Instruits ou pas, des jeunes burundais devront tirer des opportunités dans l’intégration de la Communauté Est-Africaine. Même si une partie est réticente, la majorité de la jeunesse est optimiste. « Nous sommes les forces vives du pays. Présentons-nous des opportunités. » Voilà ce qu’elle demande.
« Que profite le Burundi dans l’intégration à l’EAC ? Aucun élément ne l’indique », constate Mélance Maniragaba, chômeur depuis deux ans. Selon lui, au lieu de leur faire croire en cette intégration, le Burundi devrait plutôt clairement définir sa politique. Agé de 35 ans, il est licencié agrégé en français à l’Institut Pédagogique Appliqué (IPA). D’après lui, il est difficile d’avoir un capital pour créer son propre emploi.
L.N. aussi chômeur, ne trouve pas ce qui est en train d’être fait dans l’EAC pour les jeunes. Cependant, il estime que les jeunes ont de la force pour développer leurs pays. « Qu’on nous présente ces opportunités offertes par la Communauté pour développer nos propres activités », clame L.N.
Optimisme
Wilbert Dusabe, président et Représentant légal de l’association des jeunes « Welcome Africa », se réjouit de l’intégration du Burundi dans l’EAC. Selon lui, plusieurs atouts se présentent déjà : « Les opportunités de circuler librement dans les Etats membres vont permettre à la jeunesse de changer des mentalités et d’échanger les expériences. » Au niveau culturel, ajoute-t-il, des jeunes tanzaniens, kenyans tirent leurs sources de revenus dans des cinémas qu’ils réalisent. Ainsi, d’après Dusabe, ceci peut servir d’exemple à la jeunesse burundaise et créer son propre emploi.
<doc3764|right>Selon Pierre Ndimurukundo, chargé de la communication au ministère à la Présidence chargé des affaires de la Communauté Est-Africaine, ce ministère est là pour assurer la coordination. « Il revient aux ministères techniques d’exécuter la politique de l’EAC. »
« Il est question de temps »
« L’encadrement de la jeunesse est une priorité pour tous les Etats membres de l’EAC », lance Sylvère Nshagirije, secrétaire permanent au ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture. Par ailleurs, il précise que les contacts, les échanges, l’élaboration des politiques et des stratégies appropriées entre les Etats membres de l’EAC vont bon train.
« Nous sommes en train de voir ensemble comment adopter les meilleurs stratégies en vue de créer un environnement permettant l’épanouissement de la jeunesse », rassure le secrétaire permanent. Selon lui, les jeunes ne devraient pas s’inquiéter car ce genre de stratégies sont élaborées sur le long terme. Et de souligner l’existence « d’emplois lancés au niveau de l’EAC. Mais ils demandent une grande qualification ou spécialisation dans des domaines concernant généralement l’administration. »
Des projets en cours
D’après Sylvère Nshagirije, il existe deux directions au niveau du ministère : la direction du mouvement associatif des jeunes et la direction de l’insertion économique des jeunes. La première vise à regrouper les jeunes en association et quant à la deuxième, elle vise à les former en entrepreneuriat afin qu’ils puissent se prendre en charge eux-mêmes et ainsi contribuer au développement de la Nation. En plus, le ministère de la Jeunesse et des sports a également comptabilisé sur deux projets, le premier c’est l’agence burundaise pour l’emploi des jeunes. « Comme nous avons chaque fois été approchés par des jeunes humanistes et universitaires sans emploi et sans expérience, nous donnons l’opportunité à deux cents jeunes pour le stage, chacun dans son domaine », explique-t-il. L’autre projet est le fond pour la promotion de l’entreprenariat des jeunes, qui sera bientôt mis en place. Il leur permettra de pouvoir réaliser leurs projets, de contribuer à la diminution du chômage en embauchant d’autres jeunes. Et d’ajouter que ce projet concerne également les jeunes non instruits.