Mercredi 17 juillet 2024

Archives

La détention de François Nyamoya était arbitraire, selon les Nations Unies

05/05/2013 Commentaires fermés sur La détention de François Nyamoya était arbitraire, selon les Nations Unies

GTDA, un organe des Nations Unies qui a pris cette décision, a pour mandat de se prononcer sur le caractère arbitraire d’une détention et de déclarer si les pouvoirs publics ont violé le droit international en détenant un individu.

<doc5617|left>Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire (GTDA) vient de juger que la détention de Me François Nyamoya était arbitraire. Dans cette décision communiquée la semaine passée, le GTDA affirme que les irrégularités soulevées sont suffisamment graves pour permettre au Groupe de travail de déclarer « arbitraire la détention provisoire de Me Nyamoya».

Il note en particulier que l’action publique pour le présumé délit de subornation de témoins était prescrite et ne pouvait justifier la détention de Me Nyamoya. En outre, le groupe relève que la décision de libération provisoire prise par la Chambre de conseil en août 2011 n’a pas été mise en œuvre.

« Les restrictions contre Nyamoya ne sont plus justifiées »

Considérant que le GTDA ne peut éluder le contexte dans lequel la détention s’est produite, il estime qu’il y a un lien de causalité suffisante entre la privation de liberté de M. Nyamoya et ses activités professionnelles. C’est notamment les critiques envers le gouvernement, son militantisme politique, les manifestations publiques auxquelles il a pris part, le fait d’avoir dénoncé les violations des droits de l’Homme ainsi que le contexte hostile à l’égard des avocats, tel qu’attesté par la détention du bâtonnier Isidore Rufyikiri.

Le GTDA précise que la mise en liberté provisoire de Me Nyamoya, finalement intervenue après sept mois de détention, n’enlève rien au caractère arbitraire de cette détention. Il juge même que les restrictions à la liberté de mouvement qui lui sont toujours imposées ne peuvent être considérées comme justifiées et sont elles-mêmes arbitraires. C’est surtout l’interdiction de quitter le territoire, l’obligation de demander une autorisation préalable pour sortir de Bujumbura et l’obligation de se présenter au Parquet une fois par semaine.

Le GTDA demande au gouvernement burundais de lever les différentes restrictions à sa liberté de mouvement et d’accorder une réparation adéquate du fait du préjudice causé.

Me François Nyamoya, secrétaire général du parti MSD, avait été détenu à Mpimba du 28 juillet 2011 au 17 février 2012 sur base d’une accusation de subornation de témoins dans une affaire remontant à 2003.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Dépités par nos députés

En décembre dernier, une députée a revendiqué, lors d’une séance de questions au ministre de l’Énergie, une station-service réservée uniquement aux élus, se plaignant d’être méprisée lorsqu’elle devait faire la queue. Ces propos ont profondément choqué l’opinion publique et ont (…)

Online Users

Total 3 240 users online