Depuis trois ans, plus d’une centaine de milliers de Burundais sont rentrés. Ils font face à de nombreux défis. Les intervenants dans ce secteur souhaitent coordonner toutes les initiatives pour réussir leur intégration effective et durable.
De nombreux rapatriés sont confrontés à des souffrances diverses : la faim, le manque d’habits et d’abris, les maladies, la misère, ils sont affectés dans leur dignité. « Enfin de compte, un rapatrié finit par se sentir étranger chez lui, dans son pays », a déploré Nestor Bimenyimana, directeur général du rapatriement, de la réintégration et de la réinsertion au ministère de l’Intérieur.
Au cours d’un atelier de réflexion des différents partenaires et intervenants gouvernementaux, non gouvernementaux et les partenaires sur les mécanismes de réintégration effective et durable des rapatriés, fin de la semaine dernière.
M. Bimenyimana, a expliqué que même si des efforts ont été fournis, le paquet retour fourni par le gouvernement en collaboration avec le HCR ne suffit pas. En vue de leur réintégration effective et durable, il parle de la mise en place d’un mécanisme de coordination des interventions pour pouvoir canaliser toutes les initiatives conformément à une cartographie du cadre logique d’un plan d’action bien circonscrit. « Tout le monde va s’aligner sur un même objectif. Une intervention cadrée suivant la région et la nécessité. Toutes les initiatives seront coordonnées par le ministère et à la fin de l’année il fera une évaluation ».
Une réintégration pour encourager les autres
Pour lui, ce mécanisme permettra aux différents partenaires et intervenants à réussir une réintégration socioprofessionnelle des rapatriés. Il constate que l’environnement installé générera des effets positifs jusque dans les pays d’asile. Le rapatrié s’il est bien rétabli dans ses droits, devient alors un élément de référence pour le reste des réfugiés encore en exil. Les autres réfugiés seront encouragés à retourner dans leur patrie.
Selon la représentante du HCR au Burundi, accueillir des rapatriés dans ce contexte de la pandémie de la Covid-19 exige beaucoup d’efforts en termes de moyens techniques et financiers. Elle rassure néanmoins que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour faciliter leur rapatriement conformément aux accords tripartites qui ont été conclus.
Depuis ces trois dernières années, 106 558 rapatriés ont été déjà accueillis et installés dans toutes les provinces du pays. 10 provinces concentrent plus de rapatriés en raison de leur proximité avec les pays limitrophes du Burundi.
Jérémie Misago
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