L’appel a été lancé par la Coalition de la Société civile de la région des Grands Lacs contre l’exploitation illégale des ressources naturelles (Cosoc-GL). C’était ce mardi 5 mars 2013 à l’issue d’un atelier sur la formalisation du secteur minier artisanal.
<doc7300|left>Les délégués venus de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda se sont joints aux acteurs burundais de la société civile œuvrant dans le secteur minier pour porter loin leur cri d’alarme.
Il est demandé aux Chefs d’Etats de la région de mettre en œuvre les mécanismes appropriés pour couper le lien entre l’exploitation des ressources naturelles et les conflits armés dans la région et plus particulièrement à l’Est de la RDC, afin que les minerais produits répondent aux standards internationaux de minerais certifiés et libres des conflits.
La COSOC en appelle à plus de sécurité dans la chaîne d’approvisionnement des minerais en vue d’accroître la confiance des partenaires au développement et des utilisateurs finaux des substances minérales produites dans la région.
Il est demandé aux Chefs d’Etats de la sous-région de mettre en place un cadre légal et institutionnel réglementant ce secteur et d’assurer un encadrement de l’activité minière artisanale afin qu’elle contribue au développement des communautés locales.
Ces Chefs d’Etats sont appelés à convoquer un Sommet d’évaluation de la mise en œuvre de l’Initiative régionale de certification des minerais depuis la signature, le 15 décembre 2010, de la Déclaration de Lusaka sur l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la Région des Grands Lacs. Le Burundi est signataire de ce protocole.
Dans sa déclaration, la Cosoc invite la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) à appuyer la mise en place et l’effectivité de la Cellule technique chargée de la certification régionale incluant les experts de la société civile.
Selon Prudence Bararunyeretse, président de la Cosoc (et vice-président de l’Olucome), parmi les outils préconisés par l’Initiative régionale contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, il y a le mécanisme de suivi et de certification des minéraux, l’harmonisation des lois sur l’exploitation minière, la création d’une base de données pour suivre le commerce des minerais dans la région. D’après lui, le Burundi doit publier ce qu’il tire de la vente des minerais comme l’or et le coltan. Mais c’est surtout en matière légale que le Burundi accuse un retard préjudiciable : « Notre pays est à la traîne par rapport aux autre pays, la révision du Code minier tarde à se faire et il y a beaucoup de zones d’ombre dans ce secteur », explique-t-il.
Entre autres mécanismes régionaux recommandés, il y a l’officialisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, l’établissement d’un mécanisme de dénonciation et la promotion de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITEI) pour plus de traçabilité et d’informations sur l’état des recettes payées.