Samedi 23 novembre 2024

Politique

La Cnidh déclassée

12/03/2018 20
La Cnidh déclassée
Le président de la Cnidh fustige la rétrogradation de cette commission

Cette commission nationale indépendante des droits de l’Homme a été rétrogradée au statut B. Elle fustige une « décision injuste. » Méritée assure d’autres.

Un coup dur pour la Cnidh. Elle est dorénavant reléguée au statut B. Un statut peu reluisant. En clair, il perd son droit de participation plénière aux réseaux régionaux et internationaux. Fini également le droit de vote, de proposer des candidatures ainsi que le droit aux élections dans les instances internationales. Le robinet financier va également tomber en panne. La crédibilité remise en cause de la commission va faire fuir les partenaires. Au-delà de la commission, c’est tout le pays qui verra (une fois encore) son image écornée.

Des conséquences lourdes pour une commission sous la sellette depuis novembre 2016, accusée de manque d’indépendance. Selon le sous-comité des accréditations de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme, la Cnidh ne s’est pas prononcée de manière à promouvoir la protection des droits de l’Homme. Cela en réponse à des allégations crédibles à propos de violations flagrantes des droits de l’Homme commises par les autorités. « Ce silence dénote un manque d’indépendance. »

Décision basée sur les allégations

«Une décision injuste et non fondée, » déplore le président de la commission, Jean Baptiste Baribonekeza. Il affirme qu’un recours a été introduit contre cette décision. Sauf que visiblement, il n’a pas été pris en compte, puisque la rétrogradation a été statuée. Dans ce recours, la Cnidh fustigeait une décision basée sur les allégations, les on-dit et des informations de « seconde mai »relayées par certaines organisations. Elles ont un profil éminemment politique et poursuivent des intérêts indépendants du sort de la situation des droits de l’Homme dans le pays. « Elles n’ont pas à cœur l’intérêt des Burundais dans son ensemble. »

Des organisations des droits de l’Homme indexées par la Cnidh ont milité pour le déclassement de cette commission. Illustration, le rapport final et détaillé de la commission d’enquête de Fatsah Ouguergouz. Il n’avait pas été tendre vis-à-vis de la Cnidh. Indépendante à ses débuts, elle a petit à petit changé de cap. Selon le rapport, depuis avril 2015, la Cnidh a eu une propension à minimiser le nombre et la gravité de violations des droits de l’Homme commises au Burundi. Elle l’accusait également de manque de coopération.

Analyse / Victime d’un complot vraiment ?

Faire l’autruche. La Cnidh adopte la politique du tout va bien chez moi. Tout ce qui lui arrive est la faute aux autres. On a envie d’y croire. D’estimer que la Cnidh, tout comme Bujumbura d’ailleurs, est le souffre-douleur de la communauté internationale. On est peut-être friand des théories du complot. Vous savez, l’homme n’a jamais marché sur la lune, les extraterrestres partagent déjà notre quotidien sur terre, etc. Mais à un certain moment, on finit par se laisser rattraper par la réalité. Et là on s’interroge…il y a les faits. La commission a produit des rapports, des déclarations qui mettent au tapis les rapports des enquêteurs internationaux. Einub, la commission de Fatsah Ouguergouz, la FIDH, etc. Comme Bujumbura, la Cnidh a adopté le refrain de « rapport de ces organisations qui sont tendancieux, déséquilibrés. » De là, à qualifier cette commission de la Cnidh d’être à la solde du pouvoir en place, il n’y avait qu’un pas. Alors, le sous-comité a-t-il pris un raccourci pour affirmer le manque d’indépendance de cette commission ? En tout cas, la Cnidh jouissait à ses débuts de la plus haute estime, jugée aussi indépendante que d’autres commissions nationales des pays dits des droits de l’Homme. Et après la crise de 2015, elle ne bénéficie plus de sa crédibilité d’antan. Son prestige, parti en fumée. Accusée de complicité de Bujumbura, la Cnidh doit redorer son blason. Cette rétrogradation est une victoire des organisations des droits de l’Homme qui livraient bataille, par exemple sur les chiffres de victimes contraires aux décomptes de la Cnidh. Celle-ci peut au moins aller pleurer sa régression dans les bras de Bujumbura, lui-même victime de toute cette « machine à complot » international.

Forum des lecteurs d'Iwacu

20 réactions
  1. Gacece philosophe

    Est-ce-qu’il y a un statut « C »?

    • Gacece

      @Gacece philosophe
      Soit assuré que s’il n’existe pas, il vont en créer un, spécialement pour la CNIDH! Ils iraient même à créer un niveau « Z » pour ça!

  2. SENYAMWIZA Jean Claude

    La CNIDH est une véritable caisse de résonnance du parti au pouvoir. Chaque fois que j’ai entendu ce BARIBONEKEZA parler à la radio, je me suis toujours demandé s’il vivait au Burundi où nous vivons tous oU s’il habitait sur une autre planète comme mars par exemple. Parfois il se montre plus catholique que le Pape. J’espère que le jour J, le moment venu, quand la justice nationale ou internationale se remettra à fonctionner que ce Monsieur sera convoqué pour comparaître comme témoin afin expliquer un peu aux juges d’où est-ce qu’il tirait ses propos et ses rapports complaisants dans un pays que près de 5% de la population ont fui pour des raisons d’exactions de toutes sortes perpetrées essentiellement par la milice Imbonerakure dont seul le pouvoir a le contrôle.

  3. Rurihose

    Notre président pasteur a reçu un autre grade « Eternel ou Permanent c’est selon.
    Qui se souvient des titres ronflants de (…) censurés ?

    • roger crettol

      Un palmarès incomplet

      Il y a eu dans le passé des guides dont on se souvient encore. Sans aller chercher trop loin, je peux nommer entre autres :

      – der Führer, Adolf Hitler,
      – el Caudillo, Francisco Franco,
      – (le) Conducâtor Nicolae Ceausescu,

      Chacun de ces augustes « guides » a mené son peuple où il l’a voulu, et a connu une fin digne de ses oeuvres.

      Parmi les autres dirigeants dont nous chérissons la mémoire, célébrons aussi
      – Joseph Vissarionovich Stalin
      – Fulgencio Batista
      – Fidel Castro
      – Michel Micombero
      – János Kádár
      – Gustáv Husák
      – Leonid Brejnev
      – Lyndon B Johnson
      – Augusto Pinochet
      – Idi Amin Dada
      – Mobutu Sese Seko
      – Wojciech Witold Jaruzelski
      – Robert Mugabe
      et la liste, sans être complètement arbitraire, n’est pas exhaustive.
      Chacun de ces diregeants s’est employé à mettre ou remettre de l’ordre – selon ses convictions – dans son pays ou dans des pays sous influence, pour le plus grand bonheur des populations remises en ordre par l’éminent bienfaiteur.

      Mention spéciale pour Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman qui ont montré au peuple japonais (à coup de bombes atomiques) l’estime qu’ils avaient pour lui.

      • Gacece

        @roger crettol
        Vous avez oublié Napoléon Bonaparte, le Cardinal de Richelieu, les papes du Moyen-Âge jusqu’à nos jours, les rois et les Empereurs Européens de la Renaissance et des temps modernes.. à nos jours!… Bref… vous avez oublié tous les dirigeants d’avant la Deuxième Guerre Mondiale et ceux du temps de la colonisation de l’Afrique, qui ont été les maîtres à penser de ceux que tout le monde accuse d’être dictateurs. Que dire de César, d’Alexandre Le Grand, de Genghis Khan,…

        Citez-nous des exemples de ces illustres personnalités qui ont été de bons exemples s’il vous plaît!

        • roger crettol

          @ Gacece
          Mais … son Excellence et Guide Suprême et Éternel, le Surpopulaire Pierre Nkurunziza, le plus parfait des bons exemples, voyons !
          ———————–
          Pour des exemples moins entachés, on peut citer Nelson Mandela, Vaclav Havel, Benoît XVI (pour le courage de démissioner) et les dirigeants des pays nordiques, que leur position ne place pas en face de choix douloureux. Je citerai encore Olof Palme lié pour moi à une politique d’accueil des migrants.
          ———————–
          J’avais oublié Duvallier, Trujillo, les dictateurs grecs et argentins, Mao-Tsé-Tung, les dirigeants israéliens pour leur mépris des Palestiniens, et oui, tous les colonisateurs rapaces et méprisants, salutations discrètes au roi Léopold de Belgique et du Congo.
          ————————
          Parodiant les avertissements anti-tabac, on peut dire « le pouvoir nuit gravement à votre intégrité » … surtout s’il vous est monté à la tête.
          Au Sénégal, une certaine sagesse prévaut encore. Chacun choisit ses modèles; Pierre Nkurunziza a fait son choix.

          • Znk

            @roger crettol
            Une fois n’est pas coutume, je suis (presque) d’accord avec votre énumération. En ce qui concerne l’addiction, le pouvoir n’a rien à envier à la cocaïne. Et je crois que très peu de dirigeants peuvent y échapper.

          • Gacece

            @roger crettol
            Il ne fallait pas aller chercher aussi loin. Mais un dictateur qui laisse sa place à un autre, cela ne veut rien dire! Le problème est toujours là.
            À part vous qui voulez l’affubler de ces superlatifs, Nkurunziza ne se considère nullement comme un être au-dessus des autres. Vous n’avez qu’à le regarder avec sa pelle, dans la boue, à côté d’un paysan dans son champ. C’est peut-être cette modestie qui en exaspère certains.

            Nelson Mandela a été exceptionnel parce qu’il a vécu les pires des souffrances et il comprenait ce que les autres vivaient. C’est une exception. Les autres, de la poudre aux yeux! Pour bien paraître.

            Mais je vous saurais gré de mentionner aussi ces présidents d’un très grand pays, le plus démocratique des plus démocratiques, donneur de leçons à ses temps perdus, qui exploitaient des êtres humains pour leur propre plaisir et richesse. Je parle des esclaves. Pourtant, ils appellent toujours cela de la démocratie. Et il paraît qu’ils ont même des « suprêmacistes » (tiens!) qui veulent retourner à l’ancien temps.

            Il n’y a nulle part au monde où vous allez trouver la perfection. Ni au Burundi, ni ailleurs. Donc, vos titres de « Guide suprême et/ou éternel », vous pouvez les gardez dans vos têtes… ou les écrires pour vous déf[o]uler… si cela atténue un temps soi peu votre désarroi!… et votre impuissance à y changer quoi que ce soit!

            Il est là, il est humain, avec ses qualités, et ses défauts… Et ce qui est le plus important de tout, c’est que le peuple le veut et le connaît tel qu’il est! Pas comme vous le décrivez!

  4. Ntahitangiye"

    Vu de l’occident rien n’est bon au Burundi et tout est sciemment déformé. Quand le parti au pouvoir nomme le Président « Guide permanent » RFI le transforme et le diffuse en « Guide éternel » Or permanent et éternel ne sont pas synonymes. Dans certaines organisations il existe des membres permanents, mais personne n’est éternel.
    Ce n’est plus de l’information, c’est de la déformation de l’information.

    • Jereve

      Désolé de vous décevoir: permanent veut dire qui ne change pas; éternel: qui dure très longtemps. Vous pouvez y mettre les nuances que vous voulez, ça revient au même quand il s’agit d’une personne.

      • Ntahitangiye"

        Une personne peut être membre permanent d’une institution et on ne peut jamais parler d’un membre éternel d’une institution. Car personne n’est éternelle. On ne peut jamais dire qu’il y a cinq membres éternels au Conseil de Sécurité de l’ONU. On dit cinq membres permanents. Ce n’est pas du tout la même chose. On cesse d’être membre permanent quand on meurt et quand cesse-t-on d’être membre éternel ? Le français est difficile à comprendre.

        • Arsène

          Je ne sais pas si les « secrétaires permanents » de partis existent encore. Je me rappelle qu’au temps du parti unique, « permanent » se traduisait par « ntayegayezwa ». Traduire imboneza yamaho comme « visionnaire » n’est pas correct. La traduction de « Yamaho » est bel et bien « éternel ».
          On trouve dans la bible des passages qui parlent de la vie « éternelle » (ex. Jean 3: 16). En kirundi, ubuzima « budashira » (donc ubuzima « bwamaho »).

          • Gacece

            @Arsène
            « Yamaho » peut aussi se traduire « Qui est toujours/souvent présent/là ». Toujours ne veut pas dire éternel. N’essayez pas de coller des étiquettes qui ne vous servent qu’à calomnier.

            Les « Ntayegayezwa » était permanents jusqu’à ce qu’ils soient remplacés : une ambiguïté. Quand on nomme quelqu’un à un poste permanent, cela veut dire que sa nommination est non partisane et indépendante. Il ne peut pas être limogé ou changé lorsqu’il y a changement de gouvenement, de partis au pouvoir, ou de régime.

            Je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un au CNDD-FDD qui ait voulu dire que Nkurunziza est éternel. Et c’est là que se trouve le bogue : dans la tête des gens qui en ont fait la traduction. On n’attendait pas mieux d’eux.

            Quand il s’agit de diaboliser, l’imagination de certaines gens est très débordante.

          • Ntahitangiye"

            « La vie éternelle est qu’ils te connaissent toi le Seul Vrai Dieu et celui que tu as envoyé Jésus Christ ». Jean 17:3
            Cette vie éternelle part de l’éternité avant nous et va à l’éternité après nous et notre vie sur terre n’est qu’une virgule entre les deux éternités. C’est pendant cette virgule que nous pouvons être membre permanent.
            Croyez au Seigneur et votre intelligence sera renouvelée.

  5. Jereve

    Soyons indulgents envers la CNIDH car en vérité elle observe tout, elle voit tout, elle entend tout, elle connaît toute la gravité de la situation; mais elle ne peut pas tout dire face à un pouvoir qui ne tolère pas de contradiction. Une situation ambiguë qui s’applique à tout ce qui bouge à l’intérieur des frontières burundaises.

  6. Gacece

    @harimbari
    Pourquoi ce « D » de plus. Selon votre souhait, Commission Nationale des Droits de l’Hommes (CNDH) serait amplement suffisant. Le mot « Nationale » sous-entend déjà que la commission dépend du gouvernement.

    Mais au-delà de dépendre uniquement du gouvernement comme son seul bailleur de fonds, elle doit dépendre aussi de la nation entière, c’est-à-dire de la façon dont elle s’acquitte de ses missions et dont elle traite les cas qui lui sont rapportés.

    Tu peux garder ta raillerie pour toi, je n’en n’ai aucun besoin.

  7. harimbari

    @ Gacece

    Tu as raison Gacece. La commission a toujours ete depandante. Il faudrait alors qu’il change de nom pour etre appelee CNDDH, Commission Nationale Depandante des Droits de l’Homme. OBR prend la releve! Elle participerait de plein droit aux instances purement nationales.

  8. Gacece

    Des institutions nationales, qui ne dépendent pas entièrement d’un budget de l’État, sont ou seront vouées au même sort.

    Simplement parce qu’elles sont obligées de se plier aux conditions et aux intérêts de ceux qui les financent.

    Si l’État veut une commission qui n’est pas exposée aux manipulations extérieures, un financement intégral, strictement national, c’est le passage obligé. Souhaitable ou non! Et cela vaut pour toute autre organisation étatique (cfr. CENI).

    Sinon, ces organisations risquent de servir des intérêts qui vont à l’encontre de ceux de l’État.

    Laissez le financement extérieur à la société civile, mais eux aussi doivent rendre des comptes sur les sources, les projets, la gestion, les quantités de ces financements.

    À partir d’une certaine somme, il devrait être illégal de faire entre des montants non déclarés dans le pays.

  9. harimbari

    Les declarations de la CNIDH sur les violations des Droits de l’Homme au Burundi n’ont jamais differe de celles du Gouvernement. Mr Baribonekeza a clairement choisi le camp. Pour lui, ne pas participer dans les instances internationales n’est pas un probleme, meme son patron s’en fiche. Courage Baribonekeza! l’OBR va financer tes activites meme si tu viens de rater une occasion en or. Quelle occasion? Ouvre les yeux pour voir. Tu as toujours besoin d »imboneza » malheuresement.

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Réactions

Martin Nivyabandi : « Victime parce qu’elle ne verse pas dans la diffamation » Le ministre des droits de l’Homme s’inscrit en faux contre les allégations du sous-comité. « La Cnidh ne reçoit aucune injonction de la part du gouvernement. » Selon Martin Nivyabandi, la commission est juste incriminée pour n’avoir pas cautionné ‘les propos fallacieux’ des organisations et commissions internationales. Selon le ministre, la commission est victime du fait qu’elle ne verse pas dans la diffamation et le mensonge. « Il faut à un certain moment que les organisations internationales arrêtent de ne pas prêter aux organisations nationales africaines du crédit au travail qu’elles font. » Pierre Claver Mbonimpa : « La Commission a failli à sa mission » Cet activiste des droits de l’Homme estime que la Cnidh est censée être reléguée au statut C, s’il fonctionnait. « On se demande s’il observe la même chose que nous. » Pour Pierre Claver Mbonimpa, contester les rapports produits par les organisations des droits de l’Homme, comme le fait la commission, ce n’est pas suffisant. Selon lui, il faut le prouver. « Quand il est relevé que 504 personnes ont été assassinées en 2017, il faut qu’elle nous contredise en montrant au moins une personne vivante et crier au mensonge.» Il parle d’une commission à la solde du pouvoir qui a failli à sa mission. Jérémie Minani : « Sanction hautement méritée » Selon cet opposant en exil, la Cnidh a reçu une sanction hautement méritée. D’abord pour son manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir en place. Ils ont réussi à faire de cette organisation un véritable instrument du régime incapable de produire des rapports véridiques. Ensuite pour la volonté délibérée de l’actuelle équipe, de dissimuler les violations graves des droits de l’homme commises au Burundi depuis 2015, dont des crimes de droit international, « qui sont pourtant bien documentés par les organisations indépendantes crédibles, les Nations-Unies et la Cour pénale internationale. » Pierre Claver Kazihise : «Punie de n’avoir pas soutenu de faux rapports » Selon le représentant légal de la Société Civile Citoyenne (SOCIC), la Cnidh vient d’être punie de n’avoir pas soutenu ‘de faux rapports des commissions comme celle de Fatsah Ouguergouz. « C’est bien dommage. » Pierre Claver Kazihise assure que la Cnidh a pour mission d’observer les violations des droits de l’Homme et de produire un rapport y relatif. « Elle doit vérifier la véracité des faits et non se baser sur des allégations comme le veulent les organisations étrangères. » Et de conclure : « La Cnidh ne doit pas se laisser dicter sa conduite : c’est ça qu’on appelle indépendance.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

20 réactions
  1. Gacece philosophe

    Est-ce-qu’il y a un statut « C »?

    • Gacece

      @Gacece philosophe
      Soit assuré que s’il n’existe pas, il vont en créer un, spécialement pour la CNIDH! Ils iraient même à créer un niveau « Z » pour ça!

  2. SENYAMWIZA Jean Claude

    La CNIDH est une véritable caisse de résonnance du parti au pouvoir. Chaque fois que j’ai entendu ce BARIBONEKEZA parler à la radio, je me suis toujours demandé s’il vivait au Burundi où nous vivons tous oU s’il habitait sur une autre planète comme mars par exemple. Parfois il se montre plus catholique que le Pape. J’espère que le jour J, le moment venu, quand la justice nationale ou internationale se remettra à fonctionner que ce Monsieur sera convoqué pour comparaître comme témoin afin expliquer un peu aux juges d’où est-ce qu’il tirait ses propos et ses rapports complaisants dans un pays que près de 5% de la population ont fui pour des raisons d’exactions de toutes sortes perpetrées essentiellement par la milice Imbonerakure dont seul le pouvoir a le contrôle.

  3. Rurihose

    Notre président pasteur a reçu un autre grade « Eternel ou Permanent c’est selon.
    Qui se souvient des titres ronflants de (…) censurés ?

    • roger crettol

      Un palmarès incomplet

      Il y a eu dans le passé des guides dont on se souvient encore. Sans aller chercher trop loin, je peux nommer entre autres :

      – der Führer, Adolf Hitler,
      – el Caudillo, Francisco Franco,
      – (le) Conducâtor Nicolae Ceausescu,

      Chacun de ces augustes « guides » a mené son peuple où il l’a voulu, et a connu une fin digne de ses oeuvres.

      Parmi les autres dirigeants dont nous chérissons la mémoire, célébrons aussi
      – Joseph Vissarionovich Stalin
      – Fulgencio Batista
      – Fidel Castro
      – Michel Micombero
      – János Kádár
      – Gustáv Husák
      – Leonid Brejnev
      – Lyndon B Johnson
      – Augusto Pinochet
      – Idi Amin Dada
      – Mobutu Sese Seko
      – Wojciech Witold Jaruzelski
      – Robert Mugabe
      et la liste, sans être complètement arbitraire, n’est pas exhaustive.
      Chacun de ces diregeants s’est employé à mettre ou remettre de l’ordre – selon ses convictions – dans son pays ou dans des pays sous influence, pour le plus grand bonheur des populations remises en ordre par l’éminent bienfaiteur.

      Mention spéciale pour Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman qui ont montré au peuple japonais (à coup de bombes atomiques) l’estime qu’ils avaient pour lui.

      • Gacece

        @roger crettol
        Vous avez oublié Napoléon Bonaparte, le Cardinal de Richelieu, les papes du Moyen-Âge jusqu’à nos jours, les rois et les Empereurs Européens de la Renaissance et des temps modernes.. à nos jours!… Bref… vous avez oublié tous les dirigeants d’avant la Deuxième Guerre Mondiale et ceux du temps de la colonisation de l’Afrique, qui ont été les maîtres à penser de ceux que tout le monde accuse d’être dictateurs. Que dire de César, d’Alexandre Le Grand, de Genghis Khan,…

        Citez-nous des exemples de ces illustres personnalités qui ont été de bons exemples s’il vous plaît!

        • roger crettol

          @ Gacece
          Mais … son Excellence et Guide Suprême et Éternel, le Surpopulaire Pierre Nkurunziza, le plus parfait des bons exemples, voyons !
          ———————–
          Pour des exemples moins entachés, on peut citer Nelson Mandela, Vaclav Havel, Benoît XVI (pour le courage de démissioner) et les dirigeants des pays nordiques, que leur position ne place pas en face de choix douloureux. Je citerai encore Olof Palme lié pour moi à une politique d’accueil des migrants.
          ———————–
          J’avais oublié Duvallier, Trujillo, les dictateurs grecs et argentins, Mao-Tsé-Tung, les dirigeants israéliens pour leur mépris des Palestiniens, et oui, tous les colonisateurs rapaces et méprisants, salutations discrètes au roi Léopold de Belgique et du Congo.
          ————————
          Parodiant les avertissements anti-tabac, on peut dire « le pouvoir nuit gravement à votre intégrité » … surtout s’il vous est monté à la tête.
          Au Sénégal, une certaine sagesse prévaut encore. Chacun choisit ses modèles; Pierre Nkurunziza a fait son choix.

          • Znk

            @roger crettol
            Une fois n’est pas coutume, je suis (presque) d’accord avec votre énumération. En ce qui concerne l’addiction, le pouvoir n’a rien à envier à la cocaïne. Et je crois que très peu de dirigeants peuvent y échapper.

          • Gacece

            @roger crettol
            Il ne fallait pas aller chercher aussi loin. Mais un dictateur qui laisse sa place à un autre, cela ne veut rien dire! Le problème est toujours là.
            À part vous qui voulez l’affubler de ces superlatifs, Nkurunziza ne se considère nullement comme un être au-dessus des autres. Vous n’avez qu’à le regarder avec sa pelle, dans la boue, à côté d’un paysan dans son champ. C’est peut-être cette modestie qui en exaspère certains.

            Nelson Mandela a été exceptionnel parce qu’il a vécu les pires des souffrances et il comprenait ce que les autres vivaient. C’est une exception. Les autres, de la poudre aux yeux! Pour bien paraître.

            Mais je vous saurais gré de mentionner aussi ces présidents d’un très grand pays, le plus démocratique des plus démocratiques, donneur de leçons à ses temps perdus, qui exploitaient des êtres humains pour leur propre plaisir et richesse. Je parle des esclaves. Pourtant, ils appellent toujours cela de la démocratie. Et il paraît qu’ils ont même des « suprêmacistes » (tiens!) qui veulent retourner à l’ancien temps.

            Il n’y a nulle part au monde où vous allez trouver la perfection. Ni au Burundi, ni ailleurs. Donc, vos titres de « Guide suprême et/ou éternel », vous pouvez les gardez dans vos têtes… ou les écrires pour vous déf[o]uler… si cela atténue un temps soi peu votre désarroi!… et votre impuissance à y changer quoi que ce soit!

            Il est là, il est humain, avec ses qualités, et ses défauts… Et ce qui est le plus important de tout, c’est que le peuple le veut et le connaît tel qu’il est! Pas comme vous le décrivez!

  4. Ntahitangiye"

    Vu de l’occident rien n’est bon au Burundi et tout est sciemment déformé. Quand le parti au pouvoir nomme le Président « Guide permanent » RFI le transforme et le diffuse en « Guide éternel » Or permanent et éternel ne sont pas synonymes. Dans certaines organisations il existe des membres permanents, mais personne n’est éternel.
    Ce n’est plus de l’information, c’est de la déformation de l’information.

    • Jereve

      Désolé de vous décevoir: permanent veut dire qui ne change pas; éternel: qui dure très longtemps. Vous pouvez y mettre les nuances que vous voulez, ça revient au même quand il s’agit d’une personne.

      • Ntahitangiye"

        Une personne peut être membre permanent d’une institution et on ne peut jamais parler d’un membre éternel d’une institution. Car personne n’est éternelle. On ne peut jamais dire qu’il y a cinq membres éternels au Conseil de Sécurité de l’ONU. On dit cinq membres permanents. Ce n’est pas du tout la même chose. On cesse d’être membre permanent quand on meurt et quand cesse-t-on d’être membre éternel ? Le français est difficile à comprendre.

        • Arsène

          Je ne sais pas si les « secrétaires permanents » de partis existent encore. Je me rappelle qu’au temps du parti unique, « permanent » se traduisait par « ntayegayezwa ». Traduire imboneza yamaho comme « visionnaire » n’est pas correct. La traduction de « Yamaho » est bel et bien « éternel ».
          On trouve dans la bible des passages qui parlent de la vie « éternelle » (ex. Jean 3: 16). En kirundi, ubuzima « budashira » (donc ubuzima « bwamaho »).

          • Gacece

            @Arsène
            « Yamaho » peut aussi se traduire « Qui est toujours/souvent présent/là ». Toujours ne veut pas dire éternel. N’essayez pas de coller des étiquettes qui ne vous servent qu’à calomnier.

            Les « Ntayegayezwa » était permanents jusqu’à ce qu’ils soient remplacés : une ambiguïté. Quand on nomme quelqu’un à un poste permanent, cela veut dire que sa nommination est non partisane et indépendante. Il ne peut pas être limogé ou changé lorsqu’il y a changement de gouvenement, de partis au pouvoir, ou de régime.

            Je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un au CNDD-FDD qui ait voulu dire que Nkurunziza est éternel. Et c’est là que se trouve le bogue : dans la tête des gens qui en ont fait la traduction. On n’attendait pas mieux d’eux.

            Quand il s’agit de diaboliser, l’imagination de certaines gens est très débordante.

          • Ntahitangiye"

            « La vie éternelle est qu’ils te connaissent toi le Seul Vrai Dieu et celui que tu as envoyé Jésus Christ ». Jean 17:3
            Cette vie éternelle part de l’éternité avant nous et va à l’éternité après nous et notre vie sur terre n’est qu’une virgule entre les deux éternités. C’est pendant cette virgule que nous pouvons être membre permanent.
            Croyez au Seigneur et votre intelligence sera renouvelée.

  5. Jereve

    Soyons indulgents envers la CNIDH car en vérité elle observe tout, elle voit tout, elle entend tout, elle connaît toute la gravité de la situation; mais elle ne peut pas tout dire face à un pouvoir qui ne tolère pas de contradiction. Une situation ambiguë qui s’applique à tout ce qui bouge à l’intérieur des frontières burundaises.

  6. Gacece

    @harimbari
    Pourquoi ce « D » de plus. Selon votre souhait, Commission Nationale des Droits de l’Hommes (CNDH) serait amplement suffisant. Le mot « Nationale » sous-entend déjà que la commission dépend du gouvernement.

    Mais au-delà de dépendre uniquement du gouvernement comme son seul bailleur de fonds, elle doit dépendre aussi de la nation entière, c’est-à-dire de la façon dont elle s’acquitte de ses missions et dont elle traite les cas qui lui sont rapportés.

    Tu peux garder ta raillerie pour toi, je n’en n’ai aucun besoin.

  7. harimbari

    @ Gacece

    Tu as raison Gacece. La commission a toujours ete depandante. Il faudrait alors qu’il change de nom pour etre appelee CNDDH, Commission Nationale Depandante des Droits de l’Homme. OBR prend la releve! Elle participerait de plein droit aux instances purement nationales.

  8. Gacece

    Des institutions nationales, qui ne dépendent pas entièrement d’un budget de l’État, sont ou seront vouées au même sort.

    Simplement parce qu’elles sont obligées de se plier aux conditions et aux intérêts de ceux qui les financent.

    Si l’État veut une commission qui n’est pas exposée aux manipulations extérieures, un financement intégral, strictement national, c’est le passage obligé. Souhaitable ou non! Et cela vaut pour toute autre organisation étatique (cfr. CENI).

    Sinon, ces organisations risquent de servir des intérêts qui vont à l’encontre de ceux de l’État.

    Laissez le financement extérieur à la société civile, mais eux aussi doivent rendre des comptes sur les sources, les projets, la gestion, les quantités de ces financements.

    À partir d’une certaine somme, il devrait être illégal de faire entre des montants non déclarés dans le pays.

  9. harimbari

    Les declarations de la CNIDH sur les violations des Droits de l’Homme au Burundi n’ont jamais differe de celles du Gouvernement. Mr Baribonekeza a clairement choisi le camp. Pour lui, ne pas participer dans les instances internationales n’est pas un probleme, meme son patron s’en fiche. Courage Baribonekeza! l’OBR va financer tes activites meme si tu viens de rater une occasion en or. Quelle occasion? Ouvre les yeux pour voir. Tu as toujours besoin d »imboneza » malheuresement.

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