Les résultats définitifs du référendum constitutionnel du 17 mai dernier sont tombés ce jeudi 31 mai. Sans surprise, la Cour constitutionnelle a validé les résultats provisoires. Un verdict différemment apprécié.
La Cour constitutionnelle décide que le référendum s’est déroulé conformément à la loi. Le projet de Constitution de la République du Burundi a été approuvé à 73, 24%. Ce sont là les propos de Charles Ndagijimana, président de la Cour constitutionnelle, jeudi 31 mai lors d’une audience publique de cette Cour.
C’est sur l’analyse du cadre règlementaire que la Cour constitutionnelle base son argumentaire. «Vu le cadre légal et réglementaire sur le déroulement du processus électoral, la cour constitutionnelle n’a relevé aucune irrégularité» déclare M. Ndagijimana.
Il évoque l’article 43 du code électoral. Selon lui, ce dernier revient notamment sur un procès-verbal unique des opérations de vote. «Il est signé par tous les mandataires des partis politiques ou des indépendants». Ce procès-verbal est remis entre autres aux démembrements de la commission électorale nationale indépendante.
D’après Charles Ndagijimana, ce procès-verbal comporte toutes les observations du vote. «Elles sont les seules prises en considération à l’appui d’une requête ultérieure introductive en cas d’un contentieux électoral ». Et d’indiquer que la non-signature de l’un ou l’autre mandataire sur le procès-verbal n’invalide pas les résultats, selon le même article.
«Aucune irrégularité susceptible d’influencer le vote »
Le président de la cour constitutionnelle affirme qu’ «à l’évaluation de ces procès-verbaux, aucune irrégularité susceptible d’influencer le résultat du vote n’a été relevée». «Quelques erreurs matérielles» sont relevées sur les résultats du scrutin indique M. Ndagijimana mais d’après lui «elles ne modifient pas substantiellement les résultats provisoires tels qu’ils ont été proclamés par la Ceni».
La Cour qu’il préside a donc procédé au redressement de ces résultats. Le code électoral le lui permet en son article 79, explique-t-il. «Si la Cour Constitutionnelle relève des erreurs purement matérielles, elle procède à la rectification des résultats erronés.» Et d’indiquer que le recours introduit par la coalition Amizero y’Abarundi contre la régularité et les résultats du referendum du 17 «a été jugé non-fondé».
Pour rappel, le 24 mai dernier, la coalition Amizero y’Abarundi avait porté plainte auprès de la cour constitutionnelle pour invalidation des résultats référendaires. Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire de cette coalition évoquait une ‘‘campagne non apaisée’’. Il parlait également d’un vote ‘‘influencé’’ : «Des gens accompagnaient les électeurs dans les isoloirs». Le président de la Cour constitutionnelle ne s’y est pas attardé.
Selon les résultats définitifs tels que proclamés par la cour constitutionnelle, les électeurs qui étaient attendus se comptent à 4 768 154. Mais la participation a été de 96,19% soit 4 586 730 électeurs. Le oui a remporté sur 73, 24% soit 3 359 493 électeurs contre 19, 37% pour le non soit 888 564 électeurs. Les bulletins nuls se sont taillés 4,10% tandis ceux pour les abstentions occupent 3, 27%.
Par Edouard Nkurunziza, Clarisse Shaka, Fabrice Manirakiza,
Parfait Gahama & Arnaud Igor Igiriteka