiller en plein air.

Diane Uwimana

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