Dimanche 22 décembre 2024

Société

La foire «Made in Burundi » 2018 : les exposants désenchantés

06/07/2018 Commentaires fermés sur La foire «Made in Burundi » 2018 : les exposants désenchantés
La foire «Made in Burundi » 2018 : les exposants désenchantés
A l’entrée de la foire

Un emplacement qui n’arrange pas tous les habitants de la capitale, des clients qui viennent au compte-goutte,… Telles sont les quelques lamentations des exposants. Pour le ministère du Commerce, cette foire est une opportunité à saisir.

Au terrain dit ’’Tempête’’ situé à l’avenue du Large, au Sud-Ouest de Bujumbura, la foire commerciale dénommée «Made in Burundi » 2018 bat son plein depuis le 29 juin.

Cette exposition-vente a été organisé par le ministère du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie sous un thème appelant les Burundais à consommer burundais.

D’après Samson Ndayizeye, secrétaire permanent au ministère du Commerce, cette foire est organisée dans le but d’évaluer l’étape déjà franchi par les entreprises burundaise en matière de production et de transformation de produits locaux. Et d’ajouter que c’est une bonne occasion offertes aux les entreprise de faire la publicité de leur produits.

Selon les participants, cette foire est une belle vitrine, une activité incontournable. Pour certains, c’est la première fois, alors que d’autres y viennent pour deuxième fois.

«Cette foire nous permet de fidéliser nos clients et de montrer nos nouveautés. Elle offre une visibilité à l’échelle nationale», avance le chargé du marketing de la brasserie Imena.

Il ajoute que cette activité leur apporte beaucoup de clientèle et de contacts. Parmi les nouveautés, poursuit-il, nous produisons des fertilisants à partir des déchets de bananes solides et liquides.

«Tout ce qui est biodégradable, est recyclé en compost biologique, un excellent fertilisant du sol». La brasserie Imena qui produit de la bière sur base de banane et de miel se réjouit des bénéfices enregistrés dans la foire de 2017. «Nous avons ouverts quatre nouveaux points de vente dans trois différentes provinces», se félicite Kajibwami Venant, le chargé de marketing de cette société. Par ailleurs, il souligne que son chiffre d’affaire a augmenté de 8%.

Idem pour l’Union Haruguruka des coopératives, «la foire de l’année dernière a amélioré la visibilité de nos coopératives. Nous avons signé des contrats de fournitures avec les hôtels et des restaurants», se réjouit, Méthussela Kezamutima, chargé du marketing dans cette entreprise. Il affirme que le chiffre d’affaires de cette confédération a augmenté de 23%.

Selon lui, cette foire leur permettra d’augmenter le nombre des clients. Tous les exposants ne sont pas venus par leur propre initiative. Et de signaler que cette confédération participe à la foire «Made in Burundi» 2018 pour la deuxième année consécutive.

Rappelons que pour avoir le stand, toute entreprise doit payer au ministre du Commerce des frais de participation de 600 mille Fbu.

«Il n’y a pas d’engouement»

A première vue, se lamente un exposant interrogé, c’est calme, il n’y a pas trop de mouvements de va-et-vient et cela ne nous arrange pas. «Les commerçants sont assis et s’ennuient. Un signe qui ne trompe pas. Dans l’avant midi, il n’y a presque pas de clients. C’est une grosse déception».

Samson Ndayizeye : «Nous n’avons pas de choix. Raison pour laquelle nous avons maintenu cette place»

Ces exposants se plaignent et font grise mine. «Par rapport à la première édition, cette foire s’annonce mal. La foire n’est pas vivante, pas d’engouement, les allées sont presque vides», se désole un commerçant sous couvert d’anonymat.

A quelques mètres de son stand, un autre exposant semble désespéré, il s’indigne : «Difficile de vendre comme l’année dernière qui a été exceptionnelle. Cette année, les clients ne se bousculent pas encore. Seuls nos concurrents passent pour voir les produits».

D’après lui, l’emplacement choisi pour cette foire n’est pas facile d’accès pour les habitants de certains quartiers périphériques de Bujumbura.

En outre, la majorité des clients vaquent à leurs activités au centre-ville et rentrent le soir. « Un habitant de Ngagara, Kanyosha, Musaga ou Kinama ne peut pas venir dans cette foire pendant les jours de la semaine. Ce n’est pas tout, l’arrêt bus est à un demi kilomètre de la foire».

Il est obligé de fermer son stand à 18 heures. «A ce rythme, je ne peux pas me permettre de prendre un taxi, car je n’ai rien gagné depuis vendredi dernier», se lamente-t-elle. Et d’expliquer que depuis vendredi dernier, il n’a reçu que 5 clients. D’autres exposants approchés n’ont pas voulu s’avancer sur le nombre de ’’curieux’’ reçus dans leurs stands.

A propos de ces lamentations, Ndayizeye Samson, secrétaire permanent au ministère du Commerce, reconnaît que cet endroit est difficile d’accès pour les exposants et les clients. « Nous n’avons pas de choix. Raison pour laquelle nous avons maintenu cette place.» Il révèle que la place qui est facilement accessible est le stade FFB. Malheureusement, explique-t-il, cette place fait l’objet de litige.

Autre grain de sel dans cette foire lancée officiellement ce jeudi 7 juillet et qui prendra fin le 15 de ce mois, certains produits proposés aux clients ne sont pas certifiés par le Bureau burundais de normalisation(BBN).

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