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La fragilité financière des entreprises de presse burundaises

16/10/2011 Commentaires fermés sur La fragilité financière des entreprises de presse burundaises

La fragilité financière et la fiabilité des entreprises de presse au Burundi où certaines radios commencent à dégraisser le personnel et même à courir le risque de fermer, a dominé les débats dans la partie réservée au métier de journalisme au cours du 30 numéro de Club de la Presse ». L’émission donne la parole aux professionnels des médias de parler de leur métier, la façon dont ils l’exercent et les difficultés de divers ordres qu’ils rencontrent.

Les médias parlés sont à leur tour touchés alors que la presse écrite avait fini depuis longtemps à se rétrécir comme une peau de chagrin. Rema FM est la dernière en date à dégraisser le personnel par dizaines de journalistes et techniciens de la radio.

D’après les précisions apportées au cours du débat par l’une des journalistes de Rema, Grace Laurette Ndayishimiye, la radio a déjà décidé d’envoyer au chômage une dizaine de journalistes et techniciens pour des raisons financières. L’argument financier n’explique pas tout, néanmoins, de l’avis du même intervenant. Il y a un fonds d’aide aux entreprises de presse que l’Etat avait promis mais qui tarde à se mettre en place.
Le directeur de R radio Isanganiro, Vincent Nkeshimana, a, de son côté, déploré le fait que le paysage médiatique burundais commence à se rétrécir par manque de moyens financiers propres aux entreprises de presse. Cela fait mal au cœur des professionnels des médias.
Surtout que la liste n’est pas exhaustive. Toutes les radios sont logées à la même enseigne. Ce que les non-initiés ignorent, en plus, c’est que le rapport entre le coût de la production et celui de la consommation de l’information est très déséquilibré. Celui qui consomme en dernier lieu l’information ne sait pas toujours apprécier le coût énorme de la production.

L’autre sérieux problème est que le potentiel des annonceurs se résume à moins de 15% des revenus des entreprises de presse au Burundi. Cependant, il faut qu’on se fasse à l’idée que les médias sont au service de l’intérêt général, et par conséquent, qu’il revient à l’Etat burundais d’aider la presse et non à la communauté des bailleurs de fonds. Car il y a plein d’autres choses qui entrent en considération comme le coût des équipements, les redevances à l’Agence de contrôle et de régulation des télécommunications(ARCT), à la Radiotélévision nationale du Burundi ou encore les impôts, etc.».

Même son de cloche du côté de Jean Jacques Ntamagara qui a rappelé que depuis 2002, « on voyait venir ces difficultés financières pour les entreprises de presse. Mais ce n’était pas au point de penser à la fermeture pure et simple. Notre environnement économique est défavorable faute de publicités. Ailleurs, l’économie est dynamique et permet de donner des publicités aux entreprises de presse. Nous avons tous des problèmes. Radio CCIB FM+ a eu à dégraisser également le personnel. Ce qu’il faut faire pour éviter la catastrophe annoncée aux entreprises de presse, c’est d’accepter les exonérations et renoncer aux taxes de transactions sur le matériel et les autres besoins matériels des entreprises de presse à l’importation. A titre illustratif, un émetteur livré à Bujumbura revient à 3O millions de francs burundais. Mais quand il faut le dédouaner, cela le ramène à facilement 50 millions de francs burundais. Au niveau de l’Association des radios diffuseurs du Burundi(ABR), nous avons des stratégies de survie mais qui ne peuvent pas remplacer la volonté politique de sauvegarder le pluralisme médiatique par tous les moyens. Le fonds d’aide aux entreprises de presse a été annoncé depuis 2003, mais force est de constater qu’il n’est pas encore en place des années après ».

ABR

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