Dans un colloque sur la biodiversité au Burundi organisé par l’Université du Burundi ce 19 septembre, les scientifiques et les chercheurs en la matière tirent la sonnette d’alarme sur la disparition progressive des écosystèmes au Burundi. La croissance démographique serait la principale menace.
« La population cherche toujours à survivre et élargir leurs propriétés. Certains détruisent les forêts à la recherche de l’habitat, du bois de chauffage, de la nourriture, des plantes médicinales, etc. Tout cela dit Longin Ndayikeza, responsable du programme de recherche, échange d’information, sensibilisation et conservation de la biodiversité au sein de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE).
En plus de la menace humaine, il explique que les changements climatiques font partie des défis majeurs pour la protection de la biodiversité : « Certaines espèces peuvent disparaître parce qu’elles ne peuvent plus s’adapter aux aléas climatiques ».
Il rappelle que les conséquences de la déforestation et disparition de la biodiversité sont énormes : « La sècheresse, les températures extrêmes, ainsi que d’autres catastrophes climatiques s’abattent sur la population ».
Pour Bernadette Habonimana, professeure à l’Université du Burundi, l’anthropisation a commencé depuis les années 1950. Selon elle, l’agriculture constitue une activité anthropique qui a une grande influence sur la biodiversité.
Comme conséquence, les espaces réservés aux réserves naturelles et parcs nationaux ne cessent de diminuer. « Plusieurs espèces sont menacées d’extinction suite aux activités humaines », fustige la professeure.
Pour elle, des actions urgentes et concrètes doivent être faites pour la protection des espèces en voie de disparition. Elle exhorte la prise de conscience tous azimuts pour préserver la biodiversité surtout dans les milieux naturels protégés.
Signalons que le colloque a été organisé en mémoire du feu Benoît Nzigidahera. Ce dernier fut chercheur passionné en environnement. Il est auteur de plus 70 publications scientifiques sur la biodiversité.
« […] le colloque a été organisé en mémoire du feu Benoît Nzigidahera. Ce dernier fut chercheur passionné en environnement. Il est auteur de plus 70 publications scientifiques sur la biodiversité. »
M. Nzigidahera faisait ses recherches sur la biodiversité – il était biologiste. SI l’organisation d’un colloque en mémoire de ce dernier est louable, on ne peut que regretter que parmi ces organisateurs se trouvent ceux qui lui ont fermé les portes qui lui auraient permis de davantage faire avancer la connaissance. Le chiffre de septante publications scientifiques est impressionnant surtout qu’il nous a quittés encore relativement jeune – la cinquantaine.
Il se sera battu en vain pour devenir assistant à l’université du Burundi (Bujumbura) et à l’ISA (Gitega) où il a dirigé des dizaines de mémoires d’ingénieur. Il a certes bénéficié de formations grâce notamment à une bourse offerte par l’UNESCO mais il est resté avec le grade de licencié en biologie. Peu de professeurs à l’UB publient autant – jusqu’à leur retraite. Le monde académique est implacable.