L’annonce a été faite ce lundi 9 janvier à l’ISCAM au cours d’une réunion d’échange entre le haut commandement de l’armée burundaise et les membres du Comité technique en charge de la préparation de la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). C’était sous le haut patronage du premier vice-président de la République, Térence Sinunguruza.
<doc2628|left>Ce même comité avait annoncé vers la fin de l’année dernière que cet organe non judiciaire serait mis sur pied au mois de janvier. Le président de ce Comité technique en charge de la préparation de la mise en place de la CVR, l’ambassadeur Laurent Kavakure, l’actuel chef de la diplomatie burundaise, avait pourtant donné toutes les assurances sur le lancement des travaux de la Commission au mois de janvier 2012.
La grande inquiétude soulevée au cours de ces échanges concerne les 11 commissaires de la CVR qui seront tous des Burundais mais avec un conseil consultatif mixte, ayant en son sein quelques étrangers. Selon le premier vice-président de la République, il est grand temps que les Burundais apprennent à s’approprier leur histoire: « Des hommes et des femmes intègres existent, il faut les chercher », a-t-il précisé.
La société civile s’inscrit en faux contre cette composition exclusivement burundaise de la CVR au niveau des commissaires. La plupart des organisations de la société civile burundaise demandent que la composition soit mixte pour plus de crédibilité. Un souhait exprimé par 53% des personnes interrogées lors des Consultations nationales, souligne la société civile.
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> [Les consultations pour la mise en place de la CVR ont déjà commencé->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1732]
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Ces organisations proposent une suppression de ce conseil consultatif mixte, ayant en son sein quelques étrangers. « Ailleurs comme au Libéria, des avis donnés par ces étrangers appelés à faire partie d’un conseil consultatif au sein d’une Commission Vérité et Réconciliation, n’ont jamais été tenus en considération », souligne Célestin Hicuburundi, chargé de la communication au FORSC.
D’autres inquiétudes ont été soulevées sur le mandat (de deux ans) donné à la CVR, jugé trop insuffisant pour relever tous les défis et mener tout le travail de recherche de la vérité, d’établissements des faits et de réconciliation. L’autre question posée est le problème de fonds que cet organe va utiliser pour son fonctionnement et pour son travail.
Au chapitre des réparations, le Comité technique en charge de la préparation de la mise en place de la CVR stipule qu’elles seront matérialisées par une indemnisation collective sous forme d’infrastructures d’intérêt public. Il est également prévu d’ériger un mémorial pour toutes les victimes.