Suite au message du nouveau président de la Ceni appelant tous les politiques à collaborer, la plupart des partis de l’opposition clament haut et fort qu’ils n’attendent rien de nouveau de cette institution dans l’organisation des élections de 2020.
Ces partis se sont exprimés ce mercredi 19 septembre au lendemain de la prestation de serment des nouveaux commissaires de la Ceni au Palais des congrès de Kigobe.
Pierre célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire de la coalition Amizero y’Abarundi indique que la Ceni n’a jamais voulu collaborer avec les partis de l’opposition. « Elle n’a jamais pensé à nous inclure dans le processus électoral».
Il fait référence à la mise en place des démembrements de la Ceni telles la Commission électorale provinciale indépendante (Cepi) et la Commission électorale communale indépendante (Ceci). « Presque tous les membres des Ceci provenaient du parti au pouvoir».
Et de préciser que sa coalition a toujours voulu collaborer avec la Ceni. « On a participé dans toutes les réunions organisées par la Ceni pour l’avancée des préparatifs des élections ». Néanmoins, nuance-t-il, quand on leur parlait des problèmes qui existaient dans la préparation des élections antérieures elle faisait la sourde oreille.
M. Ndikumana demande à la Ceni de faire preuve d’indépendance. «Les élections, c’est pour le peuple. Cette institution doit travailler dans l’intérêt des Burundais et non du parti au pouvoir et respecter les opinions de chaque parti».
Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Frodebu abonde dans le même sens. La nouvelle Ceni ne va rien changer de la situation actuelle. «Au vu de la manière dont elle a été mise en place, cette commission va travailler pour l’intérêt du parti au pouvoir. Jamais elle ne s’intéressera aux autres partis ».
M. Ngendakumana s’interroge sur impartialité de cette Ceni. «Comment est-ce qu’elle pourra organiser des élections libres et transparentes s’il n’y a encore de violations de droits de l’Homme?»
Selon lui, la Ceni devrait d’abord demander au gouvernement de restaurer un climat de confiance avec tous les Burundais notamment en répondant au dialogue inter-burundais.