Cette commission nationale indépendante des droits de l’Homme a été rétrogradée au statut B. Elle fustige une « décision injuste. » Méritée assure d’autres.
Un coup dur pour la Cnidh. Elle est dorénavant reléguée au statut B. Un statut peu reluisant. En clair, il perd son droit de participation plénière aux réseaux régionaux et internationaux. Fini également le droit de vote, de proposer des candidatures ainsi que le droit aux élections dans les instances internationales. Le robinet financier va également tomber en panne. La crédibilité remise en cause de la commission va faire fuir les partenaires. Au-delà de la commission, c’est tout le pays qui verra (une fois encore) son image écornée.
Des conséquences lourdes pour une commission sous la sellette depuis novembre 2016, accusée de manque d’indépendance. Selon le sous-comité des accréditations de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme, la Cnidh ne s’est pas prononcée de manière à promouvoir la protection des droits de l’Homme. Cela en réponse à des allégations crédibles à propos de violations flagrantes des droits de l’Homme commises par les autorités. « Ce silence dénote un manque d’indépendance. »
Décision basée sur les allégations
«Une décision injuste et non fondée, » déplore le président de la commission, Jean Baptiste Baribonekeza. Il affirme qu’un recours a été introduit contre cette décision. Sauf que visiblement, il n’a pas été pris en compte, puisque la rétrogradation a été statuée. Dans ce recours, la Cnidh fustigeait une décision basée sur les allégations, les on-dit et des informations de « seconde mai »relayées par certaines organisations. Elles ont un profil éminemment politique et poursuivent des intérêts indépendants du sort de la situation des droits de l’Homme dans le pays. « Elles n’ont pas à cœur l’intérêt des Burundais dans son ensemble. »
Des organisations des droits de l’Homme indexées par la Cnidh ont milité pour le déclassement de cette commission. Illustration, le rapport final et détaillé de la commission d’enquête de Fatsah Ouguergouz. Il n’avait pas été tendre vis-à-vis de la Cnidh. Indépendante à ses débuts, elle a petit à petit changé de cap. Selon le rapport, depuis avril 2015, la Cnidh a eu une propension à minimiser le nombre et la gravité de violations des droits de l’Homme commises au Burundi. Elle l’accusait également de manque de coopération.
Est-ce-qu’il y a un statut « C »?
@Gacece philosophe
Soit assuré que s’il n’existe pas, il vont en créer un, spécialement pour la CNIDH! Ils iraient même à créer un niveau « Z » pour ça!
La CNIDH est une véritable caisse de résonnance du parti au pouvoir. Chaque fois que j’ai entendu ce BARIBONEKEZA parler à la radio, je me suis toujours demandé s’il vivait au Burundi où nous vivons tous oU s’il habitait sur une autre planète comme mars par exemple. Parfois il se montre plus catholique que le Pape. J’espère que le jour J, le moment venu, quand la justice nationale ou internationale se remettra à fonctionner que ce Monsieur sera convoqué pour comparaître comme témoin afin expliquer un peu aux juges d’où est-ce qu’il tirait ses propos et ses rapports complaisants dans un pays que près de 5% de la population ont fui pour des raisons d’exactions de toutes sortes perpetrées essentiellement par la milice Imbonerakure dont seul le pouvoir a le contrôle.
Notre président pasteur a reçu un autre grade « Eternel ou Permanent c’est selon.
Qui se souvient des titres ronflants de (…) censurés ?
Un palmarès incomplet
Il y a eu dans le passé des guides dont on se souvient encore. Sans aller chercher trop loin, je peux nommer entre autres :
– der Führer, Adolf Hitler,
– el Caudillo, Francisco Franco,
– (le) Conducâtor Nicolae Ceausescu,
Chacun de ces augustes « guides » a mené son peuple où il l’a voulu, et a connu une fin digne de ses oeuvres.
Parmi les autres dirigeants dont nous chérissons la mémoire, célébrons aussi
– Joseph Vissarionovich Stalin
– Fulgencio Batista
– Fidel Castro
– Michel Micombero
– János Kádár
– Gustáv Husák
– Leonid Brejnev
– Lyndon B Johnson
– Augusto Pinochet
– Idi Amin Dada
– Mobutu Sese Seko
– Wojciech Witold Jaruzelski
– Robert Mugabe
et la liste, sans être complètement arbitraire, n’est pas exhaustive.
Chacun de ces diregeants s’est employé à mettre ou remettre de l’ordre – selon ses convictions – dans son pays ou dans des pays sous influence, pour le plus grand bonheur des populations remises en ordre par l’éminent bienfaiteur.
Mention spéciale pour Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman qui ont montré au peuple japonais (à coup de bombes atomiques) l’estime qu’ils avaient pour lui.
@roger crettol
Vous avez oublié Napoléon Bonaparte, le Cardinal de Richelieu, les papes du Moyen-Âge jusqu’à nos jours, les rois et les Empereurs Européens de la Renaissance et des temps modernes.. à nos jours!… Bref… vous avez oublié tous les dirigeants d’avant la Deuxième Guerre Mondiale et ceux du temps de la colonisation de l’Afrique, qui ont été les maîtres à penser de ceux que tout le monde accuse d’être dictateurs. Que dire de César, d’Alexandre Le Grand, de Genghis Khan,…
Citez-nous des exemples de ces illustres personnalités qui ont été de bons exemples s’il vous plaît!
@ Gacece
Mais … son Excellence et Guide Suprême et Éternel, le Surpopulaire Pierre Nkurunziza, le plus parfait des bons exemples, voyons !
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Pour des exemples moins entachés, on peut citer Nelson Mandela, Vaclav Havel, Benoît XVI (pour le courage de démissioner) et les dirigeants des pays nordiques, que leur position ne place pas en face de choix douloureux. Je citerai encore Olof Palme lié pour moi à une politique d’accueil des migrants.
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J’avais oublié Duvallier, Trujillo, les dictateurs grecs et argentins, Mao-Tsé-Tung, les dirigeants israéliens pour leur mépris des Palestiniens, et oui, tous les colonisateurs rapaces et méprisants, salutations discrètes au roi Léopold de Belgique et du Congo.
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Parodiant les avertissements anti-tabac, on peut dire « le pouvoir nuit gravement à votre intégrité » … surtout s’il vous est monté à la tête.
Au Sénégal, une certaine sagesse prévaut encore. Chacun choisit ses modèles; Pierre Nkurunziza a fait son choix.
@roger crettol
Une fois n’est pas coutume, je suis (presque) d’accord avec votre énumération. En ce qui concerne l’addiction, le pouvoir n’a rien à envier à la cocaïne. Et je crois que très peu de dirigeants peuvent y échapper.
@roger crettol
Il ne fallait pas aller chercher aussi loin. Mais un dictateur qui laisse sa place à un autre, cela ne veut rien dire! Le problème est toujours là.
À part vous qui voulez l’affubler de ces superlatifs, Nkurunziza ne se considère nullement comme un être au-dessus des autres. Vous n’avez qu’à le regarder avec sa pelle, dans la boue, à côté d’un paysan dans son champ. C’est peut-être cette modestie qui en exaspère certains.
Nelson Mandela a été exceptionnel parce qu’il a vécu les pires des souffrances et il comprenait ce que les autres vivaient. C’est une exception. Les autres, de la poudre aux yeux! Pour bien paraître.
Mais je vous saurais gré de mentionner aussi ces présidents d’un très grand pays, le plus démocratique des plus démocratiques, donneur de leçons à ses temps perdus, qui exploitaient des êtres humains pour leur propre plaisir et richesse. Je parle des esclaves. Pourtant, ils appellent toujours cela de la démocratie. Et il paraît qu’ils ont même des « suprêmacistes » (tiens!) qui veulent retourner à l’ancien temps.
Il n’y a nulle part au monde où vous allez trouver la perfection. Ni au Burundi, ni ailleurs. Donc, vos titres de « Guide suprême et/ou éternel », vous pouvez les gardez dans vos têtes… ou les écrires pour vous déf[o]uler… si cela atténue un temps soi peu votre désarroi!… et votre impuissance à y changer quoi que ce soit!
Il est là, il est humain, avec ses qualités, et ses défauts… Et ce qui est le plus important de tout, c’est que le peuple le veut et le connaît tel qu’il est! Pas comme vous le décrivez!
Vu de l’occident rien n’est bon au Burundi et tout est sciemment déformé. Quand le parti au pouvoir nomme le Président « Guide permanent » RFI le transforme et le diffuse en « Guide éternel » Or permanent et éternel ne sont pas synonymes. Dans certaines organisations il existe des membres permanents, mais personne n’est éternel.
Ce n’est plus de l’information, c’est de la déformation de l’information.
Désolé de vous décevoir: permanent veut dire qui ne change pas; éternel: qui dure très longtemps. Vous pouvez y mettre les nuances que vous voulez, ça revient au même quand il s’agit d’une personne.
Une personne peut être membre permanent d’une institution et on ne peut jamais parler d’un membre éternel d’une institution. Car personne n’est éternelle. On ne peut jamais dire qu’il y a cinq membres éternels au Conseil de Sécurité de l’ONU. On dit cinq membres permanents. Ce n’est pas du tout la même chose. On cesse d’être membre permanent quand on meurt et quand cesse-t-on d’être membre éternel ? Le français est difficile à comprendre.
Je ne sais pas si les « secrétaires permanents » de partis existent encore. Je me rappelle qu’au temps du parti unique, « permanent » se traduisait par « ntayegayezwa ». Traduire imboneza yamaho comme « visionnaire » n’est pas correct. La traduction de « Yamaho » est bel et bien « éternel ».
On trouve dans la bible des passages qui parlent de la vie « éternelle » (ex. Jean 3: 16). En kirundi, ubuzima « budashira » (donc ubuzima « bwamaho »).
@Arsène
« Yamaho » peut aussi se traduire « Qui est toujours/souvent présent/là ». Toujours ne veut pas dire éternel. N’essayez pas de coller des étiquettes qui ne vous servent qu’à calomnier.
Les « Ntayegayezwa » était permanents jusqu’à ce qu’ils soient remplacés : une ambiguïté. Quand on nomme quelqu’un à un poste permanent, cela veut dire que sa nommination est non partisane et indépendante. Il ne peut pas être limogé ou changé lorsqu’il y a changement de gouvenement, de partis au pouvoir, ou de régime.
Je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un au CNDD-FDD qui ait voulu dire que Nkurunziza est éternel. Et c’est là que se trouve le bogue : dans la tête des gens qui en ont fait la traduction. On n’attendait pas mieux d’eux.
Quand il s’agit de diaboliser, l’imagination de certaines gens est très débordante.
« La vie éternelle est qu’ils te connaissent toi le Seul Vrai Dieu et celui que tu as envoyé Jésus Christ ». Jean 17:3
Cette vie éternelle part de l’éternité avant nous et va à l’éternité après nous et notre vie sur terre n’est qu’une virgule entre les deux éternités. C’est pendant cette virgule que nous pouvons être membre permanent.
Croyez au Seigneur et votre intelligence sera renouvelée.
Soyons indulgents envers la CNIDH car en vérité elle observe tout, elle voit tout, elle entend tout, elle connaît toute la gravité de la situation; mais elle ne peut pas tout dire face à un pouvoir qui ne tolère pas de contradiction. Une situation ambiguë qui s’applique à tout ce qui bouge à l’intérieur des frontières burundaises.
@harimbari
Pourquoi ce « D » de plus. Selon votre souhait, Commission Nationale des Droits de l’Hommes (CNDH) serait amplement suffisant. Le mot « Nationale » sous-entend déjà que la commission dépend du gouvernement.
Mais au-delà de dépendre uniquement du gouvernement comme son seul bailleur de fonds, elle doit dépendre aussi de la nation entière, c’est-à-dire de la façon dont elle s’acquitte de ses missions et dont elle traite les cas qui lui sont rapportés.
Tu peux garder ta raillerie pour toi, je n’en n’ai aucun besoin.
@ Gacece
Tu as raison Gacece. La commission a toujours ete depandante. Il faudrait alors qu’il change de nom pour etre appelee CNDDH, Commission Nationale Depandante des Droits de l’Homme. OBR prend la releve! Elle participerait de plein droit aux instances purement nationales.
Des institutions nationales, qui ne dépendent pas entièrement d’un budget de l’État, sont ou seront vouées au même sort.
Simplement parce qu’elles sont obligées de se plier aux conditions et aux intérêts de ceux qui les financent.
Si l’État veut une commission qui n’est pas exposée aux manipulations extérieures, un financement intégral, strictement national, c’est le passage obligé. Souhaitable ou non! Et cela vaut pour toute autre organisation étatique (cfr. CENI).
Sinon, ces organisations risquent de servir des intérêts qui vont à l’encontre de ceux de l’État.
Laissez le financement extérieur à la société civile, mais eux aussi doivent rendre des comptes sur les sources, les projets, la gestion, les quantités de ces financements.
À partir d’une certaine somme, il devrait être illégal de faire entre des montants non déclarés dans le pays.
Les declarations de la CNIDH sur les violations des Droits de l’Homme au Burundi n’ont jamais differe de celles du Gouvernement. Mr Baribonekeza a clairement choisi le camp. Pour lui, ne pas participer dans les instances internationales n’est pas un probleme, meme son patron s’en fiche. Courage Baribonekeza! l’OBR va financer tes activites meme si tu viens de rater une occasion en or. Quelle occasion? Ouvre les yeux pour voir. Tu as toujours besoin d »imboneza » malheuresement.