Le Club de la presse de la semaine dernière s’est intéressé, en actualité internationale, à l’attaque rebelle contre le nord du Mali aux conséquences imprévisibles pour toute la région de l’Afrique de l’ouest.
Le Mali enregistre déjà plus de 50.000 réfugiés internes et externes ainsi que des morts par centaines de soldats loyalistes. Des cas de représailles ont été également signalés contre la communauté des touaregs à Bamako, la capitale malienne, où leurs biens ont été saccagés en guise de représailles. De l’avis de tous les intervenants, l’on est en face de l’une des conséquences de la guerre en Libye.
Lors du débat, Esdras Ndikumana, correspondant de la radio France internationale(RFI) et de l’agence France presse(AFP), a estimé que ce n’est pas la première fois que le Mali fait face à une insurrection armée des Touaregs. Ils en sont à leur quatrième soulèvement ; cette fois, c’est pour l’indépendance totale de cette partie nord du pays.
Un accord de cessez-le-feu avait été signé à Alger, en Algérie, « mais qui n’a, apparemment pas, été bien respecté à en juger aux nouveaux soubresauts dans le nord malien qui est un vaste territoire déshérité. « Il y a beaucoup de frustrations dans ces zones désertiques où les gens sont totalement démunis », a-t-il enchaîné, ajoutant que « c’est un bon terreau favorable à toutes sortes de désordres ».
Quant aux velléités sécessionnistes ou indépendantistes, Esdras Ndikumana a relevé cependant que l’Union africaine(UA) consacre normalement l’intégrité et l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Il reproche au pouvoir malien de n’avoir pas « pris au sérieux à temps les conséquences qui pouvaient découler de la guerre en Libye voisine malgré le retour au bercail de réfugiés en armes».
Du point de vue d’Alexandre Niyungeko, le président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), « il faut se rendre à l’évidence que les anciens combattants dans les rangs des troupes fidèles au colonel Kadhafi sont devenus des fonctionnaires de la guerre ».
« Les assaillants ont trouvé au Mali un autre terrain de combat et avec plus d’un million et demi de Touaregs, les menaces sont sérieuses pour l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il souligné, en substance.
Et puis, la même intervenant a trouvé que « cela risque d’embraser toute la région sahélo-sahélienne qui est déjà la cible d’attaque des combattants islamistes d’Al quaïda ».
Pour lui, la solution au conflit réside dans le dialogue et, de ce point de vue, « toutes les parties doivent se convaincre que la paix n’est pas au bout du canon ».
L’autre raison qui milite en faveur du dialogue est que les ressources des rebelles ne sont pas non plus intarissables, ce qui laisse la voie ouverte à une solution négociée à la crise ouverte au Mali. Selon Yvette Murekansabe, correspondante de la radio publique africaine(RPA) dans le nord du Burundi, « le président du Mali doit regretter sa gestion laxiste des rapatriés de la Libye qu’on a laissé entrer avec armes et bagages».