« Les accouchements, y compris les césariennes, ainsi que les soins des enfants de moins de 5 ans, dans les structures de soins publiques et assimilées, sont subventionnés à 100 % ». C’est ce que stipule le décret no 100/136 du 16 juin 2006. Ce décret présidentiel, salué par la population, a eu un impact direct et palpable.
En effet, le coût de l’accouchement avait longtemps constitué un obstacle majeur à l’accès aux services de maternité, contribuant à une mortalité maternelle élevée. L’abolition des tarifs de soins a permis, du moins en théorie, à toute parturiente d’accéder gratuitement aux soins obstétricaux, indépendamment de son statut socioéconomique. Cette mesure a amélioré l’accessibilité aux structures de santé et augmenté les accouchements en milieu surveillé, réduisant ainsi les décès survenant hors structures.
Selon le rapport de la politique nationale de la santé 2016-2025, la proportion des accouchements dans les formations sanitaires en 2022 était de 76,2 %, avec un taux d’accouchement par césarienne passant de 4,1 % en 2015 à 8,6 % en 2022. Bien que ces résultats soient encourageants, ils demeurent insuffisants. Si les autorités ne prennent pas garde, la situation risque de se détériorer.
Des défis persistants compromettent l’efficacité de la politique de gratuité des soins. Les professionnels de la santé signalent un surnombre de patients, une insuffisance de personnel soignant, ainsi que des ruptures de stock de médicaments et d’équipements médicaux, affectant négativement la qualité des soins. Ces défis, bien que considérables, ne sont pas insurmontables.
En 2018, le ministre de la Santé publique avait déjà dénoncé la surfacturation comme un obstacle majeur à la politique de gratuité des soins, affirmant que des fausses factures permettaient aux formations sanitaires de réclamer indûment des fonds, qui pourraient être réduits de moitié si les prestations étaient correctement effectuées. L’actuel ministre a confirmé ces mêmes problèmes en avril dernier.
La Présidence de la République semble désormais prendre ce problème au sérieux, promettant des sanctions contre les coupables dans une correspondance datée du 17 juillet. Reste à voir si ces mesures seront appliquées pour éradiquer cette fraude dans le secteur de la santé. La bataille est lancée, et les résultats sont attendus.
La gratuité n’est jamais gratuite, surtout au pays de Cambarantama!
Le suivi devrait commencer avec l’enregistrement des grossesses aux bureaux communaux. L’exemption de ces frais ne devrait être accordée qu’après vérification de l’enregistrement à la commune.
Cette façon de ptocéder encouragerait les femmes enceintes à se faire suivre par du personnel qualifié et, par le fait même, obtenir d’autres soins et conseils durant la grossesse.
Pour éviter d’autres fraudes, la reconnaissance de la grossesse devrait se faire en 2 étapes :
– le centre de santé confirme la grossesse, l’enregistre dans ses registres et donne un certificat de grossesse que la femme enceinte rapporterait à la commune ;
– Dans un délai ne dépassant pas quelques jours après l’obtention du certificat, la femme enceinte l’apporterait à la commune pour enregistrer la grossesse et obtenir un document officiel (à déterminer) de la commune.
Plus tard, au moment de l’accouchement, on devrait pouvoir retracer les 2 enregistrements, à la production des 2 documents et peu importe le centre de santé où la femme se présentera pour son accouchement.
Ce n’est qu’après ces vérifications qu’on devrait accorder cette gratuité des soins.
Les contraintes et les précautions :
– Les certificats de grossesse ne devraient être délivrés que par du personnel qualifié, soit un médecin, un technicien médical ou une infirmière qualifiée. La personne devrait inscrire son nom, sa fonction, sa signature et la date à côté de son enregistrement dans le registre et sur le certificat.
– À la commune, il devrait y avoir une seule personne habilitée à émettre le document reconnaissant la grossesse. Et on ne devrait pas exclure une enquête pour confirmer la grossesse avant d’émettre le document, surtout s’il y a des doutes sur l’identité, la nationalité et la colline de résidence de la femme enceinte.
– D’autres contrôles pourraient être faits : pièces d’identités, collusions entre le personnel du centre de santé et celui de la commune pour créer des cas fictifs, certificats et/ou pièces d’identité falsifiées, etc.
Je prédis que rien de tout ceci ne sera appliqué, mais je suis ouvert aux surprises.
CHICHE!