Le Sénat a approuvé ce 6 décembre les membres de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le lendemain, ils ont été approuvés par l’Assemblée nationale, sans la présence des députés du parti CNL.
Cette commission vient d’être mise en place plus de trois mois que la précédente avait terminé son mandat, exactement le 31 août. Plus d’un se demandait pourquoi un si grand retard pour une institution aussi importante alors que l’on est à moins de deux ans avant les élections.
Une opinion pensait que les consultations des acteurs politiques, la société civile et les confessions religieuses, pour une CENI plus ou moins consensuelle, en étaient les principales causes.
Cependant, dès son approbation, des voix s’élèvent pour dénoncer le caractère exclusif de la Commission.
« L’approbation par le Sénat des candidats à la Ceni témoigne une désignation unilatérale et monocolore qui perpétue la politique d’exclusion du CNDD-FDD. Une démarche qui marginalise la diversité politique au Burundi », dénonce le parti Sahwanya-Frodebu.
D’autres parlent de la non-reconnaissance des acteurs politiques en tant que partenaires dans le processus électoral. C’est ce qui aurait poussé, par ailleurs, le président du parti CNL de « boycotter » la séance plénière de l’Assemblée nationale du 7 décembre consacrée à l’approbation de nouveaux membres.
D’autres se demandent comment un secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement peut diriger cette instance supposée être neutre et indépendante. En amont donc, certains acteurs-clés ne sont pas d’accord sur les règles qui régissent le processus électoral, notamment la mise en place de la CENI. Ce qui est un mauvais départ.
L’approbation de ces membres arrive au moment où la synergie des médias s’interroge entre autres sur l’exercice des libertés politiques telles que le droit aux réunions, le fonctionnement normal des partis sur le terrain politique.
Si tous les partis politiques jouissent au même pied d’égalité de ces droits. La plupart des acteurs politiques estiment que ces libertés n’existent que de nom dans les textes, mais que la réalité sur terrain est tout autre. « Tous les partis politiques ne jouissent pas des mêmes droits aux réunions. Le parti au pouvoir peut organiser ses réunions pendant les heures de travail, même à 5 heures du matin. Aucun autre parti ne peut le faire sans subir des sanctions », constate Anicet Niyonkuru, président du CDP.
Les élections constituent les principaux piliers de la démocratie et sont devenues le moyen de légitimation des institutions de gouvernance généralement acceptées.
Du moins, au niveau des principes. Les élections de 2010, 2015, le référendum constitutionnel de 2018 et celles de 2020 ont été contestées surtout par le principal parti de l’opposition.
Elles ont été qualifiées de simulacres d’élection, de mascarade électorale avec des résultats connus d’avance. Censée être la vigie de la démocratie, la CENI a toujours été accusée de manque de neutralité dans le jeu électoral.
Elle n’a pas inspiré confiance pour une gestion transparente et équitable de la compétition électorale, elle a été sous les feux des critiques. Pourtant l’article 90 de la Constitution évoque une commission électorale nationale indépendante, qui garantit la liberté, l’impartialité et l’indépendance du processus électoral.
Les nominations à cette instance doivent se faire selon un processus transparent, équitable où toutes les parties prenantes sont consultées. Un arbitre doit être accepté par les deux parties adverses.
Nonobstant les contestations, la machine électorale est déjà en marche. Nous souhaitons bonne chance à la Commission pour une meilleure gestion du processus électoral qui pourrait rehausser la crédibilité et l’acceptation des élections et surtout éviter des violences avant, pendant et après les élections. Elle aura ainsi contribué à la consolidation de la démocratie.
JE M’INTERROGE
Il y a une chose qui m’étonne: le manque de l’exercice des pressions sur l’Etat de la part des partis politiques de l’opposition!
Certains diront que c’est impossible parce qu’ils ne repressentent presque rien au niveau du pouvoir législatif, le Parlement et le Sénat.
Et moi je dis niet parce que les pressions peuvent se faire en dehors de l’hémicycle, car rien ne se donne sur un plateau d’or, surtout quand c’est un parti politico-militaire comme le CNDD-FDD comme son nom l’indique. Il ne cède sur rien on le voit.
Les pressions peuvent se faire par différents canaux légaux et ils doivent le faire, pour jouer pleinement leur rôle de partis d’opposition. Ils doivent le faire même s’ils savent que les autorisations sont parfois refusées par le même pouvoir. C’est déjà une pression, le fait de demander l’exercice d’un droit et que le pouvoir vous le refuse sans droit, c’est déjà l’exercice d’une pression.
Je m’interroge:
– Pourquoi les partis politiques ne peuvent pas demander de manifester contre la désignation d’une CENI aux couleurs du partis de l’Aigle et que cela anticipe la contestation des résultats?
– Pourquoi ils ne peuvent pas demander de tenir une conférence de presse pour montrer le caractère non indépendant de la désignation de la CENI?
– Pourquoi ils ne demandent pas une audience au Président de la République pour contester la composition de la CENI ou qu’ils lui transmettent une lettre de contestation de la CENI?
-……
Pourquoi ils ne font rien???!!!
Je ne suis pas politicien mais comment voulez vous que la CENI soit indépendante totalement alors qu’elle utilise les moyens de l’Etat. Au lieu de *Independante*, Inclusive serait le bon terme car ces CNL,CDP veulent y inclure leurs membres.
Respectons le résultat des Urnes!
None ni baba biyemera, abo ba DD, kubera iki batoshiraho umurwi wigenga? Aho vyerekana ko bazi uko urubuga rumeze, ukuri uko kumeze.