Le Burundi a célébré le 33ème anniversaire de l’adoption de la Charte de l’Unité nationale ce lundi 5 février. Les cérémonies se sont déroulées au monument érigé sur la colline Vugizo. C’est le président de l’Assemble nationale qui a représenté le chef de l’Etat. Bémol ou nouveauté : inutile de se tenir par la main pour rythmer l’hymne de l’unité nationale.
Même si le président de la Chambre basse du parlement a beaucoup insisté sur l’importance de cette valeur, comme levier du développement durable, au moment de chanter l’hymne de l’Unité nationale, les invités à ces cérémonies, ne se sont pas tenus par la main, comme le veut la tradition pour symboliser et sceller cette unité retrouvée.
Chacun balançait ses bras au rythme de cet hymne selon sa convenance, il n’y avait d’harmonie que chez les officiers supérieurs de la Police et de l’Armée dans la cadence. La consigne a été donnée par le maître des cérémonies : « Même s’il n’y a plus de Covid 19, c’est inutile de se tenir par la main, l’unité, c’est dans nos esprits », a-t-il lancé.
Et ce n’est pas tout comme mot d’ordre, c’est au nom du président de la République, que l’Hon Gélase Daniel Ndabirabe, président de l’Assemblée nationale, a fait savoir que les Burundais ont soif de construire un pays d’unité, un pays où règne la paix et le développement.
Sous le thème de cette année « Twubake Uburundi tugize urunani » (Construisons le Burundi dans l’unité), le président de la Chambre basse du Parlement a souligné que les Burundais devraient suivre l’exemple de leurs ancêtres qui ont bâti le pays et lui ont donné un nom.
Pour lui, l’unité des Barundi a toujours existé et existera toujours. « Cette unité léguée par nos ancêtres est une richesse indéniable et inaliénable. La lutte pour le maintient de cette unité sera menée et sera gagnée ».
L’Hon Gélase Daniel Ndabirabe a rappelé que le Burundi a été un pays souverain et c’est ensemble dans leur unité que les Burundais ont lutté pour que pays recouvre son indépendance : « L’unité a toujours été le bouclier pour la protection des Burundais dans différents évènements malheureux que le pays a traversés ».
Pour le président de l’Assemblé nationale, les tueries, les discriminations, la vengeance, sont désormais derrière : « Nous nous convenons de dénoncer les divisionnistes, nous disons non à la globalisation et nous lutterons toujours contre les régimes divisionnistes et nous nous engageons à préserver la paix et la sécurité ».
« La charte de l’Unité nationale est un acte d’engagement »
Dans son message au Stade Ingoma de Gitega, devant une foule de gens et d’invités dont les représentants du corps diplomatique, les hauts cadres du pays, le Chef de l’Etat a appelé les Burundais à garder jalousement et à pérenniser l’héritage de l’unité nationale.
« Il faut avoir comme exemple nos ancêtres pour bâtir notre pays, l’unité nationale est un héritage. Malgré les guerres fratricides qui ont endeuillé notre pays ».
Pour le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, l’origine de ces conflits, c’est un mauvais leadership de certains anciens dirigeants burundais caractérisés par le divisionnisme
« Que cette fête de l’Unité soit une occasion pour soutenir le pouvoir qui met en avant l’Etat de droit », a clamé le président Ndayishimiye citant le héros de l’Indépendance, le Prince Louis Rwagasore : « Pas de paix encore moins de dignité sans bonne gouvernance ».
Selon lui, tout administratif ou tout leader doit être un acteur de promotion de l’unité, de la justice, de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Il a rappelé à la population burundaise que la charte de l’Unité nationale est un pacte inviolable : « Ce texte est un acte d’engagement pour tout Burundais sans exception ».
Il a demandé à tous les Burundais de lutter contre toute idéologie divisionniste afin de renforcer la solidarité, la cohésion sociale et la réconciliation.
Pour le chef de l’Etat : « La Charte de l’Unité nationale est un pacte irrévocable et inviolable, tout contrevenant s’expose à la rigueur de la loi. Qu’aucun Burundais ne commette plus un acte discriminatoire envers son compatriote », a-t-il appelé.