Le Burundi enregistre autour de 400 nouveaux cas de lèpre chaque année. Parmi lesquels plus de 80% présentent une forme contagieuse. « L’ignorance des signes », le grand défi.
385 nouveaux cas de lèpre ont été dépistés au cours de l’année 2018. 400 nouveaux cas avaient été enregistrés en 2017. En moyenne, 83% des lépreux présentent un stade avancé. Ils souffrent d’une lèpre contagieuse. Tandis que 11% ont atteint le degré d’incapacité, d’après le point focal lèpre au ministère de la Santé, Dr Pancrace Ntibarufata.
Rutana, Makamba, Rumonge, Cibitoke et Bubanza sont les provinces les plus touchées. Elles sont frontalières avec la Tanzanie et la RDC, pays où la lèpre est reconnue endémique, selon Dr Ntibarufata.
Ce point focal au programme national intégré lèpre et tuberculose (PNILT) reconnaît que la lèpre est une maladie loin d’être éradiquée au Burundi. Le grand défi est que les Burundais ne se font pas dépister à temps. « Ils ignorent les signes de cette maladie ». Pour éradiquer la lèpre, explique-t-il, l’idéal est de pouvoir détecter tous les cas et les traiter.
Une maladie qui ronge en silence
La lèpre est une maladie non génétique, mais contagieuse. Le signe principal est l’apparition d’une ou plusieurs tâches cutanées claires ou sombres, signale Dr Pancrace Ntibarufata.
Il parle d’une maladie difficile à détecter pour les patients. Les tâches ne grattent et ne gênent pas. Elles peuvent apparaître sur n’importe quelle partie du corps. Du reste, il fait remarquer que « la population rurale ne consulte pas, en l’absence de tout malaise plus ou moins grave. Ce qui explique, en partie, la difficulté de son éradication ».
Dr Ntibarufata indique que la lèpre contagieuse est caractérisée par plus de cinq taches. C’est alors un stade avancé. Parmi 385 lépreux dépistés en 2018, fait-il savoir, 322 présentaient la forme contagieuse.
Le stade sévère de cette maladie se traduit par des lésions, surtout au niveau des mains, des pieds et du visage.
Quant aux mesures de prévention, ce point focal lèpre au PNILT indique que le ministère de la Santé ne cesse de sensibiliser tous les centres sanitaires du pays, les administratifs, les agents communautaires… sur les signes de cette maladie. « N’importe quel hôpital ou centre de santé peut traiter la maladie. »
Il souligne que le traitement de la lèpre est gratuit. Ce sont des comprimés administrés pendant 6 à 12 mois, selon le stade de la maladie.