Vendredi 22 novembre 2024

Société

La Centrale syndicale des enseignants Cossesona menace de déclencher une grève générale

16/01/2022 5
La Centrale syndicale des enseignants Cossesona menace de déclencher une grève générale
Emmanuel Mashandari lisant la déclaration des syndicats des enseignants affiliés à la Cossesona

La coalition spéciale des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale (COSESONA) prévient de lancer un mouvement de grève générale au cas où le ministère en charge de l’Education ne suspend pas sa mesure d’organiser un test de niveau à l’endroit des enseignants.

Dans une déclaration de ce 14 janvier, les syndicats des enseignants affiliés à la Cossesona s’insurgent contre l’organisation d’un test de niveau pour les enseignants de l’école fondamentale et post fondamentale pour sélectionner ceux qui ont besoin d’une formation de perfectionnement.

« Organiser pareil test de niveau pour accéder à un perfectionnement professionnel, revient à remettre en cause l’institution qui a délivré le diplôme, la réussite au test de recrutement, les cotations attestant le niveau de performance annuellement reçues, l’expérience professionnelle acquise par l’enseignant, etc. », souligne Emmanuel Mashandari, vice-président de la Cossesona.

Pour ces syndicats, cet unique test dans l’histoire de la Fonction publique burundaise témoigne d’un manque de confiance à l’endroit des enseignants.
Ils rappellent que le perfectionnement professionnel constitue un droit inaliénable à tout fonctionnaire sans aucune autre forme de conditionnalité.

Et de regretter qu’au lieu de s’attaquer aux causes réelles de défis qui hantent le système éducatif, le ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique jette le tort aux enseignants debout comme si tous les problèmes qui gangrènent ce secteur seraient l’œuvre de l’enseignant.

En outre, la Cossesona explique que l’organisation du perfectionnement professionnel ne rentre pas dans les missions directes du ministère ayant l’Education dans ses attributions.
Elle se base sur l’article 73 du statut général des fonctionnaires qui stipule que « le plan à court, moyen et long terme de perfectionnement des fonctionnaires est établi par une commission interministérielle de perfectionnement nommée par le ministre de la Fonction Publique ».

Elle dénonce que les mesures sont prises unilatéralement par le ministère de l’Education alors que le principe de dialogue social recommande une implication effective des partenaires sociaux avant toute décision qui engagent le monde du travail.

Ces syndicats affiliés à la Cossesona demandent au ministère de l’Education nationale et de la recherche scientifique de suspendre sans condition toutes les procédures liées à l’organisation d’un test de niveau qu’ils jugent inopportun et illégal : « Au cas contraire, les syndicats portent à la connaissance du public qu’ils seront dans l’obligation de déclencher un mouvement de grève générale ».

Ils font savoir qu’ils restent favorables à l’organisation régulière d’un perfectionnement à l’endroit des enseignants comme le stipulent les textes légaux et réglementaires qui gèrent le monde de travail.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Jereve

    En instaurant des tests de niveau pour les enseignants, donc une catégorie de fonctionnaires de l’Etat, vous risquez de créer un précédent assez dangereux. Car il faudra ensuite passer des tests à d’autres catégories de fonctionnaires. Il est évident que nombreux d’entre eux ont un niveau de connaissance intellectuelle et professionnelle qui laisse à désirer. Au point que certains chefs de service se plaignent de ne pas avoir des « abafasha » capables. Alors si les décideurs trouvent que les tests de niveau sont une panacée, alors égalité de traitement pour tous les fonctionnaires.

  2. Gacece

    Des enseignants qui refusent qu’on évaluent leurs compétences, c’est du rarement vu. La base même de leur métier est la maîtrise des matières qu’ils enseignent. Et je ne vois aucun mal à remettre en question l’institution qui leur a octroyé leur diplôme : toute réforme est une remise en question des façons de faire.

    Demander qu’on fasse des changements sans savoir d’où on part, ce qu’on a et comment on va avancer, c’est tout simplement demander d’avancer à l’aveuglette… et le résultat ne sera que du sur-place… ou pire, du recul.

    Dans le fond, de quoi les enseignants ont-ils peur?

    – D’échouer? Qu’on leur donne des garantes qu’ils ne seront pas rétrogradés, congédiés ou dépouillés de leur diplôme ;

    – De payer? Le Ministère pourrait dispenser ces cours d’appoint ou de perfectionnement gratuitement, ou rembourser les frais à ceux qui auront réussi. Le test de classement devrait être gratuit pour tous ;

    – D’échouer (bis)? Si un enseignant échoue au cours de sa formation de perfectionnement après avoir échoué son premier test d’évaluation (celui pour déterminer ses besoins de perfectionnement), cela voudra dire qu’il n’est pas à sa place et qu’il ne mérite pas d’enseigner la matière dans laquelle il a échoué. Il peut alors changer d’orientation et enseigner une autre matière qu’il maîtrise.

    Des tricheries existent et ont toujours existé dans des écoles, parfois avec la complicité entre élèves eux-mêmes, entre élèves et enseignants, entre parents et enseignants (pots-de-vins)… Des diplômes s’achètent aussi… pour ne pas dire qu’ils ont été obtenus par fraude (falsifiés et/ou créés de toute pièce). Cela se passe autant dans les écoles publiques que dans le privé.

    Un syndicat qui défend l’incompétence se met dans une position indéfendable.
    On ne veut quand même pas qu’un enseignant incompétent continue à prodiguer son incompétence!

  3. Mugisha

    Observer ce qui se passe ailleurs ! Concours à l’entrée dans la fonction et on prend les mieux classés en fonction des postes disponibles. Quand on est en fonction, l’évolution, changement de grade,… passer des concours aussi. Que prévoit donc le statut des enseignants ? Le modifier si nécessaire.
    Bon dimanche

  4. Rukanywa

    Pas d’emploi donc diplômes sans utilité, enseignement de mauvaise qualité gira grève canke mureke

  5. Ndambi

    Le niveau de l’enseignement est tout simplement catastrophique au Burundi.
    Nous avons descendu si bas.
    Les raisons profondes sont connues par celui qui veut bien regarder.
    Alors ces tests sont ils une solution?
    A mon humble avis, il faut beaucoup plus.
    Il y a 2 ou 3 ans, une audio d’une interview en français ministre du commerce a circulé sur les réseaux sociaux. On ne savait pas où se cacher.
    Juste une illustration de la baisse du niveau d’enseignement au Burundi

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