1er juin, deux femmes commissaires claquent la porte de la Ceni à la grande surprise de l’opinion. Dans leurs lettres de démission, elles se veulent sincères : la situation politico-sécuritaire n’est pas favorable pour accomplir la mission qui leur a été confiée.
Un coup très dur pour le gouvernement et la Ceni. La démission de Spès Caritas Ndironkeye, vice-présidente, et d’Illuminata Ndabahagamye, chargée des Finances et de l’Administration n’est plus une rumeur. Prosper Ntahorwamiye, porte-parole de cette institution chargée d’organiser les élections, le confirme : « Nous avons eu leurs lettres ce lundi, 1er juin. » Pourtant, la mort dans l’âme, M. Ntahorwamiye fait savoir que les deux collègues n’ont manifesté aucun signe de leur départ : « Nous étions ensemble vendredi 29 mai à notre bureau. »
En vertu de l’article 91 de la Constitution, lit-on dans la lettre de démission de Mme Ndironkeye, la Ceni doit veiller à ce que les élections qu’elle a mandat d’organiser soient libres, régulières et transparentes. Or, poursuit Mme Ndironkeye, le contexte politico-sécuritaire du moment n’offre pas les conditions requises à l’encadrement de cet évènement majeur pour le peuple burundais.
Au-delà de l’article 91 de la Constitution susmentionnée, Mme Ndabahagamye invoque l’article 3 du Code électoral : « La Commission Electorale Nationale Indépendante dont les missions et la composition sont déterminées par la Constitution garantit la liberté, l’impartialité et l’Indépendance du processus électoral. »
Elle se veut sincère : l’état sécuritaire qui prévaut et le contexte politique du moment ne créent pas des conditions favorables à l’accomplissement satisfaisant de la mission qui lui avait été confiée. En outre, elle se dit respectueuse du serment qu’elle a prêté lors de son entrée en fonction en 2013.
Un remplacement pas facile
Selon la Constitution de la République du Burundi, les membres de la Ceni sont nommés par décret après avoir été préalablement approuvés séparément par l’Assemblée nationale et le Sénat à la majorité de trois quarts. En outre, les décisions de la Ceni ne sont prises qu’à la majorité des quatre cinquièmes.
Avant que l’on en arrive à cette approbation, le remplacement des deux commissaires démissionnaires, surtout dans ce contexte de haute tension, suppose une concertation avec les partenaires du processus électoral. Objectif : avoir une Ceni consensuelle capable d’organiser des élections crédibles d’autant plus que Pierre Claver Ndayicariye et Prosper Ntahorwamiye, respectivement président et porte-parole de la Ceni sont dans le collimateur de l’opposition, soupçonnés d’être aux ordres du pouvoir.
Or, par les temps qui courent, les relations entre l’opposition et l’exécutif sont devenues exécrables. La troisième candidature de Pierre Nkurunziza a envenimé des rapports qui n’étaient déjà pas au beau fixe.
L’histoire nous en dira plus
Mais qu’est-ce qui a motivé la décision des deux commissaires au plus fort moment du processus électoral ? Certes, le contexte politique de moins en moins rassurant peut justifier leur choix. Mais des sources concordantes à la Ceni excluent la question sécuritaire : « Peut-être que la pression politique a été grande. Sinon, s’il y a des gens bien gardés, c’est bel et bien ces commissaires de la Ceni. »
Pour rappel, Spès Caritas Ndironkeye et Illuminata Ndabahagamye avaient été nommées par décret présidentiel no 100/25 du 4 février 2013 et avaient apparemment approuvé la troisième candidature de Pierre Nkurunziza à la présidence de la République.
A supposer même qu’un consensus se dégage entre les parties prenantes au processus électoral, ce qui n’est pas une évidence, il reste à savoir si l’Assemblée nationale sortante a vraiment les prérogatives de statuer sur ces nominations. Il faut rappeler ici que le fameux calendrier fixé par la Ceni prévoyait l’élection d’une nouvelle Assemblée le 26 mai et puis ce 5 juin. Peut-on voter sans une Ceni complète, quelle Assemblée peut remplacer les deux commissaires ? Questions sans réponses officielles pour l’instant.
De surcroît, avec les récentes dissensions au sein du parti présidentiel, il n’est pas évident que le quorum exigé, soit 80 députés soit facilement atteint. Là, Pie Ntavyohanyuma assure que tout sera fait pour que les députés procèdent au remplacement des démissionnaires. Et certains habitués de Kigobe disent que pour ne pas perdre les dizaines de millions octroyés aux députés à la fin de leur mandat, même les frondeurs du Cndd-Fdd pourraient se soumettre.
Quoi qu’il en soit, face à une Ceni monocolore au niveau du genre et déséquilibrée sur le plan ethnique (tous les trois commissaires qui restent sont des hommes de l’ethnie hutu, ndlr), la voie des négociations préconisée par le sommet de Dar-Es-Salaam de ce 31 mai semble plus que jamais indiquée.
Retrait de l’Eglise catholique : la crédibilité des élections entamée
Il n’y a pas de doute, la mesure de l’Eglise catholique de quitter les démembrements de la Ceni cache un climat malsain au sein de cette institution en charge des élections. Depuis son entrée dans les démembrements de la Ceni, l’Eglise était sceptique. En témoigne la signature d’une convention précisant les conditions de participation à ce travail. Pourtant, pour manifester sa bonne volonté, une permission spéciale est alors accordée aux 54 prêtres dont 11 dans les Cepi et 43 dans les Ceci.
Chaque jour qui passait, les prêtres ne cessaient de faire remarquer que les conditions pour des élections paisibles n’étaient pas réunies. Et les prélats n’ont jamais été aussi peu diplomatiques. Dans un communiqué sorti le 12 mai, à la veille du premier sommet extraordinaire sur la crise burundaise, le message est fort : « Les conditions pour la tenue des élections apaisées ne sont pas réunies. »
Ils rappellent les affrontements entre les manifestants et la police, les blessés, les nombreux emprisonnements, les écoles fermées, les morts, etc. Pire, même à l’intérieur du pays, disent les évêques, la peur est omniprésente. « On a ignoré nos conseils sur les risques liés au 3ème mandat », regrettent encore les évêques. Sur ces mots, un ultimatum de cinq jours a été donné pour quitter la Ceni.
La situation est allée de mal en pis quand le 26 mai, la décision définitive tombe. Pourtant, Prosper Ntahorwamiye, porte-parole de la Ceni, semble minimiser le retrait de l’Eglise catholique des démembrements de la Ceni. Or, la présence de l’Eglise dans un processus électoral est un gage de crédibilité. Il indique que son institution fera recours à d’autres confessions religieuses : « Il n’y a pas que l’Eglise catholique. »
Plusieurs institutions burundaises battent de l’aile actuellement:
1. La présidence;
2. L’assemblée nationale;
3. La CENI ou du moins ce qu’il en reste;
4. La cour constitutionnelle ou du moins ce qu’il en reste;
5. La police dont sa mission de protéger la population a été dévoyée;
6. L’armée avec la chasse aux sorcières des ex FAB:
7. La justice de manière générale qui a perdu de longue date son indépendance;
8. Le ministère de l’éducation nationale;
9. Et coetera, et coetera.
Les partis de l’opposition n’ont qu’à bien se tenir. Le jour où les résultats des élections sortiront et que des irrégularités massives seront relevées, de grâce évitez de porter plainte à la moribonde cour constitutionnelle. Vous savez d’avance comment de telles plaintes seront traitées. L’épée de Damoclès est toujours suspendue au-dessus de la tête de quelques membres de cette cour (ex cour?).
Où trouverons-nous un médecin spécialiste pour diagnostiquer et soigner nos institutions en si mauvais état?
Tugeze aho umwansi akunda pe! Burya ng’uburundi ntibwigeze bugwa mw’isanganya?
Chers lecteurs,
Chacun y va de ses propres explications pour commenter le retrait de ses deux charmantes dames et leurs exiles au Rwanda où elles ont rejoints d’autres compatriotes, paysans du Nord, partis bien ( dès Avril déjà!). D’autres aussi comme ce député du CNDD-FDD est parti au Rwanda..Et Kagama de déclarer que si les Tutsi burundais devaient être menacés il interviendra. Et une coalition de belges de déclarer que le Burundi est au bord du gouffre….que des hommes sont amenés la nuit vers l’aéroport pour y être tués et par là, les massacres de grande échelle ont commencé!
Voilà le décor!
Revenons un peu sur Arusha tant chanté. Deux groupes (G10, tutsi, d’un côté) et (G7, hutu, de l’autre)…Au delà de l’informel, personne ne peut dire, la proportion de hutu, de tutsi, de Batwa au Burundi. Mais comm epar hasard, Arusha accorde 40% aux minorités ( représentent-elles 40 % de la population burundaise? ). Premier hic, mais intelligemment joué par le G10 car, cette proportion est à elle suffisant pour bloquer le fonctionnement des institutions, sauf le privé, la société civile et d’autres systèmes des nations unies qui paient en dollars et beaucoup. Là, pas de représentativité des réalité socio-démographiques!
Mais alors, chacun dira ce qu’il pense…au CENI 2 membres issus de la minorité se retirent. Un juge de la même catégorie se retire, un député se retire.
A vos conclusions!
@Jean Pierre AYUHU
Conclusion????? Mais oui, nous le savons tous!!!!!! C’est un problème ethnique cause par les Tutsis qui veulent revenir au pouvoir..! Voilà le décor et le mensonge repandu par le CNDD-FDD ainsi que Son Excellence qui d’ailleurs n’hésite pas une seule fois à exploiter ce fonds de commerce archifaux pour justifier la mascarade électorale qu’il est en train d’orchestrer dans le seul but de se maintenir au pouvoir par la ruse et la tricherie …!!! En lisant le contenu de ce lien, vous allez tout comprendre: http://afrikarabia.com/wordpress/burundi-comment-nkurunziza-cherche-a-provoquer-un-affrontement-hutu-tutsi/ !!! Qui a dit que le pouvoir CNDD-FDD manque d’imagination ? En vérité le ridicule ne tue pas tant les montages et autres tricheries en cours sont grotesques et choquants pour ceux qui connaissent la loi fondamentale burundaise..! ! En realite tout le monde a compris et vous etes nus comme des vers cher AYUHU…!
Mbikije mon frère,
Soit tu n’a pas compris mon analyse ou alors tu fais expres pour noyer le poisson..
Comme nous sommes dans un pays qui refuse la vérité, que faire? Deux memebres du CENI issus de la minorité ont démissionné rendant l’institution inopérant. Un président de groupe, issu de la minorité a démissionné et à toi de juger ses déclarations. Un juge de la cour constitutionnellle et issu de la même minorité a démissionné…Peut-être une simple coïncidence mais le constat est là….
Et puis puisque tu vois loin ( sans être Imbonerakure!), quelle est la proportion des hutu dans la population, celle des tusi, celle des twa? Après m’avoir répondu, dis-moi sur quelle base, le senat doit être à moitié tutsi, moitié hutu, lequel senat, pour ton information, n’a jamais fait l’objet de discussion profonde à Arusha..Il a été introduit à la fin des « négociation », négociation entre guillemet car entre les tenant de la violence ( G7) et les autres, la plupart qui venaient des camps de refugié en Tanzanie ou ailleurs en exile( G10).
Barundi. Ko tuzi twe ata muntu ariko arategura Genocide y’aba canke bariya, kubera iki mwitwaza amoko yanyu mukihamagarira ihonyabwoko. Uwikeka amabinga aba ayagwaye. U Rwanda si Imana. Yo idaca urwa nkunzi igiye kwerekana abanyabinyoma aho bari.
A Mr le Président de l’Assemblée Nationale: Que voulez vous que l’histoire retienne de Vous???
La CENI bat de l’aile? Ce n’est pas la seule insitution a battre de l’aile ces derniers jours au Burundi…! Mais ne vous en inquiétez pas beaucoup. S.E. P.NKURUNZIZA, President de la Republique va tout régler..! Il mettra en place une nouvelle CENI, il fera en sorte que le Parlement se remette à siéger même s’il ne devrait plus depuis sa dernière session de février 2015…. !! Le retrait de l’Eglise catholique des CEPI ? Mais ce n’est même pas un problème d’après Mr NTAHORWAMIYE…! En réalité une seule institution, la presidentielle, se substitue à toutes les autres dans le seul but de s’accaparer du pouvoir… ! Si ceci n’est pas un coup d’Etat ça y ressemble un peu…! Mais en réalité, vous savez comment on appelle ce genre de gouvernance ? Une dictature autocratique !!!! Et savez-vous comment on appelle ce genre de pays ? Une République bananière tout simplement… !!! Alors bienvenue dans la République bananière du Burundi… !
« Il n’y a pas que l’Eglise catholique. »
Hahahahaha…………….
On s’en souviendra surement