La complexité du chômage des jeunes rend difficile l’atteinte d’une paix durable dans la Région des Grands Lacs.Cela a été signalé lors de l’ouverture d’une première réunion du Comité de pilotage d’une étude sur la jeunesse et la reconstruction post-conflit dans la Région des Grands Lacs ce jeudi le 8 août 2019. L’étude s’inscrit dans la mise en œuvre du projet d’appui à la réinsertion socio-économique des jeunes et femmes initié par la CIRGL avec l’appui de la Banque Africaine de Développement.
Parek Maduot, Directeur du Programme « Développement Economique et Intégration régionale » au sein de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) fait savoir que son organisation reconnaît que les effets des conflits violents et des dynamiques sociales, politiques et économiques asymétriques varient entre les hommes,les femmes et les jeunes de divers groupes d’âges. Pour lui, cela s’explique par des violations des droits de l’homme, des déplacements de populations et des crises liées aux réfugiés.
M. Maduot fait savoir que le pacte de la CIRGL prend en considération le rôle central de la jeunesse dans les états fragiles et touchés par les conflits dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.
« En RDC, au Burundi et en République Centrafricaine, la complexité du chômage des jeunes rend difficile l’atteinte d’une paix durable », dit-il.
Le taux élevé du chômage chez les jeunes adultes est une question cruciale qui exige une analyse plus approfondie de la mesure dans laquelle le phénomène des jeunes déconnectés accroît le risque d’une multitude d’effets néfastes à savoir la pauvreté, le comportement criminel et la toxicomanie au sein des jeunes adultes, ajoute-t-il.
Selon ce cadre de la CIRGL, le projet d’appui à la réinsertion socio-économique des jeunes et femmes dans ces pays ci-haut cités examine la façon dont les stratégies d’emploi ciblées pourraient stimuler les compétences et la création d’emploi et susciter, de manière transversale, la participation des différents acteurs dans les domaines d’emploi, la formation, le développement économique et le bien être familial.
Un projet visant l’engagement des jeunes…
Le Directeur du Programme « Développement Economique et Intégration Régionale » au sein de la CIRGL explique que la mise en œuvre de ce projet créera un cadre fédérateur pour l’engagement des jeunes dans la reconstruction post conflits pour les prochaines années.
Il ajoute que la caractéristique particulière de cette étude est qu’elle décrit les moyens de subsistance, la sexospécificité et les stratégies du secteur privé pour les jeunes.
Il signale également que l’étude analyse la synergie entre les interventions sectorielles spécifiques et multisectorielles dans le but d’accroître l’accès à des moyens de subsistance durables pour les jeunes ciblés à travers la facilitation des formations aux compétences techniques et aptitudes personnelles requises sur le marché du travail.
« Cette étude identifie aussi des systèmes d’emploi et de développement des compétences afin d’adopter des pratiques de haute performance qui créent une innovation progressive au sein des économies locales, » fait-il savoir.
Et de conclure : « L’intégration de mécanismes de politiques adaptatives cherchant à stimuler la création d’emploi par le biais de l’appui au développement des micro, petites et moyennes entreprises et des partenariats avec des intervenants tels que les acteurs du secteur privé est aussi l’objectif de cette étude.»
Pascal Firmin Ndimira, Consultant international Chef de mission du consortium ADA & AGV qui est en train de mener cette étude fait savoir que cette dernière met en avant un cadre propice au développement en mettant en place des stratégies nationales et une stratégie régionale coordonnée permettant de calibrer l’appui global au développement des entreprises et activités génératrices de revenus. « Ainsi qu’une gestion efficace de la situation post-conflit, en vue de permettre de manière durable l’accès équitable des jeunes au travail décent et à un épanouissement intégral. » ajoute-t-il.
En ce qui concerne l’étendue de l’étude, une attention particulière a été mise dans un premier temps sur le Burundi, la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo en tant qu’études de cas. Les résultats de l’étude sont attendus d’ici décembre 2019.