La Banque centrale envisage de procéder à la réduction du taux d’intérêt pour les banques commerciales afin qu’elles fassent à leur tour de même pour leurs clients.
Le constat est que les particuliers contractent moins de crédits ces dernières années. Les banques commerciales financent l’Etat au lieu du secteur privé. C’est la conséquence du gel de la coopération par les partenaires depuis la crise de 2015.
Booster la production et, par ricochet, la croissance économique. Telle est la préoccupation de la BRB selon Jean Ciza, gouverneur de cette Banque centrale.
«Nous le ferons à travers une réduction des taux d’intérêt sur les crédits accordés aux investisseurs dans le secteur agro-pastoral», a-t-il souligné ce jeudi 8 novembre. C’était au cours d’un atelier de réflexion sur les nouvelles orientations de la politique monétaire.
Le taux d’intérêt moyen auprès des établissements bancaires atteint aujourd’hui 16%. «Avec la nouvelle politique, il sera plus attractif et incitatif», a fait savoir M. Ciza sans plus de précision.
Ceux qui exercent dans ce secteur n’accèdent pas désormais aux crédits. «Il y a de gros agriculteurs et éleveurs qui n’arrivent pas à s’auto-développer suite au manque d’un cadre de soutien». Pourtant l’agriculture, l’élevage et l’industrialisation sont les vrais moteurs de la croissance économique.
Le gouverneur de la Banque centrale assure que ces secteurs ont été à l’origine de la croissance dans les années 1984. Depuis, l’Etat s’est désengagé au profit de la libéralisation. Celle-ci a abouti à la valorisation du secteur des services au détriment des investissements productifs : «Nous voulons pallier ce défi».
En plus, la nouvelle politique va remédier à la réticence des opérateurs économiques qui voudraient investir dans le domaine agro-pastoral. Ces derniers craignent de contracter des crédits à des taux élevés. C’est au moment où les aléas climatiques peuvent plomber la production. Du coup, le développement se retrouve hypothéqué.