Après quelques jours de grève générale, les représentants de la Fraternité des étudiants de Rumuri, la FER, viennent de la suspendre. Mais les étudiants des 1ères et 2èmes années refusent de regagner les auditoriums. Ils sont en colère contre leurs représentants. D’après eux, des motifs politiques sont derrière cette reprise des cours.
<doc5185|right>La grève avait commencé le 28 août 2012. Pour décréter cet arrêt des activités, les délégués n’avaient pas eu la tâche facile. Pour s’entendre, il a fallu 7 heures, car certains délégués, proches du parti CNDD-FDD, étaient contre ce mouvement de grève. Ce dernier portait sur certains articles du nouveau règlement académique relatif au système BMD (Baccalauréat-Master-Doctorat). Un système que les étudiants décrient car ils préfèrent le LMD (Licence-Master-Doctorat).
Depuis ce mardi 11 septembre 2012, certains étudiants ont regagné les amphithéâtres, mais d’autres ont refusé. Surtout les étudiants des 1ères et 2èmes années. Selon ces derniers, impossible de regagner les auditoriums avant que leurs revendications ne trouvent une solution. Ils se disent trahis par les représentants de la FER, qui auraient obéi aux ordres du parti au pouvoir.
« Un simulacre d’Assemblée générale »
Pour ces étudiants contestataires, l’Assemblée générale du 10 septembre 2012 était un simulacre. D’après eux, seuls quelques étudiants avaient le droit de prendre la parole. «Les représentant de la FER sélectionnaient ceux qui devaient parler. Quand j’ai voulu m’exprimer, ils ont refusé », déclare Raphaël Ndayirukiye, délégué à l’Institut de pédagogie appliquée. Et d’ajouter : « Même le rapport de la commission chargée de revisiter certains articles du nouveau règlement académique a été présenté à l’Assemblée générale, alors qu’on s’était convenu que c’est le conseil des délégués qui devait d’abord l’étudier. » Selon Raphaël Ndayirukiye, les étudiants des 1ères et 2èmes années, qui sont plus les concernés par ce système BMD, n’ont pas pu s’exprimer.
<doc5186|left>Devant cette situation, certains étudiants ont voulu prendre la parole par force. Après une cacophonie généralisée, les représentants des étudiants décident de suspendre la réunion. «Mais chose étonnante, le président de la FER a déclaré la fin de la grève tandis que l’Assemblée générale n’avait rien décidé », fait-il remarquer. Des sources sûres affirment qu’à la veille de l’Assemblée générale, une réunion avait été organisée par les étudiants proches du pouvoir, à Ngagara, pour préparer la réunion, choisir ceux qui allaient prendre la parole et les propos à tenir.
Le lendemain de la réunion, 4 étudiants ont été convoqués dans les bureaux de la FER. Mais les représentants des étudiants ont brillé par leur absence. Ce jour-là, des sources à l’UB parlent de la présence de nombreux jeunes du parti au pouvoir et une dizaine de membres du service national de renseignements. «Ce n’est plus une question académique, c’est devenu politique », martèle Raphaël Ndayirukiye.
Le président de la FER tranquillise
Ernest Nzambimana, président de la FER, incite tous les étudiants à reprendre les activités académiques : «La FER fait de son mieux pour que les revendications des étudiants avancent.» Il précise que si rien n’est fait dans ces deux prochaines semaines, les étudiants retourneront en grève. Mr. Nzambimana réfute les allégations quant aux pressions politiques que les représentants de la FER auraient subies. Pour Raphaël Ndayirukiye, les représentants de la FER doivent représenter les étudiants et non les autorités.