L’administrateur de la commune Bwambarangwe en province Kirundo n’est toujours pas inquiété après avoir tabassé 3 jeunes filles. Mal en point, l’une d’entre elles est toujours hospitalisée à l’Hôpital de Mukenke. Nombre de personnes demande des sanctions contre cet administratif.
Joséphine Mpfukamensabe est alitée à l’Hôpital de Mukenke. Sa famille est désespérée. Jacqueline Kanyange, sa mère, indique qu’elle peine à subvenir aux besoins de la malade. «Personne n’est encore venu nous soutenir». D’après la famille de cette jeune fille, l’administrateur communal, Fébronie Niyingabire, brille par son absence «alors qu’elle est responsable de notre malheur». La mère demande de l’aide afin de faire soigner sa fille.
Lundi 2 septembre, Joséphine Mpfukamensabe (22 ans), Vestine Muhawenimana (18 ans) et Alphonsine Niyonsenga (15 ans) répondaient à une convocation, reçue le 30 août, de l’administrateur communal. Selon le document, les jeunes filles avaient un contentieux avec la commune. A 14h30, elles sont reçues par l’administrateur en personne. «Sans rien nous demander, elle a commencé à nous administrer des gifles. Elle nous a fait sortir de son bureau et elle nous a dit de nous coucher à plat ventre à l’extérieur. Elle nous tapait sur les fesses, mais Joséphine a été durement frappée dans le dos».
«Ce n’est qu’une petite punition»
Fébronie Niyingabire n’a pas voulu réagir sur ce sujet. Par contre, le parti Cndd-Fdd, branche Kirundo, a réagi sur son compte Twitter : «… l’Administrateur a fait recours de donner cette petite punition. Après, la fille est tombée en crise de l’estomac». Fabien Bizumuremyi, président du parti Cndd-Fdd en province Kirundo, indique qu’il s’est rendu, en compagnie du représentant provincial du Congrès national pour la liberté (CNL), au chevet de la fille. Selon lui, Joséphine Mpfukamensabe présente des ecchymoses au niveau des fesses. «Les filles n’ont pas été punies parce qu’elles sont membres du CNL, mais parce qu’elles avaient insulté un percepteur de taxes». Il fait savoir que l’administrateur a opté pour des coups de bâton parce qu’elle ne pouvait pas leur infliger des amendes à cause de leur jeune âge. «L’administrateur leur a demandé de se corriger entre elles, mais Joséphine a refusé. L’administrateur a pris un bâton et lui a donné quelques coups. A cause de la colère, elle a été prise par une crise d’estomac».
Pour Fabien Bizumuremyi, chacun veut interpréter cette histoire selon ses intérêts. «Bien sûr qu’on ne peut pas accepter qu’une autorité se comporte comme elle veut. Mais laissons les autorités habilitées faire leur travail». Du côté des militants du CNL, des mobiles politiques se cachent derrière cette affaire. «Depuis deux semaines, elles faisaient des répétitions de danses pour les cérémonies d’ouverture de notre permanence. Cela montre qu’elles ont été victimes de leur appartenance politique». Ici et là, des voix s’élèvent pour demander des sanctions contre l’administrateur communal.
«Demander des sanctions relève de la manipulation politique», rétorque Alain Tribert Mutabazi, gouverneur de la province Kirundo. Selon lui, l’administrateur communal n’avait pas l’intention de faire du mal à ces filles. C’était plutôt une manière de corriger un enfant. «Elle le fait souvent lorsque des filles affichent des comportements inadéquats. Il n’y a pas de mobiles politiques. C’est une coïncidence que cet incident s’est produit alors que les filles avaient dansé devant Agathon Rwasa». Le gouverneur indique qu’il était dans un voyage de travail au moment des faits. Il compte se rendre sur le terrain prochainement.