Les causes de ces homicides souvent volontaires sont nombreuses : le concubinage, les mariages hâtifs entre mineurs, … Révérien Nzigamasabo, gouverneur de Kirundo, explique.
<doc7280|left>{Combien de cas d’assassinats de femmes tuées par leurs maris avez-vous déjà enregistré ?}
Huit, depuis le début de l’année passée.
{D’autres sources avancent le nombre de dix …}
Ce sont les gens qui veulent dramatiser les choses. Il s’agit de quatre en 2012, et aussi quatre cette année-ci. Pour 2013, ce sont deux femmes en commune Busoni, une à Kirundo et une à Ntega.
{Quels en sont les mobiles ?}
Ils sont nombreux. Mais les plus fréquents sont le concubinage, les couples formés par les mineurs qui tournent mal, la consommation de boissons prohibées aggravée par des liqueurs très alcoolisées en sachet, et le manque de dialogue entre conjoints.
{Plus d’explications ?}
Certains hommes qui ont des concubines font tout pour chasser leurs femmes légales. Et les bagarres éclatent. Parfois, ça se solde par une mort. Par dessus s’ajoutent des couples qui se forment illégalement par des mineurs, des garçons de moins de 21 ans qui embarquent des filles n’ayant pas encore atteint 18 ans. La vie étant ce qu’elle est, avec les responsabilités de tenir un foyer, ces deux jeunes, après la désillusion, commencent à se rentrer dedans. Pour plus de précision, à Kirundo, actuellement 80 % des couples se forment dans l’illégalité, à l’insu des autorités administratives et religieuses. Et enfin ce sont les hommes qui consomment ces liqueurs en sachets et d’autres boissons prohibés, en pleine matinée même, qui finissent par commettre l’irréparable contre leurs épouses.
{Que faites-vous maintenant pour arrêter ce phénomène ?}
Des sensibilisations par les administratifs à la base sont en train d’être menées pour décourager cette culture des hommes qui veulent, coûte que coûte, avoir "un deuxième bureau". Sur les couples qui se forment illégalement, surtout par des mineurs, nous avons pris la décision de les disloquer au lendemain même de leur formation. Aux boissons prohibées, nous sommes engagés à poursuivre tous leurs fabricants et vendeurs. Mais un problème subsiste au niveau des liqueurs en sachets, car celles-ci sont autorisées par la loi : c’est une véritable entrave. La question a été déjà soumise aux autorités supérieures, nous attendons une nouvelle réglementation pour protéger la population. Et enfin, c’est de faire respecter les heures d’ouverture et de fermeture des bars : 15h à 19h.
{Quel est le sort réservé aux enfants victimes, la mère étant déjà morte et le père sous les verrous ? }
C’est la famille qui s’en occupe.
{L’administration ne fait rien ?}
Jusqu’à présent non. Seulement nous veuillons à ce que la famille traite décemment ces orphelins. Et à l’heure actuelle, nous n’avons aucun écho qui ferait état d’un mauvais traitement vis-à-vis de ces enfants.