Mercredi 06 novembre 2024

Politique

La CNDI entre dialogue national et inclusif

04/11/2015 11

Le gouvernement du Burundi a mis en place une Commission nationale pour le dialogue interburundais. Mais le rôle de celle-ci n’est pas clair face aux demandes de la communauté internationale.

Les 15 membres de la CNDI avec le président de la République après leur prestation de serment le 26 octobre 2015 à Gitega
Les 15 membres de la CNDI avec le président de la République après leur prestation de serment le 26 octobre 2015 à Gitega

Dans un communiqué du 17 octobre 2015, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine a demandé au gouvernement burundais de reprendre le dialogue avec l’opposition à Kampala ou à Addis-Abeba pour qu’il soit le plus inclusif possible. Une position saluée par l’Union Européenne, les Etats-Unis et, très récemment, les Nations Unies en ont pris note.

Pour y répondre, Bujumbura nomme une commission nationale pour un dialogue interburundais interne, la CNDI, avec un mandat 6 mois renouvelable. Un dialogue excluant l’opposition, qualifiée de putschiste, et dont les principaux leaders sont sous un mandat d’arrêt de la justice burundaise. Pour le gouvernement burundais, il s’agit d’un « dialogue national » qui doit se tenir entre les Burundais et sans médiation internationale. Un dialogue qui se pencherait sur diverses questions posées par la crise électorale des mois passés, comme les voies et moyens d’assainir le climat socio-politique et sécuritaire national.

Outre la position du gouvernement, celle du parti présidentiel, le Cndd-Fdd, ne laisse pas de doute quant à l’issue de ce dialogue voulu par l’UA. « Le parti Cndd-Fdd a été désagréablement surpris d’entendre de la part de la Commission Paix et Sécurité de l’Union Africaine intimer l’ordre au peuple burundais, en l’agressant encore une fois, de renoncer à sa souveraineté et d’oublier les résultats des élections de 2015 pour aller de force dialoguer avec des putschistes à Kampala en Ouganda. » Cette indignation du parti au pouvoir au Burundi va si loin qu’il a demandé au Secrétaire General des Nations Unies de « ne pas céder aux sollicitations malicieuses de la commission de paix et de sécurité de l’UA car trop injustes et de nature à détruire le pays, ce qui risquerait de déstabiliser toute la sous-région voire même la région de l’Afrique centrale toute entière. »

Un dialogue sans CNDI ?

Cependant, le Conseil de Sécurité des Nations Unies, tout en prenant note de la création de la CNDI, souligne l’importance des efforts de la médiation menée par le président Yoweri Museveni de l’Ouganda au nom de l’EAC, et approuvée par l’UA. Dans une déclaration de ce 28 octobre 2015, ce conseil souligne également l’importance de la convocation d’un dialogue interburundais en coordination avec le gouvernement du Burundi, et tous les acteurs concernés et pacifiques, à la fois ceux qui sont au Burundi et à l’extérieur du pays.

La question aujourd’hui est de savoir quel sera réellement le rôle de la CNDI dans ce dialogue. S’il est tel que le souhaite Bujumbura, cette commission sera aux premières loges, et pilotera effectivement le dialogue selon, à n’en pas douter, la volonté du pouvoir. Et, dans ce cas, le gouvernement du Buruni aura opté de se mettre à dos l’UA et le reste de la communauté internationale qui la soutient. Un tel scenario est difficilement envisageable, du moins pour un régime responsable.

Dans le cas où ce dialogue serait inclusif, avec la participation des opposants à l’extérieur du pays, la pave de la CNDI serait floue. Puisque, un tel dialogue se tiendrait en dehors du Burundi, pour la sécurité des opposants. Le gouvernement ougandais propose Kampala. Dans ce cas, la CNDI ferait-elle partie de la délégation gouvernementale, ou aiderait-elle la médiation à organiser ce dialogue ?

Dans tous les cas, tant que la CNDI incarne un dialogue qui, pour la communauté internationale, ne constitue pas la bonne solution pour impulser des négociations véritables avec l’opposition, elle n’aura aucune crédibilité à ses yeux. Ce n’est donc pas le fait accompli de la CNDI qui la légitime aux yeux de cette communauté.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Nshinyabigoye Pierre

    Abo bantu simbona ikibatwenza. Peut-etre que l’insouciance ferait rire! Ou c’est la demence?

  2. Verite Guess

    Kuberiki comments zacu muzifuta?

    • Vuvuzela

      Niho bakibuza iziwawe gusohoka? Nukubumva muga. Bakorera ahagoye.

  3. Ngaza

    Cette commission est plutot composee par des personnes qui sont tres peu connues du public, sans histoire connue et peut-etre peu experimentees et donc non capables! Qu’est -ce qu’ils ont deja realise? Quels sont leur age et leurs experiences repectives? Des garcons de course comme certains membres de la fameuse cour constitutionelle???? N’est-il pas question ici d’exploiter ceux qui sont a la recherche d’emplois plutot, car presque tous sont des jeunes alors que nous savons le cas de la jeunesse burundaise. Sont-ils capables de travailler librement? Avec la menace des Imbonerakure, est-ce le moment opportun pour ce dialogue interne? Vous, serez-vous libres de contribuer quelque chose « qui facherait »?

  4. Éclairez ma lanterne.
    Combien touchent ils par mois?
    Kari akabazo umugani wa Sarufuku!!!!!!!!!!!!!!!!

  5. Jereve

    Ne trouvez-vous pas que cette commission ferait mieux de s’appeler Commission nationale pour le monologue interburundais?

    • Bakari

      @Jereve
      « Ne trouvez-vous pas que cette commission ferait mieux de s’appeler Commission nationale pour le monologue interburundais? »
      Cela me rappelle quelqu’un qui a cartonné avec sa pièce de théâtre intitulé « Le monologue du vagin »! Une vrai féministe! (Tant pis pour les gens à fausse pudeur!)

  6. Yves

    Enième supercherie du clan Nkurunziza. Mais à force de faire sembler de négocier et de dialoguer, ils ne trompent plus personne.

  7. hotora

    la CNDI est une fomentation de l’illégitime gouvernement de Bujumbura pour jeter la poudre aux yeux de la communauté internationale qu’il est en train de revenir à la raison! Mais au type malin, malin et demi! Il n’y parviendra pas.

    • Kimaranyi Gloriose

      Il faut même analyser la composition de cette commission des gens qui ne rassurent que Nkurunziza et sa clique. Un Pseudo Monseigneur qui n’arrive pas à réconcilier son Église , un Curé qui tue pour un vol de tripsacum pour ne citer que ceux là

      • Bigirimana Pierre Celestin

        @ Kimaranyi, vous oubliez un candidat aux presidentielles incapable de bien faire des consultances lui confiees par des clients, car tenez – vous bien avant avant de seduire l’UPRONA , aile dame Nibigira Concilie, Gerard Niyungeko car il s’agit de lui, il n’etait rien d’autre qu’un consultant de seconde classe. Le pauvre, il s’est laisse utilise en esperant le poste du 1er Vice President de la Republique et le voila termine membre d’une commission dont la legitimite est reconnue uniquement par un gouvernement illegal et illegitime. Inzara irahera, igihemu kibi ntigihera…. Urwo ruririmbo ndaruheruka kera cane, ariko uwuzubona azorumpere Gerard Nduwayo.

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