<doc516|right>L’état de pauvreté, voire de misère, dans lequel vit une grande partie de la population burundaise est devenu particulièrement intolérable.
L’incendie du marché central de Bujumbura, poumon économique du pays ne va rien arranger.
Deux faits, qui peuvent paraître anecdotiques, m’incitent à penser qu’un rien pourrait tout faire exploser.
Premier fait. Cela est passé complètement inaperçu, mais lors de la manifestation des journalistes violemment dispersée mardi, il s’en est fallu de très peu pour que la situation ne dégénère. Alors que quelques journalistes poursuivis par des policiers s’enfuyaient au quartier asiatique, dans le parking devant le Ciné Caméo, spontanément, des chauffeurs et autres {« Kokayi»} (les rabatteurs des clients des minibus) commençaient à s’organiser pour venir affronter la police ! Des conducteurs de taxis motos commençaient à rappliquer vers le ciné Caméo. Heureusement, les policiers ont rebroussé chemin. Cela aurait pu mal tourner.
Deuxième fait : dans la galerie dite {La Perle}, près de l’endroit où les policiers ont balancé les grenades lacrymogènes, les gens ont caché les journalistes pris en chasse par les policiers dans les bureaux, les magasins. Une solidarité spontanée !
Qu’est-ce que les deux faits ont en commun ? La spontanéité de la réaction populaire. En fait, nous sommes dans une cocotte minute qu’un rien pourrait faire exploser. Et chaque jour qui passe, avec la dépréciation de la monnaie burundaise, la paupérisation qui s’étend, la cocotte bout…