Le délai légal de préavis de grève adressé à la ministre de la Fonction Publique et du Travail vient d’expirer. « Considérant que les réunions des 7 et 20 mars 2012 avec le deuxième vice-président de la république n’ont donné aucune réponse », les confédérations COSYBU et CSB viennent « d’inviter travailleurs et employeurs de tous les secteurs d’activité à observer une journée de grève pacifique ce mardi le 27 mars 2012 ».
C’était dans un point de presse ce matin à l’hôtel Water Front. Toutes les organisations de la société civile étaient réunies avec les confédérations COSYBU et CSB. Le délégué du COSYBU a donc représenté l’ensemble du panel pour annoncer la journée de grève pour ce mardi 27 mars 2012. Le mobile de cet arrêt de travail : « La cherté de vie que subit la population burundaise », rappelle Tharcisse Gahungu, à la tête de la COSYBU. Et les revendications de la société civile et des syndicalistes se veulent très précises : « Le gel des hausses de prix de l’eau et de l’électricité en attendant un audit financier et organisationnel de la REGIDESO, le retour à l’étude du projet de loi portant institution de l’IPR de certains cadres politiques ainsi qu’une mise sur pied d’un cadre de dialogue chargé d’étudier les questions relatives à la cherté de la vie ».
Pour sa part, la société civile rappelle encore une fois que les travailleurs et les citoyens burundais croupissent dans la misère et font face à une flambée des prix des produits de première nécessité : « Cela est dû à la non-exonération de la TVA des produits vivriers de base et l’inflation liée à la non indexation des salaires », souligne Gabriel Rufyiri, de l’Olucome. La société civile déplore également « le non-paiement de l’impôt par les mandataires politiques et autres dignitaires alors que le petit travailleur ayant un revenu mensuel de 40.000Fbu en paie régulièrement », alors que « tous les citoyens sont égaux devant les charges publiques, et devraient donc tous être assujettis à la même loi ». Et au président de la Cosybu de demander « qu’un projet de loi réparant cette injustice soit adopté sans détour par le gouvernement et promulgué par le président dans un délai raisonnable ». Après avoir appelé à la grève générale, les syndicalistes et activistes de la société civile précisent néanmoins : « Nous sommes ouverts au dialogue et c’est pourquoi nous avons demandé à l’autorité de mettre en place un cadre de dialogue chargé d’étudier les questions liées à la cherté de la vie » font-ils savoir.