Selon les proches de Floriane Irangabiye, condamnée à 10 ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », cette journaliste en même temps défenseuse des droits de l’Homme, est mal en point, son état de santé se dégrade. La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme appelée au secours.
Sa défense interpelle la CNIDH pour qu’elle puisse intervenir au plus vite afin que cette jeune dame soit transférée à Bujumbura afin qu’elle puisse bénéficier des soins appropriés.
« Cet organe a été informé sur son état de santé et saisi pour qu’il plaide en sa faveur. Il faut qu’elle puisse être prise en charge par un médecin spécialiste, ce qui nécessite un transfert dans une autre prison ayant dans ses environs des structures de santé où elle serait mieux soignée », appelle Me Eric Ntibandetse, un des avocats de la journaliste Floriane Irangabiye.
« Mais nous savons que cette commission a des limites malgré sa bonne foi », nuance cet avocat.
L’asthme que Floriane Irangabiye traîne depuis son enfance s’est aggravée depuis plusieurs jours suite aux conditions de détention déplorables : l’humidité de sa cellule et les fumées suffocantes émanant de la cuisine ne lui facilitent pas la vie, sa santé se détériore.
Les Organisations de défense de la liberté de la presse comme Reporter Sans Frontières se disent « particulièrement préoccupés par la dégradation de l’état de santé de Floriane Irangabiye ». RSF tire la sonnette d’alarme : « Il y a une extrême urgence à l’évacuer dans une structure sanitaire qui sera en mesure de lui procurer des soins de santé de qualité ».
D’après les proches de la journaliste Floriane Irangabiye, elle est atteinte d’une forme de bronchite asthmatiforme d’où la nécessité des soins urgents. « Une assistance respiratoire s’impose. Elle doit prendre des calmants forts, depuis le début du mois de juin, les médicaments qu’elle prenaient semblaient inefficaces ».
Selon sa défense, il y a eu intervention du ministère de la Justice et au début du mois de juin, Floriane Irangabiye a pu consulter un généraliste de l’hôpital de Muyinga. « Il y a eu prescription d’une pompe spéciale et d’autres médicaments afin de prévenir d’autres crises d’asthme. Mais elle n’a pas de permission pour un autre rendez-vous fixé le 10 juillet par ce médecin », regrettent ses proches.
D’après ce derniers, sa maladie s’est calmée mais c’était juste pour quelques temps. Ses difficultés à respirer ont repris, elle se met à suffoquer la nuit et c’est intenable. « Ses co-détenues continuent à lancer des appels pour voler au secours de Floriane ». Sa famille demande qu’elle soit ramenée à Bujumbura afin de pouvoir bénéficier des soins de santé adéquats au vu de la gravité de sa maladie.
Signalons que Floriane Irangabiye a été transférée à la prison de Muyinga, au nord-est du Burundi, dans la nuit du 3 octobre 2022 en provenance de la prison centrale de Mpimba à Bujumbura par des agents du SNR après quelques jours passés dans les cachots de ce Service national de renseignements.
Cette journaliste de la radio en ligne « Igicaniro » initiée par des Burundais vivant en exil au Rwanda, accusée de « porter atteinte à l’intégrité du territoire national », selon les termes de l’article 611 du Code pénal, a été condamnée à 10 ans de prison et d’une amende d’un million de francs burundais.
Et en plus, dans un Pays où la Justice peut prendre n’importe quelle décision selon les volontés des 1001 princes, si on a la chance de survivre à l’extrajudiciaire.
Une grâce présidentielle suffit pour mettre fin à sa situation qui ne fait que mettre le Burundi dans les médias négativement. Et le Burundi et les Barundi n’y gagnent rien, cette dame, comme tous les autres journalistes, a eu la leçon et sait désormais que personne ne peut appeler le mal contre son Pays, même en souhaitant des changements positifs. Même journaliste, parfois il faut s’éviter d’être le tremplin de certains propos. L’information professionnelle c’est aussi de la sagesse, du bons sens et le savoir-vivre. Parfois, il faut s’éviter à être un héros inutilement pour soi.
C!est a dire donc qu’il ne faut pas dire ce qui ne va pas dans ce pays?
Comment peut il avancer dans la bonne direction?
Seulement connaissant la justice inexistante dans ce pays, il ne faut pas s’y aventurer lorsque on dit les vérités qui fâchent et que l’on est pas Rufyikiri de l’Olucome ou Faustin du Parcem.
Du reste je me demande pourquoi seules ces 2 personnalités peuvent critiquer le gouvernement burundais sans se faire taper sur les doigts. Quel est le deal?
@Rukara
Je crois que le premier ministre Gervais Ndirakobuca a laisse entendre qu’il reconnait la bonne contribution de Faustin Ndikumana et Gabriel Rufyiri et il leur a demande de lui remettre leurs rapports.
Je crois que c’est la premiere fois qu’un haut dirigeant burundais reconnait que certaines critiques peuvent etre constructives (se basant sur des statistiques?).
Mais il faut aussi reconnaitre qu’il y a certains propos que l’Etat burundais considere comme destabilisateurs (kugumura abanyagihugu, guhungabanya umutekano, gushaka gutembagaza ubutegetsi).
Les dirigeants acceptent les critiques en privé. Mais quand on le dit tout haut, ça les humilie et les vexe et alors ils tapent très fort comme quand un homme tape sur une abeille qui pourtant lui fait du miel.