Sous invitation de la Présidence de la République, la société civile, les politiques et les religieux sont réunis depuis hier 24 juin au Royal Palace Hotel pour décortiquer la problématique du travail de la CNTB. Ambiance des discussions …
« Les contrats passés à l’occasion d’événements tragiques qu’a connus le Burundi ne peuvent générer, en aucun cas, une sécurisation juridique. » Le ton est donné par Pierre Claver Sinzinkayo, président de la délégation provinciale de la CNTB en Mairie de Bujumbura.
Qui reconnait toutefois que la CNTB « n’a pas été mise en place pour dépouiller une partie de la population burundaise au profit d’une autre, mais pour réparer certaines erreurs du passé et réhabiliter les victimes d’une injustice qui a été commise dans le passé. »
Ce à quoi Pacifique Nininahazwe, ancien délégué général du Forsc et président du Focode, répond avec vigueur : « Que ceux qui détiennent, de manière illégale, les biens d’autrui les remettent. Mais que les acquéreurs de bonne foi soient aussi écoutés et rétablis dans leurs droits. »
Objectant l’idée « d’acquéreur de bonne foi », Pierre Claver Sinzinkayo souligne que les documents qu’exhibent les occupants secondaires ne sont toujours authentiques : « Pour la plupart, on constate clairement qu’ils ont été délivrés illégalement pour couvrir des biens obtenus illégalement », fait-t-il savoir. D’ailleurs, ajoute-t-il, « comment pourraient-ils [les documents] être authentiques et valables, alors que c’était l’administration elle-même qui avait condamné à mort les propriétaires, puis ordonné la saisie de leurs biens pour enfin délivrer ces documents ? », se demande Pierre Claver Sinzinkayo.
Mais l’idée d’un fonds de dédommagement pour des personnes qui ont acquis de biens de bonne foi revient toujours, à l’image de Jacques Bigirimana, du parti FNL : « Il faut trouver une solution plutôt technique que politique à cette question, et au niveau de la CNTB. Car nous devons garder en tête l’esprit de réconciliation », martèle-t-il.
Pour rappel, ces différentes prises de position découlent d’une large rencontre organisée par ces 24 et 25 juin par la présidence de la République, qui a invité plus de 250 personnes pour deux jours de réflexion sur l’orientation à donner au travail de la CNTB, en manque de souffle après des vagues dans une opinion qui s’interroge sur ses missions. Le thème de la rencontre : « La CNTB et la justice, ensemble pour la réhabilitation des sinistrés dans leurs droits de propriété et pour la réconciliation nationale » …