« Tous ensemble dans la lutte contre la corruption : éduquons les jeunes en vue de l’atteinte des objectifs de la vision 2040-2060 », tel est le thème choisi au Burundi. Il s’est joint au monde entier pour célébrer la journée mondiale de la lutte contre la corruption. La nécessité de la bonne gouvernance est l’une des options pour une lutte efficace selon la société civile.
Selon plusieurs rapports internationaux, le Burundi demeure l’un des pays les plus touchés par la corruption. En 2023, il s’est classé 162ème sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International, avec un score de 20 sur 100. Ce résultat, bien qu’alarmant, marque une légère amélioration par rapport à 2022, où le pays occupait la 171ème place avec un score de 17.
Parallèlement, le rapport 2024 de la Fondation Mo Ibrahim, publié en octobre dans le cadre de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG), met en lumière les lacunes et les progrès dans ce domaine. Le Burundi affiche dans ledit rapport un score global de 25,3 points en matière de lutte contre la corruption, le classant 42ème sur 54 pays africains.
Entre 2014 et 2023, une amélioration modeste de 2,8 points a été enregistrée, mais les défis structurels restent profonds. Le rapport indique notamment que le score pour les dispositifs anticorruptions reste à 0,0, reflétant une absence totale de mécanismes efficaces.
La procédure de passation des marchés publics a également chuté de 12,5 points, signalant une détérioration significative dans ce domaine. Toutefois, des progrès notables sont observés avec une hausse de 27,3 points pour l’absence de corruption au sein du secteur public, qui atteint désormais un score de 39,2 points.
Une corruption généralisée, un long chemin à faire
L’Olucome (Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques) précise que, même si le Burundi a commencé les procédures de la mise en place de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, il reste des efforts mener. « Il s’agit de la mise en application des conventions et des outils juridiques de prévention et de lutte contre la corruption ratifiés ou adoptés par le Burundi ».
L’Olucome appelle tous les acteurs de la lutte contre la corruption à organiser les États généraux sur l’administration burundaise, à accélérer la mise en place de la loi donnant mission de juger à la Cour des comptes conformément à la Constitution du Burundi, à respecter la Loi fondamentale du Burundi et la loi anticorruption respectivement en ses articles 95 et 29.
Selon l’Olucome, une organisation des États généraux de la justice burundaise qui tient compte des recommandations issues des États généraux de 2013 est également nécessaire ainsi que la mise en place d’un registre national public de ceux qui gagnent les marchés publics et de ceux qui reçoivent les devises.
Pour Faustin Ndikumana, président de l’organisation burundaise Parcem (Parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités), la corruption se généralise. « On dirait que le gouvernement a démissionné face au combat contre la corruption. Alors que c’est indispensable pour que toute politique de développement soit mise en application ».
Faustin Ndikumana explique également que des cas de corruption, des infractions impunies, des détournements ainsi qu’une immunité d’institutions de lutte contre la corruption sans cohérence au niveau des rapports fonctionnels se manifestent au Burundi. « Prenons par exemple ce qui s’est passé au ministère des Finances, à la fonction publique, à la Banque centrale, sans oublier les entreprises publiques qui sont au bord du gouffre ».
Selon lui, les actions de prévention ont été mises au rencard, notamment la déclaration des biens, la gestion des incompatibilités. « La justice a été paralysée et ligotée par le pouvoir exécutif. Je crois qu’il faut que le gouvernement se ressaisisse ».
Le président de l’organisation Parcem appelle le gouvernement à mettre sur pied une stratégie nationale de bonne gouvernance. « Il faut organiser les États généraux autour de la question de gouvernance et de corruption, pour donner des pistes, des solutions à ce fléau ».
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