Le vice-président de la CNTB se veut rassurant au sujet du respect de la mission de la commission et de la révision de certains cas réglés à l’amiable par ses agents. Toutefois, la commission a la dent dure contre le président de l’Uprona.
<doc4935|left>Selon son vice-président, la CNTB n’a pas de programme spécifique pour revoir les cas traités à l’amiable dans le passé, parce que ce n’est pas une de ses priorités. « Mais si les gens viennent à la CNTB avec des doléances, la loi nous autorise à les analyser et à les traiter. Ce serait impossible d’identifier tous les cas traités à l’amiable au Burundi », souligne Sophonie Ngendakuriyo. Depuis 2009, la loi permet, en effet, un recours contre des arrangements à l’amiable antérieurement coordonnés par la CNTB.
Le vice-président de la CNTB en profite pour démentir une certaine opinion qui accuse la commission de privilégier les rapatriés au détriment des occupants. Il reconnaît que ce sont les rapatriés qui vont souvent réclamer auprès de la commission et que, si restitution il doit y avoir, c’est normal que ce soit l’occupant qui restitue. « Et la commission ne peut pas chasser un occupant qui n’a aucun autre endroit où aller, et c’est là que le partage intervient. Il peut être en parties égales ou pas, selon les cas », indique-t-il.
La CNTB sort de ses gonds
Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 1er août, la CNTB n’a pas tardé à réagir [aux déclarations de Bonaventure Niyoyankana->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2435] à propos du travail de la CNTB et de son président. Le président de l’Uprona a, en effet, accusé celui de la CNTB « d’avoir embarqué dans une autre voie qui peut mener les Burundais à une guerre sociale et à la perturbation des gens. » Pour la CNTB M. Niyoyankana, qui s’est fait le défenseur des rapatriés et des sinistrés, sans avoir été mandaté, se prend pour « un superman, un super politicien, un super député, un illuminé ». Le communiqué accuse le président de l’Uprona de faire des allégations sans preuves, en incitant les occupants à résister aux décisions de la commission qui rétablissent les sinistrés dans leurs droits. D’après ce communiqué, « il apparaît que Niyoyankana est prêt à verser le sang de ses compatriotes. »
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– [CVR & CNTB : les inquiétudes de l’Uprona->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1827]
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La CNTB ne comprend pas non plus pourquoi Niyoyankana considère que le retour des déplacés sur leurs collines les mettraient en danger. Dans ce qui peut être interprété comme un dérapage de la CNTB, ce communiqué rappelle que « des centaines de réfugiés burundais ont regagné notre pays, alors qu’ils savaient devant qui ils fuyaient en 1972, en 1988 ou en 1994. » Dans sa conclusion, ce communiqué estime que Bonaventure Niyoyankana a encore une fois raté une occasion de se taire, puisqu’il retourne continuellement le couteau dans la plaie du peuple burundais.
Une colère penchée ?
Bien que son vice-président la présente comme une commission œuvrant, sans aucune distinction, pour l’intérêt de tous les Burundais, le communiqué de la CNTB donne l’impression d’une position partiale en faveur des rapatriés au point de les opposer aux déplacés. De surcroît, on peut craindre les conséquences de cette volonté manifeste du CNTB de vouer M. Niyoyankana aux gémonies.
Cependant, pour Dieudonné Mbonimpa, porte-parole de la CNTB, il n’était pas question de se retenir plus longtemps, alors qu’ils ont été attaqués. Il souligne que le communiqué n’avait aucunement l’intention de dresser les gens les uns contre les autres. « S’il advenait que Bonaventure Niyoyankana serait en danger, il n’avait qu’à se taire », lance-t-il. En voyage à Brazzaville comme observateur des élections, Bonaventure Niyoyankana n’a pas pu être joint pour réagir.