Au total, six candidatures à la course présidentielle ont été validées ce mardi 10 mars par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Quatre autres ont été rejetées. Entre autres raisons avancées par le patron de la commission : déclaration de nationalité non conforme, dossiers de parrainage incomplets, signatures suspectes sur certains documents, manque d’identification ethnique pour les parrains, non-conformité entre le contenu de l’attestation de résidence et l’extrait du casier judiciaire pour les parrains.
A ce jour, parmi les recalés, aucun n’a pu contrer légalement les raisons avancées par la CENI.
Pour son président, Pierre-Claver Kazihise, les dossiers ont été soumis à une analyse approfondie sur la base principalement de la Constitution et du Code électoral. Des articles violés leur ont été précisés. Toutefois, ceux dont les candidatures sont refusées ont deux jours pour faire appel devant la Cour constitutionnelle.
Certains des « aspirants » malheureux ont favorisé la voie du recours. D’autres ont tout simplement annoncé qu’ils quittent carrément la compétition en dénonçant l’injustice de « ceux qui sont contre la démocratie », avec des mots forts, voire choquants.
La Ceni vient de montrer que la loi prime. Elle était sûre qu’elle allait être sous les feux des critiques, voire des menaces des politiques dont les candidatures ont été invalidées. Mais elle n’a pas cédé au chantage, elle a pris à bras-le-corps les dossiers en faisant prévaloir la loi. Un bon début, pourrait-on dire.
La mise en garde, au nom de la loi, aux candidats provisoirement retenus pour la course à la présidentielle du 20 mai donne un peu de crédit à cet organe régulateur des élections. « La campagne électorale n’a pas encore débuté. Que personne ne passe outre la loi. Au cas contraire, il fera face à la rigueur de cette même loi», a déclaré M.Kazihise. Oui, il fallait recadrer, montrer son autorité, redorer le blason de l’institution, car des critiques commençaient à être de trop à son égard. Certains partis politiques commençaient à empiéter sur son autorité en violant sciemment le Code électoral.
Toute la classe politique doit s’inscrire dans la logique de la légalité et du respect de la volonté du peuple. C’est ainsi qu’elle comprendra que l’on joue pour gagner mais que l’on doit accepter la défaite avec dignité.