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La Fédération Luthérienne Mondiale plaide pour la promotion des droits sociaux et économiques de la femme

04/03/2023 Commentaires fermés sur La Fédération Luthérienne Mondiale plaide pour la promotion des droits sociaux et économiques de la femme
La Fédération Luthérienne Mondiale plaide pour la promotion des droits sociaux et économiques de la femme
Merveille Mugisha : « Au Burundi il n’existe pas encore de loi sur la succession, mais nous continuons à faire un plaidoyer auprès des autorités compétentes afin qu’il y en soit une qui offre aussi aux femmes le droit d’héritage et qui soit en application. »

A travers son projet « Justice de Genre », la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) a organisé, ce mardi 21 février 2023, à Bujumbura, une Table ronde nationale sur les droits de la femme autour du thème : « Faible accès et contrôle des ressources de la famille/ ménage entraînant la pauvreté et la discrimination de la femme burundaise ». Un projet financé par Autralian Lutheran World Service et Act-Church of Sweden.

« Exprimer la problématique identifiée et traitée par les femmes ; présenter les solutions et recommandations et les responsabilités identifiées au niveau local, communal, et provincial ; identifier des solutions concrètes additionnelles avec des responsabilités claires et tirer des recommandations précises et concrètes avec des responsabilités claires », tels étaient les objectifs de cette table ronde nationale, a souligné Mme Merveille Mugisha, Chargée de plaidoyer – Justice de Genre au sein de la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM).

Cette activité a rassemblé 20 femmes leaders provenant des communes Cendajuru et Gisuru et des autorités au niveau national dont trois femmes et six hommes. Ces braves femmes leaders se sont engagées, à leur tour, à sensibiliser leurs pairs sur les droits sociaux et économiques, à orienter les femmes victimes de violences économiques vers les instances habilitées, et aussi, à inciter les femmes de leurs localités à intégrer les associations de solidarité desquelles elles pourront bénéficier des prêts.

« On s’entend à ce que les autorités émettent des solutions concrètes pour améliorer cette question au niveau national et tirent des recommandations précises et concrètes avec des responsabilités claires au niveau national », a mentionné Merveille Mugisha.

Revenant sur les droits sociaux et économiques de la femme, Mme Mugisha a reconnu que l’Etat a une volonté manifeste de faire respecter ces droits, vu que les instruments internationaux les prévoyant et la Constitution burundaise sont alignés.
« Mais dans la pratique, les femmes ne jouissent pas pleinement de ces droits pour différentes raisons », a-t-elle regretté.

A titre d’exemple, elle a cité la coutume burundaise qui veut que la femme soit subordonnée à l’homme ; certaines lois qui doivent évoluer avec les dispositions des instruments juridiques internationaux que le Burundi a ratifiés, comme par exemple, le code des personnes et de la famille en son article 122 qui dispose que « Le mari est le chef de la communauté conjugale et que la femme remplace le mari dans cette fonction lorsqu’il est absent ou interdit ».

C’est aberrant qu’on éduque les enfants dès leur bas-âge en leur inculquant que « Selon la tradition, la fille doit aider sa mère dans tous les travaux ménagers, alors que le garçon est quelque part en train de jouer avec ses compagnons. » Ces enfants, une fois adultes, n’aident pas leurs femmes dans les travaux champêtres et se voient garant de tout, a-t-elle expliqué.

Elle a aussi parlé du phénomène de concubinage : « Dans beaucoup de localités, un phénomène de concubinage vient renforcer les violences économiques dans les ménages et les femmes en sont les premières victimes. Un homme qui s’entendait parfaitement avec sa femme, puisqu’ils sont en train de s’auto développer, se cherche une coépouse. Cet homme n’aide pas sa femme dans les activités champêtres ni dans aucune activité quotidienne, mais à la fin, il vend même ce que sa femme a produit toute l’année ».

Vue partielle des participants à cette Table ronde nationale

Et quand la femme ose dénoncer cela, a-t-elle déploré, ce sont les femmes voisines qui l’empêchent à « porter plainte ».
« Au Burundi il n’existe pas encore de loi sur la succession, mais nous continuons à faire des plaidoyers auprès des autorités compétentes afin qu’il y en est une qui offre aussi aux femmes le droit d’héritage et qui soit en application », a-t-elle annoncé, notant qu’en attendant, leur organisation poursuit son travail avec les programmes d’autonomisation de la femme.

« Dans la communauté, nous savons qu’il y a des défis qui pèsent toujours mais avec la formation, et en collaboration bien entendue avec différentes autorités locales, on essaie d’y faire face », a-t-elle rassuré ajoutant qu’avec le projet en soi, la FLM s’attend à ce que les droits économiques et sociaux soient respectés.

Projet de Justice de genre, quid ?

« Gender Justice Project », est un projet exécuté depuis octobre 2021 par la FLM – Burundi dans les provinces de Cankuzo (Commune Cendajuru) et Ruyigi (Gisuru), visant le renforcement des compétences et l’autonomisation des femmes burundaises pour une meilleure défense et promotion de leurs droits sociaux et économiques au niveau local et national.

Ce projet a démarré avec l’identification des femmes leaders en octobre 2021 dans les communes de Cendajuru (Cankuzo) et Gisuru (Ruyigi). Les femmes leaders identifiées par leurs pairs, ont ensuite été formées sur les concepts de droits économiques et sociaux et sur le plaidoyer.

Après la formation, elles ont identifié une thématique et des tables rondes ont été organisées pour interpeller les autorités de différents niveaux à trouver des solutions au problème du « Faible accès et contrôle des ressources de la famille/ ménage entraînant la pauvreté et la discrimination de la femme burundaise ». Rappelons que les tables rondes au niveau des communes avaient eu lieu en décembre 2021 à Cendajuru et Gisuru. De plus, les tables rondes provinciales avaient eu lieu en février 2022 aux chefs-lieux des provinces Cankuzo et Ruyigi.

Et selon Mme Merveille Mugisha, ce combat pour le respect des droits de la femme ne concerne pas uniquement les femmes : « Les hommes sont aussi impliqués parce qu’ils sont souvent invités dans les activités du projet. Ces derniers ont bien accueilli ce projet parce que le progrès de la femme est un progrès durable. Ils sont d’accord avec nous parce que de temps en temps, dans les différentes formations, on revient sur le rôle de la femme dans le développement d’un foyer. Les hommes accueillent chaleureusement ce projet ».

Recommandations

Une participante présente les recommandations des travaux en groupes

Les participants à cette table ronde nationale ont passé en revue la situation des droits de la femme au Burundi, en vue d’échanger et d’émettre des recommandations. Ainsi, ces femmes leaders ont appelé les autres femmes à une adhésion massive dans les associations d’épargnes et de crédits. « Il faut aussi que les femmes dont les droits économiques ont été violés aient où se plaindre. Il faut en outre qu’elles soient appuyées et soutenues moralement ».

Ces femmes leaders ont trouvé aussi qu’il est temps de dépasser certaines barrières culturelles, évoluer avec la modernité et ne pas se discriminer.

Elles ont recommandé de multiplier des réunions, suite à l’importance de celles-ci, au niveau national pour que les femmes ainsi que toute la communauté soient sensibles en ce qui est des droits de la femme.

A l’Etat, elles ont demandé la promulgation d’une loi qui donne la parole aux femmes pour ce qui concerne la gestion de la richesse familiale. En effet, ont-elles motivé, les hommes ont presque le monopole de gestion de la richesse familiale. « Or, il arrive qu’ils ne soient même pas très productifs, ni impliqués dans les travaux champêtres ou pastoraux, par exemple. Mais, quand vient le moment de la moisson, ce sont les hommes qui prennent des décisions », ont-t-elles renchéri.

A la FLM, ces femmes leaders ont recommandé l’organisation des voyages d’études pour se rendre compte des avancées en qui est du respect des droits de la femme. « On lui demande aussi d’accorder aux femmes des petits crédits d’auto développement », ont-elles souligné. Elles ont dit aussi que les parents devraient éduquer leurs enfants en leur montrant qu’il est juste que les filles et les garçons partagent les tâches à la maison.

La vision de la FLM

La FLM est une organisation non-gouvernementale étrangère, œuvrant au Burundi depuis 2006, qui s’efforce d’assurer un service d’assistance humanitaire et de développement en faveur des vulnérables de diverses communautés, notamment les rapatriés et les populations hôtes pour leur permettre de satisfaire leurs besoins humains de base et d’améliorer leurs conditions de vie.

Sa vision principale est que les peuples du monde vivent dans la paix et la dignité, unis dans leur diversité au sein de sociétés justes, et qu’ils puissent subvenir à leurs besoins fondamentaux, développer leurs capacités et revendiquer leurs droits universels afin d’améliorer leur qualité de vie, tant individuellement que collectivement.

Pour y parvenir, la FLM a des valeurs et engagements sur lesquels elle se base, il s’agit notamment de : « Dignité droits humains et justice ; Compassion et engagement ; Inclusion et diversité ; Participation significative ; Transparence et responsabilité ».

FLM

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