Le parti CNL avait introduit une plainte auprès de la Cour constitutionnelle pour dénoncer « plusieurs irrégularités » qui ont émaillé le scrutin. La Cour a rendu sa décision irrévocable mettant fin au suspense et commentaires parfois enflammés sur les réseaux sociaux.
La Cour constitutionnelle a déclaré Evariste Ndayishimiye président de la République élu avec 68,70%, pour un mandat de 7 ans. C’est par ces mots que Charles Ndagijimana, président de la Cour constitutionnelle, a confirmé, ce jeudi 4 juin, la victoire définitive du candidat du parti Cndd-Fdd à la présidentielle du 20 mai dernier, anéantissant ainsi les espoirs de ceux qui avaient voulu espérer un coup de théâtre jusqu’à la dernière minute.
C’est vers 16 h que les juges de la Cour constitutionnelle ont fait leur entrée dans la salle d’audience, pleine à craquer. Plusieurs journalistes, des hommes politiques et tous les commissaires de la Ceni étaient présents. Après avoir pris place, chacun des sept juges s’est lancé, tour à tour, dans un réquisitoire pour expliquer le contenu des décisions de cette haute juridiction. Notamment celles relatives au recours d’Agathon Rwasa et son parti Cnl. « La requête de M. Agathon Rwasa et son parti Cnl était recevable, mais partiellement non fondée », a tranché la Cour constitutionnelle.
Le camp Rwasa avait affirmé, dans son recours du 28 mai 2020, que le triple scrutin du 20 mai dernier a été entaché d’irrégularités. Entre autres anomalies figuraient le bourrage des urnes, la falsification des procès-verbaux, le vote des personnes déjà décédées, etc. Face à ces allégations, la Cour constitutionnelle a estimé qu’elles ne pouvaient pas, même fondées, influencer de façon significative les résultats. Néanmoins, le Cnl aura gain de cause sur les radiations de certains de ses membres sur les listes électorales. Iwacu avait d’ailleurs très vite pointé cette grave faute.« La radiation par la Ceni des candidats du Cnl sur les listes électorales est illégale, nulle et de nul effet», a conclu la Cour constitutionnelle. Ainsi, Pelate Niyonkuru et Cathy Kezimana sont élues dans leurs circonscriptions respectives de Kayanza et Bujumbura Rural. A partir du 28 juillet, ces deux femmes pourront enfin siéger à l’hémicycle de Kigobe.