La coalition spéciale des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale (Cossessona) se dit préoccupée par les conclusions du Conseil des ministres sur la politique salariale.
Le point de divergence entre le gouvernement et la Cossessona porte sur la valeur du point d’indice. Cette dernière est obtenue en divisant la masse salariale des primes et indemnités par la somme de tous les points d’emploi.
« A notre grande surprise, le Conseil des ministres a pris 28 comme valeur du point d’indice », s’indigne Emmanuel Mashandari, vice-président de la Cossessona, lors d’un point de presse de ce 13 août.
Il précise qu’avec cette valeur, le salaire de l’enseignant du secondaire sera revu à la baisse. « Un enseignant qui est actuellement rémunéré à 349.210 BIF recevra un salaire théorique de 250.000 BIF. Cela risque de créer des soulèvements de fonctionnaires », déplore Emmanuel Mashandari.
Pour éviter la baisse des salaires et corriger définitivement les disparités salariales, ajoute-t-il, le comité technique mixte (gouvernement-syndicats) avait proposé un scénario avec la valeur 45. « Ainsi, le même emploi d’enseignant du secondaire sera rémunéré à 368.580BIF. Donc, le salaire sera plutôt revu à la hausse ». Il fait savoir que toutes les demandes des syndicats pour supprimer les disparités salariales valent 134 milliards BIF.
En outre, ce représentant de la Cossessona dénonce le fait qu’un employé engagé en 2016 reçoit le même salaire que celui recruté en 2021.
Les dirigeants de ladite coalition constatent que les syndicats et le gouvernement ont toujours des divergences sur certaines questions. « Ce n’est ni la première fois, ni la dernière fois. L’important est qu’on se soit fixé des lignes directrices basées sur le dialogue social avant de recourir à d’autres voies et moyens garantis par les textes nationaux et internationaux du travail », souligne le vice-président de la Cossessona.
Il demande au gouvernement d’organiser, dans un proche avenir, une rencontre avec les syndicats pour faire une lecture commune du document de politique salariale.
Le Conseil des ministres du 7 juillet dernier avait conclu que la valeur du point d’indice 45, proposée par les syndicats, n’a été fixée sur aucune base et n’a pas fait l’objet d’un consensus. « Elle permettrait à ceux qui ont des salaires élevés de remonter davantage », lit-on dans le communiqué du secrétariat général de l’Etat.
Selon ce Conseil des ministres, la politique salariale doit être mise œuvre en fonction du budget des 34 milliards prévus pour cette année. Et ce pour remonter les salaires des fonctionnaires qui restent toujours bas.