Le club de la presse de la semaine dernière s’est intéressé, en actualité internationale, à l’occupation du Nord de ce pays par la rébellion.
Le conseil de sécurité a condamné les velléités indépendantistes des nordistes, l’Union européenne aussi. Le territoire malien est actuellement amputé de moitié. Lors du débat, Robert Minangoy, un ancien correspondant de Radio France Internationale(RFI) dans cette partie ouest du continent africain, témoigne : « J’ai tourné un documentaire sur la rébellion touareg en 1993. Ce sont de redoutables guerriers. On peut dire que la contre offensive des militaires loyalistes pour récupérer le Nord du mali est vouée à l’échec à l’avance. » Il a poursuivi en indiquant qu’après la chute de l’ancien président libyen, Mouammar Kadhafi, les touaregs ont récupéré beaucoup d’armes. Le président Amadou Toumani Touré a toujours prôné le dialogue, contrairement à la Mauritanie et au Niger. Même la communauté internationale aurait voulu privilégier la force. Toumani Touré a été renversé parce que trop mou, trop gentil. De l’avis de Eric Manirakiza, directeur de la Radio publique africaine (RPA), « la situation actuelle du Mali est très compliquée. Maintenant les rebelles occupent le Nord et n’ont rencontré aucune résistance de la part des militaires loyalistes. Ça va faire beaucoup de dégât. Le ministre français des affaires étrangères semble imputer la responsabilité au président Toumani Touré qui n’a pas cautionné la mise sur pied d’une coopération militaire régionale. La junte militaire a réalisé que l’armée malienne n’avait pas assez de moyens pour résister. Il a créé un autre problème pour effrayer la communauté internationale : le péril islamiste. Pour la suite des évènements, je ne pense pas que la communauté internationale va reconnaître dans l’immédiat le territoire indépendantiste du Nord du Mali. Autre chose, il n’y a personne qui réclame le retour au pouvoir de Amadou Toumani Touré ». Pour Agnès Nindorera, journaliste indépendante, « les sanctions régionales contre le Mali ne vont résoudre aucun problème de fond. Quant au coup d’Etat, il pose la question de l’alternance au pouvoir. L’ancien président était aussi venu au pouvoir par un coup d’Etat à un certain moment ». Christophe Nkurunziza, correspondant de la BBC au Burundi, quant à lui, a trouvé que la situation « frise le chaos au Mali alors qu’on en était déjà à une poudrière. La partition militaire existe de fait. Par contre, politiquement, le jeu n’est pas encore joué même si l’Etat n’est plus là au nord du Mali. Il y a aussi l’enjeu du trafic de la drogue et des armes ».