Au lendemain d’une décision de la CNTB, à Rumonge, qui expulse les occupants d’une maison dans une vingtaine de jours, des Imbonerakure en détruisent la clôture. Pour les occupants, c’est un acte méchant et menaçant.
Deux familles se disputent une parcelle sise Birimba, en commune Rumonge de la province Bururi. Celle de Lambert Nijimbere et celle de Daniel Gitamira.
Selon les ayants-droit (AD) de M.Nijimbere, cette parcelle leur a été donnée par l’Etat, et des documents officiels le prouvent. Ceux de M. Gitamira répliquent que, à la mort de leur père durant les événements de 1972, sa parcelle est devenue la propriété de Lambert Nijimbere. En 2012, le tribunal de grande instance de Bururi, où le dossier était pendant depuis 2001, se déclare incompétent. Il demande aux AD de Gitamira de saisir une juridiction compétente, le tribunal ayant trouvé que les AD de Nijimbere a prouvé que la parcelle lui a été donnée par l’Etat.
Pourtant, les AD de Daniel Gitamira portent le cas à la Commission Nationale Terre et autres Biens (CNTB) de Bururi. Cette dernière tranche en faveur de la famille Gitamira, en décembre 2012, sans la présence des AD de Lambert Nijimbere. Qui s’adressent alors à la CNTB au niveau national pour dénoncer ces irrégularités, sans toutefois être répondus. Finalement, ils interjettent appel devant cette même commission. A son tour, elle donne gain de cause aux Gitamira, le 29 août dernier. La décision de la CNTB doit être exécutée le 22 septembre courant.
Intimidés avant d’être expulsés
Mais, deux jours après, le 31, un samedi, le président du Cndd-Fdd à Rumonge et le chef de zone, accompagnés d’Imbonerakure, démolissent la clôture de la dite parcelle, lors de travaux communautaires. Selon Joseph Banyankiyubusa, responsable du parti au pouvoir à Rumonge, c’est l’administration locale qui a organisé ces travaux. Les branchages de cette clôture gênaient le passage des véhicules et des motos, causant parfois des accidents. Il indique que lui-même est tombé d’une moto à cet endroit, pour éviter un véhicule, et que couper cette clôture était nécessaire.
Cependant, d’après le représentant de la succession Nijimbere, c’était un acte de pure méchanceté. Sinon, ils auraient coupé les branchages seulement, et non toute la clôture.
Le 2 septembre, les ayants-droits de Lambert Nijimbere écrivent au président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, pour qu’il intervienne dans ce dossier. Ils trouvent injuste leur prochaine expulsion d’une parcelle pourtant octroyée par l’Etat. Et dénoncent la décision irrégulière de la CNTB et les menaces dont ils font l’objet.