Kopiter-Bu : une arnaque bien orchestrée à Giheta

Avec un langage mielleux, les habitants de la commune Giheta ont été dupé par une coopérative d’épargne du nom de Kopiter-Bu (Koperative Iterambere mu Burundi). Aujourd’hui, ils tirent à boulets rouges sur les responsables et l’administration et demandent le remboursement de leurs économies.

Je venais de vendre mon café à l’usine. Je n’ai même pas acheté un kilo de sel car ils nous harcelaient que c’est le dernier jour. Je leur ai donné tout mon argent.», confie D.N., avec amertume. 100 mille Fbu. Une somme dont il n’a jamais revu la couleur. Ce citoyen de la commune Giheta a subi le même sort que nombre d’habitants de cette localité. «C’était la saison culturale et nous devions payer l’argent pour l’engrais. J’ai mis tout cet argent dans Kopiter», souligne Concilie Nduwarugira de Kabanga en commune Giheta. Pour m’amadouer, poursuit-elle, ils m’ont laissé retirer 80 mille Fbu puis 50 mille Fbu sur les 300 mille Fbu que j’avais épargnés. «Quand j’y suis retournée pour retirer l’argent pour payer l’engrais, ils m’ont dit d’attendre.» Et elle attend toujours.

Ce qui attirait le plus la population, ce sont les intérêts : «Ils nous disaient qu’avec 100 mille Fbu, ils vont nous rembourser 1 million de francs.» Kopiter leur avait promis aussi de leur construire des maisons qu’ils paieraient petit à petit.
D’après cette population, la coopérative est venue s’implanter en commune Giheta en octobre 2013. Le représentant légal de Kopiter-Bu, un certain Siméon Sabuzi, leur disait que cet établissement travaille dans plusieurs provinces comme Bururi à Rumonge et à Kinama en Mairie de Bujumbura. «Nous avons choisi Kopiter parce que ses bureaux étaient tout près de la commune et avait l’autorisation de l’administrateur», indique Pierre Claver. «Ce qui nous a mis en plus en confiance est que ceux qui nous vantaient les mérites de Kopiter et qui composaient en même temps le comité exécutif étaient nos voisins», renchérit sa voisine, un peu remontée.

Le comité exécutif rejette la faute sur le représentant légal

«Nous n’avons rien à nous reprocher. Nous aussi, cette histoire nous fait très mal.» C’est la réaction de Révocat Manirakiza, président du comité exécutif de Kopiter-Bu Giheta. Lui et les 11 autres membres du comité exécutif craignent pour leur vie car la population est très remontée. Selon lui, les choses ont commencé à se gâter après deux mois de travaux. Ils avaient atteint 2000 adhérents dont plus de 700 personnes qui ont épargné leur argent. Chaque membre épargnait selon ses moyens : entre 1000Fbu à 300.000Fbu, voire plus.

Pour ce qui est de cet argent, Révocat Manirakiza fait savoir qu’une partie a été utilisée dans la construction d’un hangar à Kabanga. « Nous avons déconseillé au représentant légal de la coopérative d’utiliser l’argent de la population. Mais il nous a obligé de construire cette maison.» D’après le président du comité exécutif, Siméon Sabuzi a accepté de payer une somme de 13.078. 000 Fbu. C’était dans des réunions qu’il a eues avec l’administration et la population lésée.

L’incriminé ne pipe mot

Iwacu a cherché à joindre le dénommé Siméon Sabuzi mais il ne daigne pas décrocher son portable. Mais, d’après des correspondances qu’il a eues avec ses collaborateurs, il demandait aux adhérents d’avoir confiance. Que l’argent leur sera remis prochainement. C’était le 02 décembre 2013. Une vingtaine de jours plus tard, il demande à ceux qui veulent reprendre leur argent de se présenter aux bureaux de Kopiter-Bu Giheta. Ils ne verront jamais un sou.

Alexis Manirakiza, administrateur de la commune Giheta, fait savoir qu’il est au courant de ce dossier. «Au début, cette coopérative travaillait bien avec la population. Elle a changé après.» Cet administratif assure qu’il connaît le lieu de travail de ce représentant légal à Bujumbura. «Quand on lui téléphone, il nous coupe toujours au nez. Le dossier se trouve pour le moment dans les mains du gouverneur.» Sylvestre Sindayihebura, gouverneur de la province Gitega, indique qu’ils vont se rendre prochainement sur son lieu de travail afin de régler cette question.