Samedi 23 novembre 2024

Politique

La guerre des mots à Genève

25/09/2017 32

La Commission indépendante d’enquête sur le Burundi a présenté son rapport final, mardi 19 septembre, devant le Conseil des droits de l’Homme. Une session riche en passe d’armes entre Bujumbura et Fatsah Ouguergouz.

Genève, Fatsah réplique aux accusations de Bujumbura.

Des accusations ont fusé de partout. Il y a d’abord eu celles du représentant permanent du Burundi auprès du Conseil des droits de l’Homme. Rénovât Tabou a accusé la commission d’avoir un agenda caché. Il a également assuré que la commission a fait montre d’affection et de sympathie à l’endroit des insurgés, se refusant d’enquêter sur eux.

Poussant le bouchon un peu plus loin, l’ambassadeur s’est dit surpris du silence complaisant de la Commission sur les différentes crises qui ont endeuillé le Burundi depuis l’indépendance. « Quelle justification peut-elle donner sur l’unique choix de la crise de 2015 ?»

Selon lui, Fatsah Ouguergouz et ses collègues ont failli notamment aux principes d’universalité, d’objectivité ainsi que de mettre fin à la pratique du deux poids deux mesures et à toute politisation. Et de conclure : « Le Burundi rejette publiquement et intégralement le rapport et demande son invalidité. »

La réponse du berger à la bergère

Assez remonté contre Bujumbura, le président de la commission d’enquête n’y est pas allé avec le dos de la cuillère : « De tels propos ne grandissent ni leurs auteurs ni le gouvernement qu’ils représentent. » Et d’ajouter une pique assassine : « C’est par un silence, un silence qui se veut apaisant, que je me contenterai de répondre à de tels propos. C’est par contre à voix haute que je confirmerai chacune des conclusions et des recommandations de notre rapport. »

Le rapport de la commission d’enquête sur le Burundi porte des accusations graves contre Bujumbura. Il accuse les hautes autorités burundaises de crimes contre l’Humanité et demande à la CPI d’enquêter.

Avant la fin de cette 36ème session, une résolution doit être soumise au vote des Etats membres. Elle prévoit notamment d’adhérer aux recommandations de la commission. Entre autres la saisine de la Cour pénale internationale et le renouvellement du mandat de la commission d’enquête pour une année.

Une course contre la montre est donc lancée. Le Burundi a annoncé sa décision de se retirer du Statut de Rome le 27 octobre 2016. Un retrait qui prendra effet le 27 octobre prochain. L’UE est déjà à l’œuvre avec un draft de la résolution à proposer au Conseil des droits de l’Homme. Le gouvernement burundais, quant à lui, continue son lobbying, essayant de gagner à sa cause les pays africains.


>>Réactions

L’UE pour la saisine de la CPI

« Nous rappelons que les Etats membres du conseil doivent respecter les normes les plus strictes en matière des droits de l’Homme, » a déclaré l’UE. Elle souscrit à l’idée que tout crime international doit être poursuivi par les instances judiciaires et appelle à ce que les recommandations concernant l’ouverture par la CPI soient prises en considération. Tout en demandant le renouvellement du mandat de la commission, elle a insisté sur la médiation sous l’égide de l’EAC comme seule solution à la crise. Et de conclure qu’il est crucial que le gouvernement participe sans condition préalable au dialogue afin de se mettre d’accord sur les conditions propices pour des élections libres en 2020.

La RDC déplore la politisation du Conseil des droits de l’Homme

Pour la République démocratique du Congo, lorsque l’Assemblée générale a créé le Conseil des droits de l’Homme, elle espérait notamment mettre fin à la pratique du deux poids deux mesures et à toute politisation. Son représentant a déploré qu’on se soit écarté petit à petit de la ligne de conduite tracée par l’Assemblée générale. Et le cas du Burundi en est une illustration par excellence. « Catégoriser les crimes et distinguer les bons criminels qu’il ne faut pas poursuivre et les mauvais criminels qu’il faut à tout prix poursuivre et déférer à CPI relève de la politisation de ce conseil. Il a ainsi insisté sur la nécessité de promouvoir un bon climat de coopération afin d’aboutir à une solution concertée au lieu d’intimidations.

Analyse/ Genève, une stratégie désastreuse

Le gouvernement s’est cantonné dans un rôle de victime, accusant le monde entier. Ça ne prend pas, malheureusement. Il y a les faits.

Antoine Kaburahe

Disons les choses comme elles sont : la stratégie de défense du gouvernement à Genève a été un désastre. On ne peut pas accuser le monde entier d’être contre vous. On ne peut pas tout rejeter en bloc. On ne peut pas invoquer les manquements passés de la communauté internationale pour justifier les errements actuels. Non, le gouvernement aurait été mieux inspiré de collaborer d’abord. Puis, de se battre sur les faits évoqués. Mot à mot, ligne par ligne.

Puisque dit-il, il n’a rien à se reprocher. Mais sa défense est une esquive, une diversion. Le refus de faire face au rapport renforce un sentiment de malaise même chez ses alliés. Pourquoi le monde entier aurait « un agenda caché contre le régime burundais ». Pourquoi le monde entier en voudrait tant à ce pouvoir ? C’est excessif. Et comme toujours, ce qui est excessif est insignifiant. La phrase du président de la commission d’enquête a fait mouche : « C’est par un silence qui se veut apaisant que je me contenterai de répondre à ces propos ».

Une façon de dire, puisque vous ne répondez pas sur l’essentiel, je ne vous suis pas sur le chemin de « l’invective. » Passons aussi sur les accusations puériles qui ont enflammé les réseaux sociaux proches du régime pour expliquer la partialité du président de l’enquête. La décence ne m’autorise pas à les reprendre. En fait, en se cantonnant dans le rôle de victime, au lieu de se dresser pour se défendre, voire pour assumer certains faits irréfutables, quitte à prendre des mesures, Bujumbura a mal engagé son combat. En tout cas, à Genève, ce round important a été perdu. Par KO.

Antoine Kaburahe

Forum des lecteurs d'Iwacu

32 réactions
  1. Bob Mwami

    Mbega ko mutatubwira bishasha vyi Genève? Umengo si heza ku barwanya Leta.
    Les occidentaux sont décidés contre l’avis du Burundi à renouveller le mandat des 3 experts contestés et contestables qui ont prouvé leur quantième sens ou feeling de mener des enquêtes à distance et de conclure à des crimes. On verra tout vraiment avec ces prédateurs occidentaux. Nous encourageons le Gouvernement à leur refuser de nouveau l’accès au territoire national si d’aventure leur mandat venait à être renouvellé. Ils sont doués pour mener des enquêtes à distance et adorent se balader au Rwanda et ailleurs pour enquêter sur des supposés crimes commis au Burundi.

  2. Gacece

    La guerre des mots, la victoire du verbe sur le sujet avec la complicité du complément, les uns en présence des autres ou en absence forcée, tant que tout cela ne reste que des mots, beaucoup de maux nous seront épargnés.

    Des K.Os. et des échecs de cet ordre, ne font aucun mal si un allumé n’essaie de les prendre pour arguments justifiants des actions funestes.

    Bon débat-ras-le-bol!

    • Karabona

      Merci Gacece, de ce silence apaisant que vous nous offrez.

      • Gacece

        @Karabona
        En effet, il y a des bruits tout aussi apaisants… seulement en apparence! Et ça me fait plaisir que vous sachiez distinguer le bruit du silence : je n’ai rien dit, j’ai juste écrit.

  3. Rurihose

    Cher Ayubu,
    Pourquoi alors le gouvernement DD refuse une CVR avec un tribunal pour juger tous les crimes commis depuis l’indépendance?
    Et puis, vous justifiez les crimes actuels , mais ne les niez en aucune mesure.
    Où est alors la faute des experts?
    Donnez donc. leur un mandat qui s’étend jusqu’en 1962

    • Ayahu Jean Pierre

      Cher Monsieur,
      Je vous invite très sincèrement à commenter quand cela s’avère nécessaire et non commenter pour commenter avec le risque d’aller hors sujet.
      Amicalement

  4. Ayahu Jean Pierre

    Cher Antoine,
    « En tout cas, à Genève, ce round important a été perdu ( par Bujumbura. C’est mon ajout). Par KO. »
    Ainsi vous désignez le vaincu par ko alors qu’il peut être encore debout, prêt à reprendre le énième round! Personnellement, je suis déçu mais je vous comprend dans votre ligne d’analyse qui ne relève ni plus ni moins que la ligne consensuelle actuelle sur le Burundi où il y a un méchant et un gentil. Quoi d’anormal alors si l’on se classe du côté des gentils, ceux qui sauvent et défend les malheureux, les victimes, les marginalisés, ces hommes et femmes victimes potentiellement d’un génocide! Jusque là!
    Cher Antoine, sans prétendre détenir le monopole de la raison, j’ai l’impression que l’on se trompe car dans ce ko préalablement décidé par l’arbitre, il va falloir nommer le combat et les combattants.
    A Genève, l’on a vu défiler le monde, celui là que tu décris comme l’ennemi désigné du gouvernement burundais et ce monde est unanime sur un fait: Bujumbura est coupable. Dans ce monde, il y a des burundais, hommes et femmes de la société civile, avec de déclarer haut et fort qu’ils sont venus défendre le rapport ( leur rapport peut être). On aime pas trop dire la vérité mais l’histoire le dira. Ils étaient tutsi dans leur majorité car il y avait Mbonimpa et ceci pour m’éviter d’être taxé de menteur ( Le Pen dira à ce sujet, je ne suis pas raciste car j’ai des amis arabes, bon bref). De l’autre côté des présents à Genève, l’on a vu les représentants du gouvernement et d’une ONG ( je dis bien une. Elles étaient 8 ou 9 voir 10. Je ne sais pas de quel côté se trouvait Iwacu!). Et parmi ces hommes et femmes de Bujumbura, j’ai l’impression qu’ils étaient hutu. Du représentant de ce gouvernement à Genève à Nyamitwe en passant par cette ONG, dont l’orateur (..que tout le monde connait et on connait aussi le représentant légal de cette ONG aussi).
    Revenons au début de notre histoire et surtout sur les accusations, les contre accusations et la défense. Les forces sont inégales, à Genève et pour revenir à tes propos, selon lesquels « on ne peut pas invoquer les manquements passés de la communauté internationale pour justifier les errements actuels », il sera aussi difficile d’expliquer au peuple cet intérêt pour des faits de 2015 si l’on n’a pas agit en 1962, 1965, 1969, 1972 ( 300’000 morts), 1988 ( 50’000 morts), 1993-2000 avec les victimes que l’on connait. Un mort ne vaut pas dix morts de même que 1000 souffrances n’occultent pas une souffrance!
    Question. Est-ce le processus de reprendre le pouvoir des mains qui en détiennent sans légitimité internationale? Peut être que ce complot dont il s’agit cher ami mais de grâce, œuvrons pour nous éviter les querelles d’antan, tu vois ce que je veux dire!
    Portes-toi bien !

    • Meurlsaut

      @Ayuhu Jean-Pierre
      « …il sera aussi difficile d’expliquer au peuple(hutu bien sûr) pourquoi cet intérêt pour les faits de 2015 si l’on n’a pas agit en 1962,1965…1972…1993-200 avec les victimes qu’on connaît. » Dans la logique ce champion de l’ethnisme l’ONU n’a aucun droit de regard sur les crimes présents si elle n’a pas osé lever le doigt sur les crimes(hutu) antérieurs.
      Dans le Rwanda voisin l’ONU n’a enquêté que sur le génocide de 1994 et pourtant on sait que des pogroms contre les tutsi(dus politiquement et militairement par le pouvoir hutu) n’ont pas manqué depuis 1959,1960,1962,1972 même en 1973 avec l’avènement de la prise du pouvoir par Habyarimana dont l’équipe a finalement organisé le génocide qu’on connaît.J’aimerais entendre Ayuhu condamner l’ONU d’avoir eu tort d’enquêté sur le génocide tutsi de 1994 parce qu’elle a gardé le silence dans les crimes antérieurs contre les tutsi.Evidemment il ne faudrait même pas penser à cela puisque ce serait trop demandé au « peuple ».
      Les accords d’Arusha avait demandé l’enquête sur les crimes du passé avec un volet justice c’est le régime que tu défends bec et ongle qui s’y est opposé.Pourquoi gueuler aujourd’hui(quand les crimes du régime sont devenus visibles aux yeux de tous) alors qu’hier les dd ne voulaient pas que les délits du passé soient punissables??
      Et puis l’on se demande toujours à quoi a servi la lutte du CNDD-FDD(dont Ayuhu est un adepte et un propagandiste de ses lubies) si c’est pour ramener les mêmes crimes et injustices qu’il prétendait combattre. Ayuhu,toi et tes maîtres vous êtes en train de rater le registre de l’histoire.

  5. Jean Habonimana

    Cher Roger Crettol. On n’apprécie votre proximité et compassion mais il ne faut pas chercher de la logique dans la crise burundaise. C’est comme chercher à comprendre le phénomène djihadiste : des jeunes qui se font sauter avec pour promesses de devenir martyrs et être accueillis au paradis par 75 vierges. J’ai envie d’écrire un article intitulé: Chronique d’une catastrophe annoncée. La crise burundaise embrase déjà l’Est de la RDC et ce sera bientôt l’apocalypse dans la toute la région des Grands Lacs. Exactement comme on fait nos alliés Interahamwe en 1994. C’est pour cela que je continue à avertir les affreux colonialistes, néocolonialistes et autres impérialistes occidentaux de suivre de près l’aggravation de la situation burundaise. Le régime chrétien d’origine divine fera ce qu’il dit : l’embrasement général. Les Nations unies continueront à « être profondément préoccupés » mais seuls les méchants occidentaux viendront sauver le peu qu’il y a à sauver. Le fardeau de l’homme oblige. En effet, l’UA est insignifiante et l’EAC indifférente aux souffrances burundaises.

  6. ntsimbiyabandi

    Dans cette affaire, le Burundi et la RDC forment la même ligne de défense ou même d’attaque. Ce n’est pas ad hoc, le passé récent prouve cet état de chose. Je me souviens que la RDC a défendu le Burundi quand certains pays dits « communauté internationale » le sommaient de quitter l’Est de la RDC. La question que je me pose au regard de la configuration géostratégique de l’un ou l’autre pays : « Est-ce le Burundi qui est recherché en définitive ? ». La question pourrait être encore pertinente si je jette un coup d’œil sur les partenaires et les adversaires de l’un ou l’autre pays. D’un côté vous avez les occidentaux avec la tête de file la Belgique. De l’autre côté vous avez la Russie et la Chine avec d’autres pays satellitaires comme l’Afrique du Sud. Ces deux blocs se sont récemment affrontés en RDC à propos des contrats que la Chine aurait raflés au détriment de la Belgique. L’Afrique du Sud gagnerait aussi du terrain sur le terrain des contrats miniers en RDC. Que pourrait être le rôle du Burundi dans tout cela ? Peut-on s’aventurer à affirmer que si le Burundi laisse passer pour l’occupation de l’Est de la RDC et partant de toute la RDC, il se déchargerait du fardeau qui pèse sur lui ? Bien sûr, il n’aurait plus de souci. Cependant, la violation du principe de bon voisinage ou la trahison contre un pays frère pèserait encore davantage. Dans mon hypothèse, j’écarterais d’emblée les questions idéologiques pour me concentrer sur les intérêts matériels des uns et des autres. D’ailleurs, pas d’intérêt pas d’action ! Et si les parties et leurs intérêts sont bien cernés, il y a mieux de résoudre le conflit de façon globale au lieu de se focaliser sur un pays. C’est ainsi que la CIRGL doit être plus imaginative et jouer son rôle de prévention et de transformation des conflits pour la paix dans la région africaine des grands lacs.

    • Nukuri Bastien

      Mr Kaburahe,voudriez vous citer a votre humble lecteur qui n,est autre que moi,un petit paragraphe ou le representant du gouvernement du Burundi aurait dit que le monde entier est contre le Burundi

      • Yves

        @Bastien : s’il n’y a que cela pour vous faire plaisir…
        https://www.voaafrique.com/a/l-appel-a-la-cpi-un-complot-occidental-pour-le-gouvernement-burundais/4014241.html

        « Ce ne sont pas des enquêteurs mais des mercenaires payés pour valider un narratif déjà en circulation dans certains rapports des occidentaux et ouvrir la voie à la CPI, cet instrument dans les mains de l’Occident pour asservir les États africains », a déclaré à l’AFP Willy Nyamitwe, le responsable de la communication présidentielle. »

        • Nukuri Bastien

          Merci Yves.Moi j,ajouterais qu,il y a des gens qui a force de cracher en l,air finiront a etre emporter par leur propre salive. Heuresement qu,il y a un autre bon monde que la Belgique et ses commenditaires.

    • Mayagwa

      @ntsimbiyabandi?
      Votre analyse est vraie bien qu’elle n’est pas approfondie! Les occidentaux ont besoin de nous, nous avons besoin d’eux, c’est pourquoi je cesse de leur proposer un nouveau modèle de coopération avec l’Afrique moderne. Sinon, s’ils continuent à s’atteler à leur ancien système, ils risquent de perdre toute l’Afrique. Au lieu de négocier les contrats d’une façon juste et équitable, ils veulent tjrs paraître en une ‘image d’un « Bon père de famille », « Grand protecteur » des opprimés à travers leurs multiples concepts « Démocratie, Droit de l’Homme ou encore Bonne Gouvernance ». Promouvoir ces concepts, il n’y a rien de mal que de vouloir nous les dicter. Au lieu de fiancer ces programmes improductifs, l’UE devrait injecter ces fonds dans des programmes productifs basés sur des partenariats gagnant-gagnant.
      Ce que je regrette est il me semble que les africains ont grandi pendant que les européens ont vieilli et leur économie aussi. J’ai peur qu’ils ne se réveillent après avoir tout perdu en faveur de la Chine!

  7. Duciryaninukuri

    Moi je trouve au contraire que bujumbura a piégé l’auteur et co-auteur de ce rapport car cette réplique personnelle et arrogante dévoile la colère et làqffectiô qui les guide et non le professionnalisme et la neutralité. C’est comme si c’est son combat personnel Incapable de cacher la subjectivité.
    La suite donnera raison ou pas à M. Antoine et on verra si le ko était réel ou du ressenti.

  8. Dibango

    Le monde entier n’est pas contre le Burundi mais certains pays…et il suffit de revisiter l’histoire pour comprendre leur acharnement su le Burundi. La liste est longue si on regarde ce qui se passe dans beaucoup de pays. Ces pays qui se disent défenseurs des droits de l’homme sont les premiers qui les ont toujours violés et qui les violent toujours. Encore une fois faisons un effort pour revisiter l’histoire pour comprendre.

    • roger crettol

      « Ces pays qui se disent défenseurs des droits de l’homme »

      S’agit-il là de la Chine, de la Russie et de la Turquie (par ordre alphabétique) ?

      Aucun des méfaits des anciennes puissances coloniales ou impérialistes, aucun des événement tragiques et récents aux Etats-unis ou ailleurs, aucune de ces violations des droits de la personne humaine ne peut justifier ces mêmes violations commises au Burundi.

      Vouloir argumenter de la sorte pour réduire au silence les critiques est digne de la cour d’école. Il s’agit ici de votre pays, de violations de vos propres lois et de traités signés par vos gouvernements. Il s’agit de la paix des coeurs dans votre pays, il s’agit de vos enfants, et de la vision de la société que vous leur présentez.

      Le progrès dans les respect des personnes et de leurs droits est l’affaire de tout un chacun – citoyen et autorités. Ce progrès demande plus d’attention et d’efforts chez vous, en raison de votre histoire farcie de violences. La crise provoquée en 2015 n’est finalement que la fille mal-aimée de votre passé violent. Beaucoup reste à faire, même si les connotations ethniques ne sont plus au premier plan – plaise à Dieu et inch’Allah !

      • Fofo

        @roger crettol,
        Détruire un pays par des bombes, financer l’insurrection ou les rebellions c’est ça « promouvoir ou défendre le droit de l’homme »? Je ne suis partisan des violeurs des droits humains parce que c’est contraire aux valeurs africaines!Je ne soutiendrai non plus ceux-là qui ne rêvent que nous assujettir pour nous dominer éternellement. Chers occidentaux, l’heure de coopération est venue, renoncez-vous à votre vieux système de « diviser pour nous dominer ». Asseyons-nous et réfléchir des domaines de coopération bilatérale juste et équitable! Vous avez des produits de qualité que nous avons tant besoin, vous avez des équipements indispensables pour développer plusieurs secteurs économiques; Vous avez de l’expertise que l’Afrique a tant besoin pour mettre en valeur nos potentiels. Mais reconnaissez que nous avons du marché pour vos produits, du terrain quasi-vièrge pour vos équipements et du potentiel pour votre expertise. Nous ne sommes pas contre vous mais vos comportements et actes risquent de nous éloigner malgré toutes ces opportunités devant nous! A bien entendeur salut!

        • Yves

          @Fofo : vous dites « Chers occidentaux, l’heure de coopération est venue ». Allons, Fofo, un peu d’amour propre tout de même. Vous ne pouvez pas simultanément exiger des (ex) partenaires occidentaux qu’ils reprennent leur coopération à vos conditions tout en continunant à les critiquer à chacun de vos commentaires (la facilité avec laquelle certains crachent sur la main qui les a nourri pendant tant d’années est stupéfiante). De deux choses l’une : ou bien les puissances occidentales ont un agenda caché et (très) mystérieux au sujet du Burundi et on ne peut pas leur faire confiance. Ou bien, ce sont des partenaires fiables (ce que sous-entend votre appel) et vous ne pouvez pas décemment poursuivre ce discours anti-occidental qui revient à pratiquement chacune de vos interventions. Prenez garde que ce grand écart ne vous conduise pas à la schizophrénie…

          • Fofo

            @Yves,
            Bonsoir mon ami. Je ne suis pas anti-occident, loin de là. Je ne le serai jamais. Je suis de nature une personne juste, c’est pourquoi je déteste toute sorte d’injustice. Je le répète, je suis contre la violation de droit de l’autre car c’est contraire aux valeurs africaines. L’afrique est jusqu’a présent connu comme une terre d’asile (selon le HCR). Malgré la misère, la générosité des africains est connue de tous !
            Si vous nous avez nourri, merci pour cela mais cela devrait pas servir de prétexte pour nous assujettir éternellement. Les anglais ont colonisé les USA mais cela ne leur permettent plus de les dicter tout ce qu’ils doivent faire comme des enfants. La colonisation a été remplacée par la coopération et ça bien marché. Pourquoi ne pas appliquer le même modèle en Afrique ? A défaut ce sont plutôt les autres qui risquent de recolter ce qu’ils n’ont pas semé. L’appel que ne cesse de vous faire n’est clin d’oeil. À bon entendeur salut !

          • Yves

            @Fofo : vous dites, je cite, « Je déteste toute sorte d’injustice. Je le répète, je suis contre la violation de droit de l’autre car c’est contraire aux valeurs africaines ». C’est curieux mais je ne me souviens pas avoir lu une seule fois de votre part – et dieu sait que vos interventions sont nombreuses – une critique du gouvernement burundais lorsque celui-ci viole les droits les plus élémentaires que tout être humain est en droit de revendiquer.
            Nous vous attendons dès lors sur l’article publié ce matin indiquant les multiples violations du droit d’assocation, de réunion et de liberté d’expression dont sont systématiquement victimes les partisans de Rwasa.

          • Fofo

            @Yves?
            Votre problème se trouve dans le fait de vouloir confondre le gouvernement et un agent de l’Etat. Je comprends mal comment un juriste « spécialisé en droit international » que vous êtes n’arrive à distinguer une personne « morale » et une personne « physique ». Jamais en droit une personne morale ne replace jamais une personne physique quand bien même elle son représentant ou son mandataire. Je sais qu’il y a certaines personnes qui abusent de leur pouvoir ou de leur influence mais cela ne peut pas être imputé à tout le Gouvernement. Sinon, tous les membres de ce gouvernement seraient coupable des actes qu’ils n’ont pas commis. Vous ignorez sciemment que la coalition d’amizero y’abarundi fait partie du gouvernement actuel.
            S’agissant de mes critiques en rapport avec les droits de l’homme, je voudrais vous dire que je ne suis et ne serai jamais partisan de toute sorte d’injustice. Ce que je critique et critiquerai toujours c’est cette façon de vouloir exploiter ce concept dit « Droit de l’homme » politiquement. Sinon, le respect de droit de l’autre est un DEVOIR c’est pourquoi moi je préfère promouvoir le Devoir de respect le droit de l’autre que promouvoir mon DROIT.

        • Karabona

          Fofo, les colons d’aujourd’hui, c’est bien vous, ceux qui nous divisent pour régner, c’est encore vous, ceux qui asujetissent le peuple burundais, c’est toujours vous, ceux qui détruisent le pays, c’est vous évidemment, et vous ne financez plus une rébellion mais bien une milice. « Vous », c’est le système du parti au pouvoir, le « nous » que vous utilisez, le « nous » que vous évoquez à tort et à travers n’existe pas, pas tel que vous le pensez. Arretez donc d’accuser un Occident impérialiste qui serait la cause de tous vos maux et cherchez donc vos propres fautes.

  9. Fofo

    Dire que le gouvernement a perdu, c’est un point de vu, mais conclure ainsi, alors que le Représentant de la RDC a dénoncé la politisation de la CNUDH, c’est une contradiction. La RDC a raison à voir l’implication et la mobilisation de l’UE dans ce dossier,l’indépendance de cet organe de l’Association « ONU » est remise en cause. S’il n’y a pas de partialité, pourquoi la CNUDH se laisserait guider par une autre association « UE »?

  10. mayugi

    L’invective est le bâton de pèlerin de la quasi totalité des DDs, ne vous étonez pas. « Le ridicule ne tue pas »

  11. Buhinga

    Le Burundi est victime de son retrait de la CPI, décision qui risque d’affecter les autres pays. L’U.E ne peut pas perdre un outil de pression diplômatique contre les pays pauvres.

  12. Rurihose

    Mais que diable, les représentants du Burundi, pour contre attaquer, disent pourquoi regarder seulement nos crimes?
    Enquêtez depuis l’indépendance.
    Quelle puérile défense.
    Qui a refusé une CVR avec un volet justice?

    • Meurlsaut

      Je pense que le régime burundais et ses agents ne connaissent que la violence et le déni comme langage pour s’exprimer quant aux vrais arguments pour s’assurer la plaidoirie il faut leur donner une note en-dessous de zéro.

  13. Aurore

    « Pourquoi le monde entier aurait « un agenda caché contre le régime burundais ». Pourquoi le monde entier en voudrait tant à ce pouvoir ? C’est excessif. » Mr Kaburahe, je respecte votre opinion mais votre analyse cache mal votre penchant pour l’opposition. Est-ce nouveau qu’un pays soit victime des décisions injustes des puissances étrangères? Le cas de la Lybie, la Syrie, … ça te dit quelque chose? Le Burundi a dérangé l’outil de pression des occidentaux en quittant la CPI, incitant ainsi d’autres pays africains à se débarrasser de cet outil de domination. C’est normal que l’U.E fasse tout pour anéantir le Burundi, leader de ce mouvement de contestation de la CPI. Votre analyse prouve à suffisance que votre opinion n’est pas éloignée de celle de vos bailleurs.

    • Yves

      @Aurore : si vous souhaitez user du registre factuel, faites-le correctement. Le revirement des bailleurs internationaux (et pas seulement l’UE comme vous l’avancez imprudemment) date de bien avant la décision du Burundi de se retirer de la CPI. Or, revirement il y a eu. Rappelons que ces mêmes bailleurs avaient jusqu’il y a peu collaboré, à coup de dizaines de millions de dollars, dans des programmes de développement au Burundi. Drôle de stratégie pour des « entités » supposées vouloir nuire au pays 😉 Ne serait-ce donc pas une autre raison qui explique ce revirement ? Voyons voir… ne s’agirait-il pas de la décision d’une certaine personne de se présenter pour un troisième mandat ? ^^

      Votre discours de victimisation ne résiste pas l’épreuve des faits. Une simple bourrasque et le fragile edifice s’écroule.

    • Congo

      @ aurore,
      Nta soni? UE contre le Burundi. C est impossible tellement le Burundi est insignifiant. C est quoi la puissance du Burundi ? Militaires ? Économiques ? Dites moi ce que on peut vous envier ? Les génocides ? Oui là vous êtes meilleur mais gardez les pour vous.

      • Banza

        @Congo
        C’est vrai ce que vous dites, mais un détail vous a échappé: l’Europe n’a pas échappé aux génocides, non plus. Renseignez-vous bien!

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