Samedi 23 novembre 2024

Editorial

La débandade

17/01/2019 Commentaires fermés sur La débandade

« Colosse aux pieds d’argile, bureaucratie sans vision, résistance virtuelle, etc. ». Les détracteurs du Cnared ont toujours égrené à satiété le chapelet de ses faiblesses depuis sa création. Ils ont dénoncé un égocentrisme démesuré, un manque de cohésion, de cohérence, d’esprit d’équipe.

Par Léandre Sikuyavuga

En cette année préélectorale, c’était une occasion pour le Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit (Cnared) de faire la retraite. Se remettre en cause, jeter un regard rétrospectif sur le chemin parcouru, évaluer ses forces et ses faiblesses, les résultats atteints, les erreurs commises en vue de proposer aux Burundais un projet de société qui leur permettrait d’aspirer à un avenir meilleur. Mais voilà que des défections « plurielles » viennent briser l’espoir de ceux qui avaient cru en cette plateforme de l’opposition. On dénonce une crise intenable consécutive à un leader qui ne rassure pas. Et qui, malgré ce malaise qui crève les yeux, tient mordicus à rester impérativement aux commandes de la plateforme. Pour les partants, la tenue actuelle du Cnared réconforte plutôt Bujumbura. « Le Cnared était rendu à une situation où il ne faisait plus peur à l’oligarchie de Bujumbura. » C’est ainsi qu’ils parlent d’une recomposition « qui ne signifie pas reddition. »

La direction du Cnared quant à elle les qualifie de « mauvais perdants » qui essaient de calomnier et de discriminer la plateforme.

Le Cnared est né avec la crise de 2015. Des Burundais, surtout en exil, ont fait confiance en lui. Ils y ont adhéré croyant à une opposition sérieuse qui va défendre et promouvoir leurs droits, mettre une pression sur Bujumbura, incarner la possibilité d’une alternance. Pourtant, alors que la plateforme clamait haut et fort qu’il s’agirait de la ligne rouge, la Constitution a été révisée, la feuille de route vers les élections 2020 a été mise en place, le code électoral est en place. Qu’a-t- elle fait ?

La situation actuelle montre qu’il y a une sorte d’éclatement au sein de l’organisation. Les membres et sympathisants sont en débandade, déboussolés. Mais à qui la faute ?

Il est vrai que la première responsabilité incombe au leadership C’est élémentaire. Mais pour les membres, la solution n’était pas non plus de craquer la porte. Il aurait fallu se remettre en cause comme organisation et harmoniser les points de vue. Pour le moment c’est raté…

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