La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a rendu public ce samedi 15 Juin 2013 un communiqué où elle s’insurge contre « le harcèlement dont sont victimes trois journalistes menacés de révéler leurs sources comme le demande la nouvelle loi sur la presse au Burundi. »
Ce communiqué intervient après l’arrestation par le Service national des renseignements du journaliste de la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB), Lucien Rukevya, accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. La FIJ mentionne aussi la convocation par le parquet de la province de Makamba au sud du Burundi du journaliste Evariste Nzikobanyanka de radio Isanganiro pour l’interroger à propos d’un reportage réalisé sur la question foncière dans cette province. Cette fédération revient également sur la convocation par la police du journaliste Janvier Harerimana de la même radio, pour interrogation sur une information publiée par cette même station.
« Nous dénonçons cette campagne de harcèlement, d’intimidation et de persécution que les autorités burundaises ont lancé pour réprimer les journalistes et la liberté d’expression au Burundi », a déclaré Gabriel Baglo, directeur Afrique de la FIJ. « Nous protestons contre ces pratiques rétrogrades et appelons les journalistes africains, le mouvement syndical africain et les organisons de la société civile africaine à se dresser contre cette barbarie qui se profile contre la liberté d’expression au Burundi», a-t-il ajouté.
La FIJ est aussi revenue sur des cas d’agressions perpétrées contre des journalistes depuis l’annonce de la loi, comme le cas de Patrick Niyonkuru de la Radio publique africaine (RPA) atteint au bras d’une balle tirée sur lui le 27 avril 2013 par un policier, ou encore de l’attaque perpétrée deux jours plutôt contre le journaliste Willy Abagenzinikindi de la Télévision Renaissance par des personnes non encore identifiées.
La FIJ salue la mobilisation des journalistes et de la société civile burundaise et déclare son soutient contre cette loi qu’elle qualifie de ’’rétrograde’’ : « Le Burundi devient un pays où la presse est sous surveillance permanente et la diffusion d’une information peut désormais conduire le journaliste et son informateur en prison », note Gabriel Baglo, rappelant que « la protection des sources est un principe universel sacré en journalisme, et nul ne peut le renier ».