La grâce annoncée par le président Nkurunziza à la Saint- Sylvestre avait redonné espoir aux condamnés à de lourdes peines. Mais, le décret signé le 23 février ne limite l’élargissement qu’aux condamnés de 5 ans. Là aussi….
C’était par des acclamations que les prisonnières de Ngozi avaient accueilli l’annonce de la grâce aux prisonniers dont la condamnation est devenue définitive le 31 décembre. La grâce ne couvrait pas les infractions de vols à l’aide d’une arme à feu, le viol, l’anthropophagie, l’atteinte à la sécurité de l’Etat et la participation à des bandes armées, avait précisé le président Nkurunziza.
Les femmes avaient cru que le président avait franchi un pas de plus, car dans les mesures de grâce antérieures, seules quelques femmes accusées de crimes légers sortaient de prison. Rentraient aussi celles qui allaitent ou qui ont des enfants. Cette-fois, toutes les condamnées s’étaient prises à rêver de la liberté retrouvée. « J’ai versé des larmes d’émotion », confie F.I., une condamnée à vingt ans pour infanticide.
L’enthousiasme s’était emparé des hommes détenus dans les prisons du pays, y compris ceux accusés d’homicide volontaire.
Un mois après le discours, les prisonniers apprendront qu’une commission sillonne les prisons. Mais ils s’interrogeaient sur le document que cette commission utilisait. « J’ai commencé à m’inquiéter », confie un condamné pour homicide.
L’inquiétude est montée en flèche quand, le 23 février, au terme de la visite de Ban Ki-moon à Bujumbura, les services de la présidence annoncent que la libération concernera 2000 prisonniers. « Je m’attendais à un effectif de loin plus important », commente un condamné à vingt ans.
Un décret plus restrictif que jamais
L’inquiétude se transforma en totale désillusion quand les prisonniers ont appris que contrairement à leurs attentes, ne bénéficient que des remises totales des peines, les condamnés à des peines inférieures ou égales à cinq ans, devenues définitives du chef de toutes les infractions. Mais à la liste des crimes ayant toujours fait l’objet de restriction, le décret ajoute l’homicide volontaire. La restriction touche même les catégories qui, selon l’usage, bénéficiaient inconditionnellement de remise totale. Il s’agit des femmes enceintes et allaitantes, des femmes ayant des nourrissons, des prisonniers atteints de maladies incurables et à un stade avancé, des condamnés âgés de soixante ans et plus et des mineurs.
Plus grave, les auteurs de ces infractions ne peuvent voir leurs peines commuées à des servitudes pénales à temps.
«Un pari difficile à gagner »
Pierre Claver Mbonimpa (Aprodh) critique « un décret taillé sur mesure pour exclure des bénéficiaires certains prisonniers, notamment les prisonniers politiques ».
Lui, comme Dieudonné Nzeyimana (Association burundaise de droits de prisonniers, ABDP) et Jean Nayabagabo (Association des volontaire pour les droits des prisonniers, AVDP) sont d’avis qu’avec les restrictions contenues dans le décret, l’effectif annoncé des deux mille prisonniers qui seront libérés ne sera pas atteint. Tous tablent plutôt sur un effectif compris entre 500 et 700. Et de marteler que la grâce ne s’accompagnera aucunement du désengorgement des prisons.
Capacité d’accueil des prisons : 4.4194
Au ministère de la Justice, c’est la sérénité. « Le chiffre de 2000 prisonniers sera même dépassé », rassure Elie Ntungwanayo, porte-parole de ce ministère. A propos du caractère restrictif du décret, il dit que « la grâce est une mesure exceptionnelle prévue par la loi. L’autorité habilitée pour décréter la grâce apprécie l’état de criminalité dans le pays, car une infraction qualifiée dans le code pénal peut avoir un impact sur l’ordre public et partant sur la société ».
Le mensonge donne des fleurs, jamais des fruits..! Ico kinyoma kizobaherana nk’ifu y’imijira kuko muzodendekanya mutebe mwivuguruze..! Et c’est exactement ce qui se passe dans les différentes déclarations haineuses et tribalistes signées Pascal NYABENDA et lues par Mr. Gelase NDABIRABE.
Aussi, en écoutant les declarations hier de Mr le Procureur General de la République, censé être un Homme de Lois, j’avais plutôt honte : aucun charnier sauf celui de Mutakura, aucun cas de torture etc… ! Il n y a que lui et le parti qu’il sert qui peuvent croire a de telles fariboles… ! Le jour viendra ou la vérité se saura sur les exécutions extrajudiciaires en cours depuis avril 2015. Il y en a qui risquent de finir leurs jours a La Haye comme Milosevic..!!!!
@ Rugamba Rutaganzwa
Le jour viendra ou la vérité se saura sur les exécutions extra-judiciaires en cours soit, mais cette vérité commencera par les exécutions de 1972 en passant par l’exécution de Ndadaye jusqu’aujourd’hui.
Mariya, ne te trompe pas , un mal ne justifie un autre.
On sent toujours le danger, quand le non-dit dépasse de très loin ce qui est dit.
Existe-t-il encore au Burumbi des anthropophages?
« Parmi les corps sans vie ensevelis dans ces charniers, figurent des centaines de milliers de militants du Fnl, tués depuis que le parti Cndd-Fdd est aux affaires. Nul ne peut oublier les scènes horribles de 2006 où des militants Fnl ont été sauvagement torturés et exposés en plein stade de Bujumbura, sous un soleil de plomb. » Vive le FNL ! A bas le 3è mandat illégal!
Le Burundi est construit sur une bombe, durant 10 ans il a été bati sur du sable mouvant. Et voilà aho tugeze, meme la gestion des prisonniers ils ne sont pas capable de le réaliser.