«La commission d’enquête sur le Burundi a publié un rapport erroné, tendancieux et anachronique», a déclaré Jean Baptiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme(Cnidh). C’était ce mardi 11 septembre lors d’un point de presse animé à la suite du résumé du rapport de la Commission d’enquête sur le Burundi.
Selon lui, les informations contenues dans ce document sont exagérées. Elles visent à accentuer les clivages parmi les Burundais : «dans le but de compromettre les avancées déjà réalisées en matière des droits de l’homme».
M. Baribonekeza fait savoir que cette commission n’a pas effectué des enquêtes de terrain pour se rendre compte de la réalité. «Les 900 témoignages avancés par la Commission d’enquête ne sont ni identifiés ni localisés géographiquement, ce qui suscite des interrogations sur la véracité des informations et la crédibilité des sources ». Et d’ajouter que le nombre des réfugiés avancé ne tient pas compte du mouvement progressif de rapatriement volontaire. Il évoque plus de 120 mille rapatriés depuis 2017.
Pour Lambert Nigarura, activiste des droits de l’homme, les propos du président de la Cnidh ne sont pas fondés : «Le gouvernement espérait tendre un piège à la commission en lui refusant l’accès sur terrain. Le monde a évolué par rapport aux stratégies de communication ».
Pour lui, il faut un contre-rapport pour réfuter le contenu d’un rapport. La commission parle des faits réels et vérifiables avec des preuves à l’appui. Les victimes évoquées dans le rapport ont des noms et des familles. « C’est facile pour la Cnidh de vérifier si ces informations sont vraies et ainsi, produire un contre rapport».
M. Nigarura estime que ce genre de positions «en faveur des auteurs des crimes» est à l’origine de la relégation de la Cnidh au statut B. Supposée défendre les opprimés, cette dernière a retourné la veste pour «défendre les auteurs des crimes au Burundi».