La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (Cnidh), devant les représentants du peuple, a répondu aux observations de deux députés, ténors du parti au pouvoir.
Mercredi 30 mars au Palais des Congrès de Kigobe. Jean-Baptiste Baribonekeza, président de la Cnidh, termine sa présentation du rapport annuel de 2015 devant la chambre basse du Parlement. Le premier député à prendre la parole est le deuxième viceprésident de l’Assemblée nationale, Edouard Nduwimana. L’ancien ministre de l’Intérieur s’insurge contre la terminologie de « manifestations » utilisée dans le rapport.
Pour lui, ce qui s’est passé à partir du 26 avril est de l’insurrection. Et pour cause : des personnes ont été tuées, des
maisons et des véhicules brûlés, etc.
Le député Nduwimana trouve aussi que la Cnidh n’a pas établi la responsabilité pour ce qui est des fosses communes.
Le président de la Cnidh s’est montré catégorique. Ce que le député Nduwimana qualifie d’insurrection sont des manifestations, « certes, illégales et violentes.» Pour lui, la qualification importe peu, ce qui importe c’est l’origine de ces manifestations.
Il condamne le fait de vouloir accéder au pouvoir par la force. Pour ce qui est de la fosse commune, établir la responsabilité revient à la justice. La Cnidh n’a fait que donner la lumière.
« Le droits de l’Homme, c’est quoi ? »
La deuxième grosse pointure à décocher une flèche au rapport de la Cnidh est le porte-parole du parti de l’Aigle. Le député Gélase Ndabirabe estime que le rapport est déséquilibré. Le document accuse le pouvoir plus qu’il ne le fait pour la société civile et les médias. A ce titre, il revient sur « le rôle négatif joué par certains médias dans la crise. » Et d’indexer nommément la radio en ligne « Inzamba », une radio de journalistes qui ont fui le pays et « qui émet du Rwanda ». Il a explosé : « Finalement, les droits de l’Homme c’est quoi ? »
En réponse aux remarques du député Ndabirabe, le président de la Cnidh fait d’abord une mise au point : « Le gouvernement est
comme un chef de ménage. Le rôle primordial du chef de ménage est d’endosser voire de payer les fautes commises par ses enfants ».
Il reconnaît que la société civile a outrepassé ses responsabilités pour verser dans la politique et même dans la violence. Mais, le rôle du gouvernement en tant que gestionnaire de la chose publique reste primordial. Son rôle est « de suivre, d’encadrer et de punir. »
Toujours sur ce sujet des médias, M. Baribonekeza a redit sa volonté de continuer à plaider pour la réouverture des radios fermées.
Pour lui, la responsabilité doit être individuelle. Et d’ajouter aussitôt : « Il en est des partis politiques, comme des médias : ce qui importe, ce ne sont pas le nombre de médias et de partis politiques, mais la qualité de leurs programmes. »
Signalons que la Cnidh avance le chiffre de 381 victimes, depuis le début des manifestations le 26 avril. « Ce sont des victimes dont nous pouvons citer les noms Droit de l’Homme et reprendre les circonstances de leur mort. La Cnidh dispose de documents. Le parquet pourrait s’en servir en cas de besoin. » Et de glisser que l’Aprodh parle elle de 690 victimes.
Ce Monsieur est un mushingantahe. Il ne s’est pas laisse intimide par ces responsables des troubles que vit le Pays.
En qualifiant les manifestations d’insurrection, c’etait pour justifier la repression sanglante des manifestants qui pourtant au depart etaient pacifiques et que par apres les uns se sont mis en colere face a la brutalite policiere qui les ont empeches de s’exprimer librement par tous les moyens jusqu’a les prendre la vie. En tout cas bravo a Mr Baribonekeza. C’est rare actuellement qu’un Burundais dise les choses tel qu’elles sont surtout que ca peut lui couter la vie. Quant a Edouard Nduwimana, il est convaincu que les rues de Bujumbura ne sont que pour les CNDD et les imbonerakure seuls qui peuvent s’exprimer et meme insulter et menacer les autres sans s’inquieter de rien. C’est ridicule.
Uwomushingantahe numushungantahe nyene abukwiye. Urabonako yabahanze Ivyo bashakako avuga yavtanse. Bagomba kumutamika akababwira.barabesha nduwimana naho yagiye kwinyegeza munshingamatageko, ruzomusangayo. Ntirunyegezwa, mugenzi?zenibiya n’a manifestation PACIFIQUE vazoguhitana. Turindire burakeye.
Voilà une CNIDH indépendant même si il y a ceux qui veulent leur donner injonctions comme NDUWIMANA et Gélase.
Bravo quand meme au President de la CNIDH qui, apparemment, n’avait pas recu le briefing qu’il faut du parti au pouvoir.
Sinon, les problemes actuels que connait le Burundi sont partis pour durer encore, aussi longtemps que le pouvoir ne se resoudra pas a regarder la verite en face et se contentera d’accuser le Rwanda.
Surtout quand la parole est monopolisée par des vautours comme Nduwimana et Ndabirabe, ce dernier étant une caisse de résonnance pure et simple.
@John
Le prisme déforme notre vision en fonction de nos désirs;
j’ai l’impression qu’il y a d’autres personnes qui accusent le Rwanda.
Lisez plutôt ceci si ce n’est déjà fait:
http://www.jeuneafrique.com/299917/politique/grands-lacs-contient-rapport-confidentiel-groupe-dexperts-de-lonu/
@ Bakari
Je pense que ce que ces fameux experts ont écrit et quelles que soient leur motivation ne vont rien changer quant a la nature et au fond du problème que connait le Burundi aujourd’hui.
S’il faut se referer aux differents rapports qui sont produits sur le Burundi et le parti au pouvoir, tu conviendras avec moi que le pays ne serait plus frequentable! L’important serait de regarder la verite en face et de discuter les vrais problemes, seule voie de trouver les solutions qu’il faut, sans se soucier de ces rapports qui, des fois si pas toujours, ont d’autres visees et pas necessairement convergentes avec les interets des pays qui croient être defendus…
John, coup de chapeau. Vous venez de dire une verite incontournable. Voila la loupe qu’on devrait utiliser pour analyser les problemes actuels qui hantent notre cher patrie. Bakumpere icupa!!!
Kubera avuze ‘s faut rapport des nations United? Kumva bikibagoye. Ariko nguru c ira Mikado rugatwara nyoko. Mumbabarire mukirundi kiratugora.