Hier, on célébrait la journée du travail sous le thème « Mettons-nous ensemble pour lutter contre la pauvreté et renforcer notre indépendance en accroissant l’emploi et la production ». A Bujumbura, les travailleurs présents au traditionnel défilé ont quitté les lieux dès la fin de leur passage devant la tribune officielle.
<doc3814|left>Sous un soleil accablant, un long défile a débuté les festivités, ce 1er mai, sur le boulevard de l’indépendance. Il a duré presque trois heures.
Presque tous les secteurs de la vie étaient représentés. Les fonctionnaires de différents ministères, les syndicats, les banques, l’Office burundais des recettes (OBR), les assurances, les compagnies téléphoniques, sociétés privées,… jusqu’au collectif des associations des travailleurs de maisons. L’ambiance était de fête sur les files.
Paradoxalement, à la fin du défile, la quasi-totalité des fonctionnaires ont vidé les lieux sans écouter les discours de circonstance. Une équipe de jeunes gens se sont aussi attaqués aux agents de l’OBR leur demandant vivement de changer de comportement car, lancent-ils, c’est cet organe qui est à la base de la flambée des prix dans le pays.
Un dialogue permanent entre employés et employeurs
Dans son discours au nom de la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), Eulalie Nibizi a remercié le président de la République pour la mesure d’exonérer certains produits alimentaires.
Cependant, elle a signalé que de multiples défis restent à relever. Ainsi, elle est revenu sur l’application de la politique « tolérance zéro » qui reste lacunaire. Elle a rappelé aussi que la mauvaise gestion de la chose publique, la corruption et le népotisme restent d’actualité dans différents ministères.
Mme Eulalie Nibizi a dénoncé la politique de privatisation qui ne respecte pas certains principes de transparence. Elle a fait allusion à la privatisation de la SODECO et de la RPP (Régie des productions pédagogiques). Selon elle, le gouvernement risque de demander une chose et son contraire. Car, a-t-elle expliqué, un certain nombre d’employés de la RPP risque d’être licencié alors que le thème de cette année est d’accroitre l’emploi dans les secteurs : « Une étude minutieuse doit précéder toute privatisation et ceux qui ont été licencié illégalement doivent être rétablis dans leurs droits », a-t-elle demandé.
Selon elle, le dialogue devrait exister en permanence entre les employés et employeurs. L’arrêt du travail, a-t-elle mentionné, est le dernier recours.
Augmenter la production et diminuer les fêtes
<doc3815|right>Gervais Rufyikiri, 2ème vice-président de la République a, quant à lui, signalé que cette fête arrive dans une période de crise économique mondiale. D’où d’après lui, l’interpellation de tous à changer de comportement : « Chacun doit faire un effort spécial pour augmenter la production ».
Il a demandé aux Burundais de diminuer les dépenses en mettant fin aux fêtes inutiles, avant de souligner que " l’arrêt du travail ne résout en aucun cas les problèmes de cherté de la vie : au contraire, ajoute-t-il, il ajoute le drame au drame ".
Il vole au lieu de travailler
Au moment où le 2ème vice-président de la République appelait les Burundais à doubler d’effort pour augmenter la production, à presque 20 m de la tribune, Nzohabonayo était en train d’enlever les rétroviseurs, les clignotants et les enjoliveurs sur un véhicule stationné devant la Cathédrale anglicane, située près du lieu des cérémonies. Attrapé par les veilleurs, n’eût été l’intervention rapide de la police, le bandit aurait succombé aux coups et blessures des badauds sur place.