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La guerre au sommet du Lycée Africain

05/06/2013 Commentaires fermés sur La guerre au sommet du Lycée Africain

La directrice et le nouveau représentant légal de cette école se regardent en chiens de faïence. Elle est accusée d’avoir voulu changer le nom du lycée et de détournement. <doc1838|left>« Je ne demande qu’une année de préavis et après je céderai ma place », indique Francine Uwera, directrice depuis 2004 du Lycée Africain, une école privée de la capitale burundaise, située dans la commune de Nyakabiga. Elle est à couteaux tirés avec le représentant légal. Pourtant, à votre arrivée à cette école, tout vous semble calme. Les élèves sont là et les enseignants font leurs cours comme il se doit. Mais à la simple évocation de la vie de l’école, ceux qui sont familiers des lieux vous en détrompent. La semaine dernière, nous a dit une source, le nouveau représentant est allé à l’école pour se présenter. Mais deux jours après, il aurait décidé de limoger Francine Uwera et de la remplacer par un autre avec l’accord du comité exécutif de l’association propriétaire de l’école. Selon la même source, le nouveau représentant légal n’a pas supporté le manque de respect et le mépris affiché par la directrice. Une surprise désagréable, pour Francine Uwera qui affirme avoir sauvé le lycée de la dislocation, à la mort de son fondateur, en 2004. A cette époque-là, raconte-t-elle, le lycée avait plus besoin que le comité exécutif et même de l’assemblée générale se réunisse pour décider de son sort. Mais rien n’a été fait. Mme Uwera explique avoir, de sa propre initiative, a pris les choses en main ; car l’école allait fermer: «  Avant de mourir, le fondateur m’a donné les pleins pouvoirs. » « La représentation n’est pas un legs » Léopold Disi, ancien membre de l’association du Lycée Africain, accuse la directrice d’avoir ouvert un autre compte bancaire en son nom et d’avoir voulu changer le non de l’école: « Nous avons appris que tous les virements se faisaient sur un compte personnel. De plus, elle avait demandé que l’école porte le non de Lycée Panafricain. » Selon lui, le comité exécutif a décidé de convoquer une réunion de l’assemblée générale pour élire un nouveau représentant légal car il avait constaté que le lycée était devenu la propriété privée de Francine Uwera. « Il faut que la directrice sache que la représentation n’est pas un legs et que la nomination ou la révocation d’un représentant légal est du ressort exclusif de l’assemblée générale. » Mais pourquoi sept années se sont écoulées sans que les membres ne manifestent aucun intérêt pour cette école ? Léopold Disi répond que, à cette époque, le représentant légal exerçait un autre métier qui ne lui permettait de suivre de près les finances ni les activités du lycée. D’après lui, la directrice en a profité pour s’approprier l’école. Le dialogue comme solution Mandaté par le ministre ayant l’enseignement dans ses attributions, Donatien Muryango, inspecteur de l’Enseignement public et privé dans la région Ouest, craint que ce problème ne crée deux blocs parmi les enseignants. Il a donc tenu, la semaine dernière, une réunion à laquelle participaient les deux directeurs, l’administrateur de la commune de Nyakabiga et les membres de l’association.. Selon l’inspecteur, il ne faut pas que les élèves subissent les conséquences de cette guéguerre : « Nous visons l’intérêt et la sauvegarde de l’école. Nous allons protéger les activités scolaires dans l’intérêt des enfants. »Pour lui, seul le dialogue peut aider les deux parties à trouver des compromis. Toutefois, Léopold Disi indique que le comité exécutif a suggéré au nouveau représentant que la directrice garde sa place en attendant un audit. « C’est une question de temps. Tôt ou tard, elle doit partir », conclut-il.

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