Un groupe de «cadres et intellectuels» qui se réclame de la Coalition Amizero y’Abarundi indique qu’il va voter ‘’Oui’’ au référendum constitutionnel prévu le 17 mai 2018. C’était lors d’une conférence de presse à l’Hôtel Source du Nil, ce samedi 5 mai 2018. Une décision contraire à la recommandation officielle de cette coalition dirigée par Agathon Rwasa qui appelle à voter ‘’Non’’.
« Le leader de la Coalition a affiché une hostilité farouche à ce projet de révision de la Constitution soit par médias interposés soit par déclarations officielles.» Sur ce, assure ce groupe, une bonne partie des cadres et intellectuels de la coalition s’est alors posé la question de savoir les mobiles de cette hostilité. «Elle s’est demandée s’il ne fallait pas faire une lecture minutieuse, intellectuelle et scientifique de ce projet de révision afin de prendre une décision proportionnelle à son contenu.»
Ce groupe indique qu’il a décidé de consulter certains membres des organes à la base dans toutes les provinces. D’après lui, le constat a été qu’une bonne partie de dirigeants et membres à la base s’inscrivent en faux contre cette hostilité de la révision de la Constitution. «Cette importante partie de cadres et intellectuels est prête à voter ‘’Oui’’ lors du référendum constitutionnel.»
«C’est un montage du parti au pouvoir»
Evariste Ngayimpenda, vice-président de la coalition Amizero y’Abarundi, s’interroge : «Premièrement, qui les avait mandaté vu que les organes de la coalition sont connus? Deuxièmement, sont-ils les seuls intellectuels d’Amizero y’Abarundi ?» Pour cet opposant politique, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit se saisir de cette question et déferer devant la justice ce groupe. «Ils sont en train de perturber la campagne référendaire. La liste de ceux qui sont autorisés à battre campagne est connue. A moins que la Ceni nous dise que chacun peut faire tout ce qu’il veut.»
M. Ngayimpenda n’est pas étonné. «Nous avons toujours vu qu’à chaque fois qu’il y a eu une association politique ou syndicale forte, le pouvoir essaie de le démanteler. C’est le cas aujourd’hui.» Même son de cloche de la part de Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire d’Amizero y’Abarundi. «C’est un montage du parti au pouvoir. Le Cndd-Fdd a eu peur quand il a vu que nous sommes toujours debout et déterminés pour défendre la démocratie.»