Après plus de neuf mois d’attente, la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE) a débuté ses activités, mercredi 6 janvier, à Gitega. Les jeunes exigent de la transparence dans l’octroi des crédits.
« BIJE a été créée principalement pour financer les projets des jeunes. Mais compte tenu de la politique du gouvernement, la Banque a reçu les prérogatives d’opérer comme une banque commerciale », a déclaré Ezéchiel Nibigira, ministre des affaires de la communauté est-africaine, de la jeunesse, des Sports et de la culture. Ce qui va permettre, selon lui, à toute personne d’avoir un compte au sein de cette banque.
« A partir d’aujourd’hui, tout jeune qui a un projet bien étudié, banquable, est le bienvenu. Nous sommés très contents que la banque est prête pour accueillir ses partenaires principalement les jeunes », a-t-il annoncé.
De son côté, Sixte Niyuhire, administrateur directeur général de cette banque, a ajouté que trois agences seront bientôt ouvertes dans les différentes villes du pays. Pour Bujumbura et Ngozi, cette activité est prévue pour l’année 2021. « Une façon de faciliter la tâche aux jeunes demandeurs de crédits », a-t-il motivé. Il a annoncé aussi que la téléphonie mobile, l’internet seront utilisés pour rendre les opérations bancaires plus faciles. « Nous voulons nous approcher de nos clients particulièrement les jeunes qui utilisent les téléphones plus souvent et l’internet. » Et de promettre que leurs crédits à faible taux d’intérêt et sans garantie pour les jeunes.
Dans cette nouvelle banque, le taux d’intérêt est fixé à 7 % au moment où les banques commerciales pratiquent le taux d’intérêt créditeur compris entre 12% et 20%.
D’après M.Niyuhire, les jeunes éligibles au crédit ont un âge compris entre 18 ans et 35 ans.
Pourquoi ce retard ?
A Gitega, au siège de cette banque, ce retard du début des activités est différemment expliqué. Son Administrateur directeur général indique que toute cette période était consacrée à la préparation des activités. Il parle notamment de la mise en place des équipements, du matériel ainsi que du personnel. Le manque des projets aussi : « Depuis le lancement officiel des activités au mois de mars 2020, aucun projet initié par les jeunes n’a été reçu et financé par la BIJE »
Néanmoins, d’autres sources extérieures de la Banque indiquent que ce retard est lié au manque des moyens de financement de l’Etat.
Les jeunes jubilent mais…
Du côté des jeunes, c’est la satisfaction. « Cette banque vient répondre à la préoccupation de la jeunesse. Beaucoup de jeunes ont des projets innovants mais manquent souvent les moyens pour démarrer leurs activités », se réjouit Aimable Nzoyisenga, un jeune de Bujumbura. Il ne doute pas que cette banque sera très utile pour la jeunesse. Pour plus de transparence, il demande que les jeunes aient des informations suffisantes sur les modalités de demande de crédits : « La plupart des jeunes n’ont pas une orientation claire de ce qu’il faut faire pour avoir un crédit. Idem sur quel genre de projet sera financé par la BIJE. » Aimable Nzoyisenga souhaite aussi que tous les jeunes ayant sollicité un crédit soient traités équitablement. « Qu’il n’y ait pas de distinction, d’exclusion».
Pour sa part, Eric Ndayikunze, un autre jeune de Bubanza, se dit très confiant : « C’est une bonne chose que cette banque débute effectivement ses activités. Nous demandons qu’elle ouvre rapidement des agences dans le pays.» Cependant, ce jeune dit ignorer le fonctionnement de cette banque. Et de demander à ses gestionnaires de vulgariser ses produits, ses avantages auprès des jeunes entrepreneurs et ceux réunis en coopératives ou associations. D’autres jeunes approchés indiquent n’avoir pas d’informations suffisantes en rapport avec cette banque.
Son capital social est de 10 milliards de BIF. La participation de l’Etat s’élève à hauteur de 15% et celle des communes à 85%. Chaque commune contribue à 71 millions BIF.